Tandis que la Nouvelle-Calédonie a été placée sous état d'urgence en raison des violentes émeutes qui ont fait cinq morts, dont deux gendarmes, notre journaliste à Nouméa, Gabriel Page, nous raconte le climat d'« angoisse profonde » qui règne dans la capitale de l'archipel. Des groupuscules qui, « armés jusqu'aux dents », descendent dans les rues pour faire justice eux-mêmes, aux habitants rassemblant palettes et grillages en vue de former des barrages, en passant par ceux qui se confinent et barricadent leur domicile, il décrit, au contact des locaux, l'extrême tension qui a envahi la ville depuis l'éruption de violence, en marge de la mobilisation indépendantiste radicale initiée quelques jours plus tôt. « C'est une situation complètement inédite pour moi, je suis perdue, confie ainsi une jeune Nouméenne. Je me sens complètement impuissante, vu l'ampleur que ça a pris… » ► PRESSIONS SUR LES CAMPUS. Point de départ de la vague de campements pro-palestiniens, l'université américaine de Columbia connaît une fin de semestre houleuse, nous raconte, quant à lui, notre reporter aux États-Unis Alexis Buisson. Si la traditionnelle cérémonie de « graduation » a été annulée, les étudiants solidaires de la cause palestinienne n'en affichent pas moins leur opposition aux politiques d'investissement (armement, technologie) de l'université new-yorkaise en faveur d'Israël. Recourant aux cérémonies, moins emphatiques, de chaque département (journalisme, santé…), ils déchirent leur diplôme et brandissent keffiehs, drapeaux ou chapeau affublé du nom d'un leader du Hamas. L'administration de Columbia résiste, relate notre journaliste. Mais certaines universités cèdent aux pressions et envisagent votes et commissions consultatives pour des « investissements responsables » (sic), à la rentrée prochaine. |