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La Chronique Agora
Paris, jeudi 29 septembre 2022
 
•   Bruno Bertez : Le régime de la domination financière
Ecrasés entre la smart money et la Fed

•   Bill Bonner : Etes-vous du côté des perdants ou des gagnants ?
Certains retiennent la leçon...

•   Mory Doré : Les dévaluations nous appauvrissent
Un euro en chute libre n'est pas bon pour nos exportations

 

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Le régime de la domination financière

La semaine dernière, la banque centrale américaine, la Fed, a clairement fait savoir aux investisseurs et à tous les autres qu’elle allait faire la guerre à l’inflation.

Elle va casser la demande, créer une capacité inemployée dans l’économie, et ainsi briser le processus en cours de formation d’une échelle de perroquet entre les prix et les salaires.

Elle va empêcher le maintien du pouvoir d’achat des salariés ordinaires et continuer de réprimer l’épargne populaire puisque les taux réels restent très en deçà de la hausse des prix.

La question de la dette

L’action de la Fed et de ses consœurs mondiales vise à empêcher la formation d’une boule de neige prix/salaires et à préserver les capacités bénéficiaires des entreprises.

Ca, c’est au niveau des apparences : c’est compréhensible pour tout le monde, et il suffit de l’expliquer. Mais on peut creuser un peu plus.

Au passage, elle va réduire le poids nominal des dettes des gouvernements grâce au maintien d’une inflation encore élevée, mais aussi les dettes du très grand capital lequel est en levier surendetté. La répression financière va se poursuivre, notez-le, puisque les taux ne montent pas assez pour compenser l’érosion des monnaies.

Peu importe si cela signifie des dommages collatéraux pour des millions de futurs chômeurs.

Les exégètes font valoir que le Capital aussi paie sa contribution, puisque, d’une part, les cours de la Bourse chutent et, d‘autre part, le ralentissement de l’activité le fragilise.

Il faut distinguer le très grand capital, c'est-à-dire la Smart Money dont je vous parlais hier, et le capital ordinaire. Le capital n’est pas un ensemble homogène, loin de là.

D’une part, cet "argent intelligent" a déjà vendu ses actifs financiers, ou bien il s’est couvert par des assurances et des hedges. Il ne subit donc pas la chute de la Bourse, et il en profite peut-être même ; on le verra dans les comptes 2022 des banques TBTF.

D’autre part, la destruction des secteurs petits et moyens de l’économie permet au grand capital d’étendre son emprise ; il récolte ce qui est détruit. Il se concentre et se monopolise encore plus.

Instinct de survie

Mais là n’est pas le plus important. Il faut plutôt regarder du côté des banques centrales… Cliquez ici pour lire la suite.

[NDLR : Retrouvez toutes les analyses de Bruno Bertez sur son blog.]


 

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Le grand bluff
Les derniers jours du paradigme de l’inflationnisme
L’appauvrissement continue avant d’accélérer
 


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Etes-vous du côté des perdants ou des gagnants ?

On dirait bien que nous nous sommes trompés sur l'offensive ukrainienne à Kherson.  Pour nous, c'était un échec assuré. Mais les médias rapportent que c'est en fait un grand succès. Certains journalistes et faiseurs d'opinion disent que cela signifie que la guerre a tourné en la faveur de l'Ukraine... et qu’elle pourrait bientôt être terminée.

Ce qui montre que… eh bien, nous ne savons pas ce que cela montre. Mais il y a tellement de choses sur lesquelles on peut se tromper ; choisir les "moins pires" est un des principaux défis de la vie.

Ici, à La Chronique Agora, nous n'avons pas toujours raison. Sentimentalement, nous favorisons la cause qui semble fichue, les marginaux et les opprimés – c'est-à-dire le côté des perdants. Mais nous ne savons pas à l'avance quel camp va perdre.

Choix de carrière

Mais généralement, les guerres ont tendance à se retourner contre nous... et le succès a tendance à cultiver l'échec.

Combien aurait-il été préférable pour le jeune Jerome Powell, fraîchement sorti du Georgetown Law Center (dans notre classe !) de se lancer dans une carrière d’avocat à la recherche de victimes d'accident pour les pousser à demander des dommages et intérêts… Il aurait pu investir dans des panneaux publicitaires le long des autoroutes, autour de la capitale américaine :

"N'allez pas en prison... même si vous êtes coupable. Percevez des $$$ – même si vous pensez que votre cas est perdu d’avance. Appelez Jay aujourd'hui !"

Au lieu de cela, il a tellement réussi sa carrière, après avoir rejoint la Réserve fédérale, qu'il sent maintenant le poids de toute l'économie mondiale sur ses faibles épaules arrondies.

Les humains peuvent survivre à une défaite... et en tirer des leçons ; la victoire représente un danger bien plus grand.

Qu’en est-il de Zelensky… l'acteur qui a un jour amusé les foules en faisant semblant de jouer du piano avec son pénis ? Nous ne le savons pas, mais nous soupçonnons que les récits actuels à son sujet dans la presse occidentale – qui le décrit comme s'il venait d’envahir Moscou – est également susceptible d'être modifié.

Quant à la progression de la guerre... à l'efficacité de l'armée de l'air russe... au moral des troupes... ou à l'intelligence des officiers – nous n'avons rien à dire. Nous sommes tout autant perdus dans le brouillard de la guerre que les autres...

Temps et marée

L'argent est notre métronome. La seule chose que nous pouvons faire – chose qui est toujours sujette à l'erreur – est d'essayer de chercher la longue tendance primaire... et de voir où elle nous mène.

Sur nos marchés, nous pensons pouvoir identifier le début d’une nouvelle tendance en 2022. Les obligations ont atteint leur sommet, après un marché haussier de 40 ans, en 2020. Les actions ont atteint leur sommet un an plus tard. Maintenant – si nous avons raison – nous sommes en pleine longue période de baisse des valeurs réelles, les actions, les obligations et l'immobilier.

Cette tendance financière d’accompagne de nuages qui s’accumulent sur l’économie réelle… Cliquez ici pour lire la suite.

 

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La force de la chute
Gare à la monnaie de singe !
Une inflation venue de l’espace
 


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Les dévaluations nous appauvrissent
- Mory Doré -

Les mouvements sur le marché des changes sont particulièrement violents depuis le début de cette année. D’un côté, une forte tendance haussière a profité au dollar contre toutes devises. De l’autre, des devises émergentes ont aussi gagné en valeur rapidement, principalement celles qui très liées aux évolutions des prix des matières premières.

Parmi celles-ci, ce sont surtout celles des pays producteurs et exportateurs de matières premières stratégiques, comme le pétrole en particulier, qui ont beaucoup progressé. A l’inverse, assez logiquement, les devises des pays importateurs ont vécu une importante dépréciation.

Ces forts mouvements de change sont déterminés essentiellement par des facteurs psychologiques.

Déjà, l’aversion au risque, qui, à tort ou à raison, provoque un afflux de capitaux sur les actifs libellés en dollar. Mais aussi les réinvestissements massifs des revenus supplémentaires par les pays exportateurs de pétrole et de gaz naturel (hors Russie évidemment) sur des actifs libellés en dollar. Cela tend mécaniquement à provoquer une forte appréciation du dollar, les entrées de capitaux aux États-Unis n’étant pas annulées par un déficit extérieur du secteur énergétique américain (les Etats-Unis important aujourd’hui très peu d’énergie).

Les banques centrales entrent en jeu

En revanche, les fondamentaux macroéconomiques structurels n’expliquent que très peu ces mouvements. Tout au plus, il existe des phénomènes transitoires ou conjoncturels, comme les anticipations de politique monétaire. Ainsi, si l’on s’intéresse à la parité euro-dollar, des différentiels de taux courts anticipés entre le dollar et l’euro peuvent avoir un impact.

Dès lors, on peut s’interroger longtemps sur le fait de savoir si après de tels mouvements, il y a surévaluation ou sous-évaluation de telle ou telle parité de change, et donc s’il faut la corriger via des interventions des banques centrales sur le marché des changes.

En situation de forte appréciation de sa devise, une banque centrale peut émettre sa propre monnaie pour la vendre sur le marché des changes si elle la juge surévaluée (c’est ce que fit la Chine entre 2000 et 2014).

Ou, au contraire, elle peut utiliser ses réserves de change pour racheter sa propre monnaie si celle-ci est attaquée pour de bonnes ou de mauvaises raisons. Ce fut par exemple le cas lors des crises du SME entre 1992 et 1995. Mais nous pouvons aussi considérer ici les interventions fréquentes de banques centrales de pays émergents pour stopper la chute inexorable de leur monnaie. Des politiques sans grand succès, comme la médiatisation des crises du peso argentin ou de la livre turque l’a montré.

Dévaluer pour plus exporter ?

Cette guerre des devises pose cependant de gros problèmes pour les perdants, malgré les théories qui affirment le contraire… Cliquez ici pour lire la suite.

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