Depuis sa sortie en décembre dernier sur la plateforme Netflix, le film Don’t look up ne cesse de faire parler de lui. Cette satire de notre inaction vis-à-vis du changement climatique et de la désinformation qui l’entoure transpose la situation dans une fiction où deux astronomes découvrent qu’une comète fonce sur la Terre. D’après leurs calculs, l’impact aura lieu six mois plus tard et détruira la planète.
Les deux chercheurs n’ont eu besoin que d’un télescope et de la mécanique newtonienne pour prédire avec une bonne précision la trajectoire du projectile. La modélisation du climat est d’un autre ordre et nécessite des moyens techniques et humains autrement plus élaborés, et sa complexité rend parfois le message moins percutant. Pourtant, les simulations sont un outil puissant pour sonder le monde qui nous entoure. On les utilise pour décrire des phénomènes aussi variés et délicats à appréhender que la météo, les collisions de galaxies, la propagation d’épidémies ou même l’évolution géologique de la Terre sur 1 milliard d’années.
Selon les échelles de temps et d’espace choisies, on se sent plus ou moins concerné par ces résultats. Ceux mis en avant par le Giec, dans le premier volet de son sixième rapport, auraient dû frapper les esprits autant qu’une comète. Publié en août dernier, ce volet met notamment en avant l’irréversibilité de la fonte des calottes de glace et de la montée des mers déjà enclenchées. Attendu le 28 février, le deuxième volet, dont l’objectif est d’évaluer les impacts concrets du changement climatique sur les populations, les risques et les vulnérabilités, devrait encore aider à rendre ce dernier plus tangible. Cela suffira-t-il enfin pour que l’on agisse ?