On vous en parlait la semaine dernière pour la Nouvelle année ! Les licornes ne sont plus cet animal légendaire qu’on doutait de voir paître dans l’Hexagone il y a encore quelques années. Elles sont aujourd’hui un
beau troupeau, qui s’étoffe de jour en jour ! Après Payfit, c’est au tour d’
Ankorstore et de Qonto de faire parler d’elles ces derniers jours avec des montants levés records. De quoi amener un peu de « magie » dans un contexte économique plutôt tendu ? Oui, mais voilà,
la Banque de France, elle, se montre sceptique et vigilante face à ce qu’elle voit comme des valorisations « exubérantes ». Autrement dit, elle craint que ces coups de baguette magique finissent par faire éclater la bulle. Après tout, ces valorisations sont des « cibles », pas encore toujours effectives pour l’économie réelle.
De l’autre côté de l’Atlantique, la SEC (Securities and Exchange Commission, le gendarme financier des Etats-Unis), va même plus loin, en poussant à réguler pour amener plus de transparence dans les informations financières et opérationnelles des entreprises en général, et des licornes en particulier. Sent-elle que l’euphorie actuelle cache mal les errances passées, alors qu’Elizabeth Holmes, qui dirigeait l’ancienne pépite Theranos, valorisée à 9 milliards de dollars en 2015, vient d’être condamnée pour ses fraudes avérées ? Une manière de rappeler que les licornes ne vivent pas dans un pays sublimé où l’éthique et la loi n’auraient pas droit de cité.
Plus encore, le dynamisme actuel des levées de fonds interroge en France sur les effets de bord pour tous les autres acteurs de l’économie, notamment en termes d’attentes salariales. Face à
une guerre des talents du numérique de plus en plus virulente (développeurs, data scientists, devops…), les levées de fonds et les recrutements qui les accompagnent, risquent de mettre à mal un marché fragile, où la majorité des entreprises (celles qui ne sont pas valorisées à plus d’un milliard de dollars !) peinent à recruter pour mener leur propre transformation.