Libérées,
Délivrés,
Fin du couvre-fête et décompression générale. Un vent de liberté porte une haleine de bière. On entend partout péter les bouchons, les boulons, les câbles. La jeunesse prend sa revanche sur l'ennui. Figurez-vous que moi aussi, à votre âge, j’aimais bien rigoler. Mais dans les 70's j’étais condamné à Bébel et Les Charlots, c’était les heures sombres de notre histoire. J’ai souffert de manque d'humour jusqu’à la sortie de « Frankenstein Junior » et de « Sacré Graal », là le ciel s'est éclairci. Mon oncle Antoine achète « Pilote » chaque semaine, on partage Mandryka (RIP), Gotlib, Reiser, Goscinny, Lauzier, Brétécher, la bonne et riche poilade, la jubilation excessive, la destruction des vieilles cases du monde d'avant. Je suis sauvé. Mon oncle, toujours le même, m'emmène voir Coluche au Café de la Gare. Ne regrettez rien, les jeunes, vous n'êtes pas si mal lotis avec Fleabag, Veep, Catastrophe, C.K., Gardin, Gervais, Notaro, tous les fabuleux rigolos de notre époque enjouée. Ca vaut le coup de tenir le coup. La grande affaire de la vie, c’est de durer, pour rigoler le plus souvent possible. A ce propos, mon comique préféré de tous les temps est hélas anonyme. Dans les années 90 s'étale sur un mur de Paris en lettres de deux mètres de haut le vieux slogan fasciste, aussi débile que mensonger, "FRANCE BLANCHE". Une main inspirée se contente de modifier la dernière lettre du premier mot en un simple et merveilleux "IS". Voilà un exemple à cultiver pour des temps qui s'annoncent difficiles. Cette semaine, Livo fume des oinjs et Jeanne Robet (Crackopolis) replonge elle aussi dans son adolescence. Nostalgie des 90's, Nirvana dans une chambre aux volets clos, tours de scooter et premières galoches, fêtons ensemble
LE RETOUR DE LA BAMBOCHE
ARTE Radio depuis le 18 juin