La Première ministre danoise Mette Frederiksen a accueilli jeudi 3 juillet à Aarhus, surnommée la « ville des sourires », les dirigeants de l’Union à l’occasion de l’ouverture de la présidence danoise du Conseil de l’UE. Étaient notamment présents la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen, le président du Conseil européen Antonio Costa et le président ukrainien Volodymyr Zelensky. Si l’évènement s’est déroulé dans la convivialité, les migrants, eux, n’auraient pas souri en écoutant le discours ferme de Mette Frederiksen. « Les personnes venant de l’extérieur qui commettent des crimes graves et ne respectent pas nos valeurs et notre mode de vie n’ont pas leur place en Europe, selon moi, et elles devraient être expulsées », a-t-elle déclaré, appelant à de nouvelles solutions pour « réduire l’afflux de migrants en Europe ». Le programme de la présidence danoise indique clairement son intention de soutenir un plan de l’UE visant à permettre aux pays de créer des « centres de retour » — des centres de rétention pour migrants en dehors de l’Union. Le centre de retour italien en Albanie teste déjà les limites juridiques du droit européen, avec un succès discutable. Mais le ministre danois de l’Immigration, Kaare Dybvad, ne semble pas découragé par cette première expérience au sein de l'UE. « Il ne s’agit pas seulement du nombre de personnes traitées, mais aussi de l’effet sur les flux migratoires », a-t-il expliqué à Euractiv alors qu’il se rendait à la cérémonie d’ouverture à la mairie d’Aarhus. « Notre priorité est de rendre l’accès à l’Europe plus difficile. Cela commence par la mise en place de meilleurs retours afin que les personnes qui ne sont pas autorisées à rester soient renvoyées chez elles. » Plus tard, Euractiv a rencontré la députée européenne danoise Stine Bosse, membre des Modérés, parti de la coalition au pouvoir. Dans le train qui la ramenait à Copenhague, elle a exprimé son soutien au message de Mette Frederiksen. « La prise de conscience s’installe au sein de mon propre groupe », a déclaré l’eurodéputée, membre de Renew Europe. « Certains collègues trouvent bien sûr certains de ces domaines difficiles à traiter, mais j’ai bon espoir que nous trouverons des solutions qui plairont à tous ou avec lesquelles nous pourrons tous vivre. » |