Tchi,
Tcha,
Bon, d'accord. On a un peu l'impression qu'on tente de surnager dans un fleuve de diarrhée verte alors que le grondement de la chute au loin s'intensifie. Mais est-ce une raison pour déprimer ? Je veux dire, ça change quoi d'aller mal pendant la catastrophe ? De se mettre en boule pour gémir sur le plancher va-t-il arranger les choses ? Il est temps de relire (j'adore quand on dit "relisez Machin" alors que personne n'a jamais lu Machin), il est temps d'écouter, donc, les grands philosophes stoïciens comme Annie Cordy ou Carlos. Tata Yoyo, Big bisou, Faut rigoler, voilà les œuvres de l'esprit qui permettent d'endurer les flèches de la Fortune. Louée soit celle qui ouvre son micro pendant une réunion Zoom pour annoncer à son manager qu'elle doit faire caca. Voilà les vrais héros : les rigolos, les vanneuses, les sales bêtes, les taquins. Mesure-t-on la bravoure d'oser une blague de pet en ces temps sinistres ? Aux révoltés du clavier qui répètent complaisamment que 2020 est une année de cauchemar, je dirais ceci : vous avez de bons pronostics pour la suite ? L'avantage du solitaire dépressif élevé à la cold-wave, c'est de toujours s'attendre au pire. Savourons le moindre petit bonheur qui passe, empiffrons-nous de beautés et de bontés, faisons des choses appétissantes avec nos doigts. Quand à nous, on va tâcher de continuer à vous séduire avec des podcasts un peu chiadés. C'est le rôle d'un média honnête, c'est
LE RETOUR DE TCHI-TCHA
ARTE Radio depuis le 6 novembre