Ambulance calcinée, ponts détruits, mine de charbon qui tourne étonnamment à plein régime malgré les combats : notre envoyé spécial en Ukraine Boris Mabillard raconte l'enfer du front. Impossible de suivre les routes, mais en observant le ballet des habitants, il se rend compte qu'il est possible de passer à travers les rails. Plus loin, des militaires ukrainiens le préviennent que les Russes disposent de drones contrôlés via une fibre optique, pour être résistants aux brouillages : mieux vaut changer de chemin.

► CHIFFRES INQUIÉTANTS. Quelques mois après le mouvement #MeToo à l'hôpital, une étude vient éclairer le quotidien semé d'agressions sexuelles des femmes médecins. Selon une enquête du Conseil de l'ordre, 54 % d'entre elles ont été victimes de violences sexuelles ou sexistes commises par un médecin (ces chiffres n'incluent donc pas les agressions commises par d'autres). Au-delà des violences vécues durant les études, la situation de pouvoir des professeurs hommes à la tête de nombreux services hospitaliers semble leur donner parfois un sentiment d'impunité, tant ils contrôlent l'avenir de leurs jeunes recrues. « On est bien au-delà du simple esprit carabin et des fresques des salles de garde », écrit notre journaliste Marc Payet.

► INTERMINABLE DÉCLIN. « Le camion électrique existe déjà, ça s'appelle le train », me confiait récemment un grand patron de l'industrie ferroviaire, un brin taquin, alors qu'on évoquait la transition écologique du secteur routier. En France pourtant, les trains de fret sont à l'agonie, la faute à un modèle économique dépassé et à un honteux manque d'investissements ces dernières décennies, comme le raconte la rédactrice en chef du service Économie, Marie Bordet. Et tant pis si le rail est la solution la plus prometteuse pour réduire l'écrasant flux de camions qui inonde l'Hexagone : la décarbonation attendra. Une idée folle nous vient : Michel Barnier, ancien ministre de l'Environnement, pourrait-il imaginer une réglementation interdisant certains grands trajets en camion, comme les gouvernements précédents l'avaient fait pour certains trajets en avion au profit du train ?