Conseils d’experts pour passer la crise
Début septembre, quelques lecteurs triés sur le volet ont rejoint les équipes des Publications Agora au château de Courtomer pour un séminaire ultraconfidentiel dédié à l’investissement en temps de crise. Dans une ambiance feutrée, mais néanmoins studieuse, les experts se sont succédés pour évoquer la situation actuelle et la meilleure manière d’investir durant les six prochains mois. Conférences, table ronde, séance de questions/réponses, les occasions d’échanger et débattre n’ont pas manqué. Si, comme souvent, les opinions étaient variées et les discussions parfois animées, un consensus s’est tout de même dégagé : la période exceptionnelle que nous traversons nécessite de mettre en place des stratégies d’investissement tout aussi exceptionnelles. [En voici une tout indiquée...] Aujourd’hui, parce que la situation est inédite, je partage avec vous le cœur de mon intervention durant ce séminaire inédit. Parce que c’est votre épargne qui est en jeu cet hiver, il est important que vous puissiez prendre vos décisions d’investissement en connaissance de cause. Non ? La crise est là… et on ne vous a pas tout dit !
Le manque criant d’énergie que traverse l’Europe est désormais connu de tous. Chacun sait maintenant que nous ne passerons pas l’hiver 2022 aussi confortablement que les années passées. Même le Président de la République a osé briser le tabou de la pénurie en prenant acte de "la fin de l’abondance" et la nécessité de "baisser notre consommation d’énergie de 10 %". Mais abondance et sobriété sont des notions relatives. Et qui sait vraiment ce que représente une baisse de 10 % de la consommation d’énergie ? Un pays développé a expérimenté la sobriété énergétique. Ce pays a réduit en quelques mois sa consommation d’énergie primaire de 6 %. Ce faisant, il a connu une crise économique d’ampleur historique avec une contraction du PIB de 7,1 %. Ce pays… c’est le nôtre. Il s’agit de la France de 2020, qui a subi un choc économique sans précédent dans sa lutte contre le coronavirus. Et si l’ordre de grandeur évoqué par Emmanuel Macron d’une baisse de 10 % est globalement correct, les calculs approfondis montrent qu’il faudra plutôt s’accommoder de gré ou de force d’une baisse de la disponibilité énergétique de 12 % à 15 %. Dans un silence médiatique étonnant, le Président de la République nous dit donc de nous préparer à un choc économique équivalent à deux fois celui du premier confinement. Les chiffres sont abstraits mais la réalité sera bien tangible. Pour économiser 10 % d’énergie, il ne suffit pas de faire quelques petits gestes sur les sujets qui nous touchent le moins (température de chauffage, déplacements en voiture, en avion, quantité de viande mangée dans la semaine). Il faut baisser l’intégralité de sa consommation de 10 %. Cela veut dire se déplacer 10 % moins, chauffer 10 % moins, construire des maisons 10 % moins grandes, verser des aides 10 % moins importantes aux personnes qui dépendent de nous… Bref : réduire notre niveau de vie total de 10 %. Bien peu de citoyens en ont conscience – et bien peu d’investisseurs réalisent ce que cela représente pour les profits des entreprises. La pénurie est déjà là Alors que la facture du "quoi qu’il en coûte" sanitaire commence tout juste à être payée, que nous ne pourrons plus utiliser le joker de la dette publique pour demander à nos enfants de payer demain notre niveau de vie d’aujourd’hui, alors que nos entreprises sont fragilisées par les dettes souscrites durant le COVID-19, nous sommes au-devant d’une contraction économique colossale. Et elle a déjà commencé... Les investisseurs les plus aguerris n’ont d'ailleurs été qu’à demi-surpris lorsque je leur ai démontré, durant le séminaire, que la pénurie était déjà là et que les effets sur l’économie réelle étaient déjà tangibles. Après tout, j’alertais dès le mois de mars les lecteurs de Zéro Carbone Millionnaire sur l’imminence d’une crise énergétique sans précédent – ce qui leur a d’ailleurs permis de réaliser d’importants gains en pleine baisse des marchés...
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