Jouons à nous faire peur « Une planète qui se réchauffe alimente l’insécurité. » Boris Johnson, qu’on a déjà connu moins inspiré, a été à l’initiative la semaine dernière d’un sommet virtuel au Conseil de sécurité de l’ONU pour évoquer l’impact du changement climatique sur la paix dans le monde. Et appeler à en faire un « ennemi commun ». Catastrophes naturelles, insécurité alimentaire, pénuries d’eau, déplacements de populations, émeutes… la liste des menaces est longue. Et, à chaque fois, l’armée a toutes les chances de se retrouver en première ligne. « L’Otan doit être prête à réagir aux catastrophes liées au climat », avait déjà alerté en octobre dernier son secrétaire général Jens Stoltenberg. Le ministère français des Armées n’a pas hésité à mettre en place une cellule de veille originale. Baptisée « Red Team », elle fait appel à une dizaine d’auteurs de science-fiction pour imaginer des scénarios de conflits potentiels à venir. Parmi les premières productions de ces futurologues, un récit où des migrants climatiques à qui l’on a implanté des puces pour mieux les surveiller se révoltent et s’adonnent à la piraterie et au rançonnage. Peut-être faudrait-il divulguer ce genre de scénarios catastrophes au grand public qui tarde à mesurer la réalité de la menace climatique. Jouer à se faire peur peut avoir bien des vertus ! |