Entreprises, tech, climat... La lettre économique qui va plus loin que l'info, 28 mai 2025. | |
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L'EDITO | Le triple sprint du budget américain | | par Tatiana Serova Journaliste au service économie @TatianaSerova1 "Une bombe à retardement de la dette." Cette formule choc, qualifiant la réforme fiscale portée par Donald Trump, n’émane pas d’un démocrate… mais d’un républicain. Thomas Massie, représentant du Kentucky, est l’un des deux frondeurs à avoir voté contre le texte budgétaire, audacieusement baptisé One Big Beautiful Bill Act. Avec un corpus de plus de 1 000 pages, le texte est incontestablement "big". Pour ce qui est du "beautiful", c’est une question de point de vue. Si le paquet fiscal a finalement été adopté à la Chambre des représentants, le suspense a duré jusqu’au bout, avec 215 votes pour et 214 contre. Et la suite des discussions ne s’annonce pas moins périlleuse : les experts de Barclays ne s’attendent pas à ce que le projet de loi puisse être validé par le Sénat sans changements significatifs. Reprenant sa recette de 2017, le président républicain a mis les bouchées doubles. Outre le prolongement des avantages fiscaux censés expirer en fin d’année, d’autres exonérations sont ajoutées, notamment sur les pourboires et les heures supplémentaires. Avec l’intention de doper la croissance. Côté financement, des ajustements du programme de santé Medicaid ou encore la fin des mécanismes de soutien aux énergies vertes sont sur la table. Si Donald Trump aimerait ratifier son texte pour le 4 juillet, jour de l’Indépendance, c’est que plusieurs échéances lui imposent la rapidité. A court terme, le premier compte à rebours est celui du plafond à l’endettement. Le secrétaire au Trésor, Scott Bessent, a averti le Congrès début mai que s'il n'était pas relevé ou suspendu, le gouvernement serait à court de moyens dès le mois d’août. Les élections de mi-mandat (midterms) de 2026 sont une autre échéance de taille. "Si Trump fait massivement revenir la production aux Etats-Unis, cela aura un effet inflationniste à court terme, note John Plassard, directeur à la banque privée Mirabaud. Tout l’enjeu est de faire en sorte que le taux de croissance dépasse l’inflation d’ici à octobre, faute de quoi les électeurs voteront probablement contre les républicains." Les aiguilles du troisième chronomètre tournent dans la main des investisseurs. "On s’approche dangereusement des 5 % sur le rendement des bons du Trésor américain à dix ans, pointe John Plassard. Il y a un risque d’emballement et de perte de confiance dans la dette américaine plus rapide que prévu." Rassurer Wall Street est aussi urgent que convaincre Capitol Hill. | |
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