Étrange semaine. Pour continuer à payer, en l'absence de budget, ses fonctionnaires, et éviter un shutdown à l'américaine, notre Parlement doit voter en urgence une loi spéciale, apolitique, examinée ce jour à l'Assemblée et mercredi au Sénat : Juliette Vignaud nous explique les effets de cette baguette magique constitutionnelle. C'est par ailleurs bizarrement un ministre démissionnaire, Bruno Retailleau, qui se porte au chevet du département de Mayotte dévasté, le 14 décembre, par le cyclone Chido. Au fond, depuis des mois, les Français se réveillent chaque matin comme Bill Murray dans le génial Un jour sans fin, prisonniers d'un éternel recommencement, d'une République convulsant comme un canard sans tête et d'un président à la légèreté suicidaire. Mais il y a peut-être une morale, philosophe Serge Raffy, à cette fable républicaine : car le parrain originel d'Emmanuel Macron, l'ombrageux François Bayrou, pourrait bien devenir, désormais Premier ministre, l'ultime bourreau du chef de l'État… ► LOUPS. Ils étaient 280 en 2014, ils sont aujourd'hui 1 013 sur notre territoire. Les loups sont de retour en France et Alix Vermande nous raconte, dans une enquête ultrafouillée, comment les attaques répétées de ces prédateurs protégés ont définitivement brouillé le monde des éleveurs avec l'Office français de la biodiversité. Michel Barnier, qui s'était rendu en octobre au Sommet de l'élevage, avait compris le désespoir des exploitants et s'était déclaré favorable à une augmentation du « taux de prélèvement » autorisé – aujourd'hui fixé à 192 loups par an. Mais Michel Barnier n'est plus, comme chacun sait, Premier ministre. Une fable, encore, mais dont le loup est pour le moment vainqueur… |