La lettre des pouvoirs de L’Express, 26 septembre 2024 | |
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le Parti pris | Le SNU, "patate chaude" de la nouvelle ministre de l'Education nationale | | par Amandine Hirou Grand reporter au service Société Le service national universel qui, depuis son lancement en 2019, a bien du mal à convaincre, pourrait bien connaitre un nouveau souffle. Anne Genetet, la nouvelle ministre de l’Education nationale, étant une fervente défenseure de ce dispositif dédié aux jeunes de 15 à 17 ans volontaires pour participer à un « séjour de cohésion » de deux semaines puis à une « mission d’intérêt général ». En mai 2024, l’ancienne députée macroniste, alors membre de la commission de défense nationale et des forces armées, louait ce « projet de société destiné à favoriser le sentiment d’unité nationale grâce aux valeurs communes de citoyenneté, d’engagement et de cohésion ». « Anne Genetet connait très bien ce sujet sur lequel nous avons été amenés à travailler ensemble », confirme le député (Les Démocrates) Christophe Blanchet. « Reste à savoir quelle sera sa ligne de route car, depuis 2019, la mission initiale du SNU a fortement évolué », poursuit l’élu. Mais la nouvelle ministre s’aventurera-t-elle sur ce terrain hautement glissant ? Le dispositif est décrié par la majorité des acteurs du monde éducatif, dont les syndicats enseignants. Une « mascarade coûteuse » dénonce le Snes-FSU, tandis que la CGT Educ’action y voit une « mise au pas de la jeunesse, et que le Snalc dénonce une « lubie » du président de la République. C’est Emmanuel Macron, lui-même, qui évoque ce projet pour la première fois lors d’un discours sur la défense prononcé le 18 mars 2017. Le SNU devait, à l’origine, s’adresser « aux jeunes femmes et hommes aptes de toute une classe d’âge – soit environ 600 000 jeunes par an ». Mais depuis son lancement en 2019, seuls 90 000 volontaires ont répondu à l’appel. Le manque d’encadrants, de locaux et les dérapages en série ont entaché la réputation du SNU ces dernières années. Le 13 septembre dernier, c’est le coup de grâce : la Cour des comptes dénonce « un pilotage institutionnel et budgétaire peu satisfaisant », « une montée en charge à marche forcée malgré d’importantes difficultés de déploiement ». Les sages de la rue Cambon s’inquiètent surtout du poids financier que représente le dispositif. Il est « probable que les coûts de fonctionnements annuels du SNU se situent entre 3,5 à 5 milliards d’euros, sans compter les coûts d’investissement à venir ». « On sait aujourd’hui qu’une généralisation est impossible. En cette période de difficultés budgétaires, il faut savoir être raisonnable », avance le sénateur (Union centriste) Laurent Lafon. Une réponse à l’ex-Premier ministre Gabriel Attal qui, le 30 janvier 2024, annonçait une généralisation du dispositif pour 2026. « N’oublions pas que c’est aussi un peu son bébé. C’est lui qui a véritablement porté le projet lorsqu’il était secrétaire d’Etat auprès du ministre de l’Education et de la jeunesse (entre 2018 et 2020, Ndlr) », rappelle la députée (PS) Fatiha Keloua-Hachi. Comme Gabriel Attal entend, lui aussi, influer sur les décisions prises dans le secteur éducatif, nul doute que son avis pèsera. Reste cette inconnue : Le dossier SNU, restera-t-il dans le giron du ministère de l’Education ou bien sera-t-il transféré à celui de la Jeunesse, des Sports et de la Vie associative ? En février 2022, le nouveau ministre Gil Avérous co-signait une tribune avec une centaine d’autres maires appelant de leurs « vœux la généralisation du service national universel ». Il faudra attendre la publication prochaine des décrets d’attribution pour savoir qui, de lui ou d’Anne Genetet, héritera de cette « patate chaude » qu’est devenu le SNU.
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