C'est une question que je me pose tous les matins en me rasant : les villes de gauche sont-elles plus dangereuses que les autres ? Heureusement, au Point, nous avons des chroniqueurs qui veillent au grain, à l'instar de Sami Biasoni, par ailleurs auteur du brillant Le Statistiquement incorrect, que tout honnête homme devrait avoir sur sa table de chevet, si ce n'est en tatouage. Dans son analyse du jour du classement 2024 des villes les plus dangereuses de France, produit par Ville-data, ce docteur en philosophie de l'École normale supérieure et professeur chargé de cours à l'Essec nous montre que la question, ben elle est loin d'être vite répondue. En effet, si des personnalités comme Éric Zemmour ont pu agiter ce classement, en croyant « prouver » que neuf des dix villes listées ont le gouvernail qui tourne à gauche, sa méthodologie est des plus discutables. Notamment, c'est ballot, sur sa manière de définir la « dangerosité »… ► FAR WEST. Du côté des contrées vraiment dangereuses, les États-Unis se posent là. Voyez un peu : un Américain court six fois plus de risques de mourir d'une arme à feu qu'un Français et, dans certains États, tout un chacun peut légalement abattre un tiers perçu comme « menaçant ». Gérard Araud, ancien ambassadeur de France aux États-Unis, en Israël et aux Nations unies, se fait fort d'attaquer à la racine du malaise d'une Amérique au bord de la sécession. Ou, plutôt, de deux Amérique : l'une conservatrice et blanche, l'autre multiculturelle, avec un débat politique de plus en plus polarisé et des risques de violences toujours plus exacerbés – à l'heure où 70 % des électeurs de Trump croient mordicus que l'élection de 2020 leur a été volée. |