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Les débats électoraux allemands ont tendance à être plutôt soporifiques. Mais le face-à-face qui a eu lieu dimanche pour la première fois entre les inséparables Olaf Scholz et Friedrich Merz n’a rien eu de tel.

La tension était si forte et les attaques personnelles si violentes, qu’il aurait bien pu se tenir sur un ring de boxe. Présentation des adversaires :

À droite, la tête de liste des chrétiens-démocrates (CDU/CSU), Friedrich Mertz. Candidat favori des sondages, il a déjà marqué l’histoire en collaborant avec le parti d’extrême droite l’Alternative pour l’Allemagne (AfD) pour faire passer des textes au Parlement.

À gauche : Le chancelier social-démocrate (SPD) sortant, Olaf Scholz. Celui-là a tout à perdre. Avec un parti distancé d’environ 15 points dans les sondages, il a la tâche impossible de défendre un gouvernement qui a échoué.

Lors du débat, les uppercuts ont fusé.

Friedrich Merz a qualifié de « conte de fées » le compte-rendu de son opposant sur son bilan économique, et a affirmé que « ce SPD » n’était pas capable de coopérer. « Pourquoi quelqu’un devrait-il être aussi stupide ? », s’est exclamé Olaf Scholz, au sujet du projet de son adversaire de refouler les migrants à la frontière allemande.

Bien qu’il soit parvenu à s’imposer sur certains points, le chancelier sortant s’est perdu à plusieurs reprises dans de longues explications techniques, que Friedrich Merz s’est réjoui de constater qu’il « ne comprenait pas tout à fait ».

La brutalité du duel n’est pas anodine. Il intervient au cœur de l’une des campagnes électorales les plus conflictuelles que l’Allemagne ait connues, marquées par des insultes personnelles, des manifestations de masse et deux attentats mortels. Le pays lui-même connaît un climat tendu, avec une économie stagnante, une incertitude géopolitique et des tensions au sujet de l’immigration.

Malgré cette hostilité, les deux hommes pourraient à nouveau se voir contraints de former une coalition commune après les élections. Il est probable que le candidat battu démissionne avant qu’une nouvelle coalition ne prenne ses fonctions. Malheureusement pour Olaf Scholz, le débat a montré qu’il sera certainement celui qui devra s’incliner.

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Alice Bergoënd
Éditrice

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