Michel Barnier occupe le poste de Premier ministre depuis sa nomination le 5 septembre. Le voilà donc depuis un mois et huit jours dans « l'enfer de Matignon », avec cette feuille de route aux allures de mission impossible : faire voter le budget 2025 de la France dans une Assemblée nationale morcelée. Pour le moment, son avenir ne tient qu'à un fil, celui tenu sans vigueur par les différents groupes parlementaires du Palais-Bourbon. Une situation acrobatique qui amène notre éditorialiste Franz-Olivier Giesbert à se poser cette question : « Faut-il soutenir Michel Barnier ? » – dans la mesure où « colmatage et rafistolage sont, pour l'heure, les deux mamelles du barniérisme ». S'il s'en est bien sorti lors de son discours de politique générale le 1er octobre, le Premier ministre s'apprête à retourner dans l'arène de l'hémicycle pour défendre le projet du gouvernement pour le budget 2025. ► L'ENFER, C'EST LES AUTRES. Élisabeth Borne n'a toujours pas compris, neuf mois après son départ de Matignon, les raisons pour lesquelles Emmanuel Macron l'avait remplacée par Gabriel Attal. La désormais députée du Calvados a donné une interview à notre rédactrice en chef du service politique Mathilde Siraud, à l'occasion de la sortie de son livre « Vingt mois à Matignon », dans lequel elle « fend l'armure » et règle ses comptes. « Je venais de rattraper un texte mal engagé [la loi immigration, NDLR], et j'avais envie de continuer en portant des sujets qui me tenaient à cœur, comme la transition écologique ou l'égalité des chances. Car je constate qu'il y a encore beaucoup de chemin à faire en la matière. » Élisabeth Borne ne rompt pas pour autant avec le président de la République car elle est candidate à la présidence de Renaissance, face à Gabriel Attal, son successeur dans cet « enfer de Matignon » qui n'en était pas un pour elle, semble-t-il. |