Les marques au service des gens Aider son prochain. Tel pourrait être le nouveau mantra des marques, en ces temps agités. Plutôt que de promouvoir tel ou tel service, elles doivent « profiter » de cette période pour mettre en valeur leur « raison d'être », c'est-à-dire le sens profond qu'une entreprise donne à son activité. « Il faut une réaction, il faut que les marques continuent d'exister pendant la crise », intime Pierre Gomy, directeur chargé des marques chez Kantar France. « Quelle que soit la réponse, l'essentiel est qu'elle soit authentique, en phase avec la personnalité de la marque », indique-t-il à l'AFP. Une communication au service des autres qui se traduit par des actes – la production très médiatisée de masques et de gel hydroalcoolique par LVMH, le don de 50 millions de dollars d'espace publicitaire aux organismes de santé publique tels que World Health Organization par CNN International, BBC Global News et Euronews – mais aussi par des contenus serviciels. Chez les marques B2B, les contenus à visée pédagogique fleurissent. La première banque allemande, la Deutsche Bank, a lancé un format appelé « Corona Crisis Daily » : un PDF où elle fait chaque jour un point très détaillé sur le nombre de cas dans le monde, sur l'état de l'économie mondiale. Dense et fourni, le compte-rendu quotidien ne s'embarrasse pas de circonvolutions inutiles et présente des explications fouillées, accompagnées de graphiques. De leur côté, les grands cabinets de conseils publient des points de vue à destination des directions générales qu'ils conseillent : c'est notamment le cas d'EY (accompagnée par Story Jungle, ndlr), Accenture ou encore Mc Kinsey. Sous une forme plus ludique, la banque JP Morgan a lancé une série de stories sur Instagram, intitulée « 10-second stats », qui présente le point de vue d'un économiste sur la crise actuelle sous forme de graphiques. Face à un phénomène complexe difficile à appréhender, les formats les plus simples, accompagnés de data-visualisation - apparaissent indispensables pour comprendre la crise actuelle. Cette pédagogie, que l'on retrouve aussi bien chez les médias que les marques, fait apparaître une tendance de fond : l'aspect serviciel. | JUNGLE STORIES | Enquête : le coronavirus va-t-il achever les médias ?
L'audience explose. Les revenus publicitaires s'effondrent. C'est le grand paradoxe auquel doivent faire face les médias, fragilisés par un modèle économique déjà précaire, en cette période d'épidémie dévastatrice. Fuite des annonceurs, recours au chômage partiel, fermeture des kiosques, distribution allégée de La Poste, Presstalis à la dérive : la presse se prépare à un exercice de haute voltige. | | UN PAVÉ DANS LA JUNGLE | Pas de marques B2B présentes sur TikTok, selon les informations données par la plateforme à Story Jungle ! Si l'application chinoise – aux 800 millions d'utilisateurs actifs par mois – a su attirer médias (The Washington Post), marques de luxe (Dolce & Gabbana, Burberry, Tory Burch), de beauté (Clarins) ou encore de fast-food (McDonald's), le terrain est encore vacant pour les marques B2B. Pourquoi c'est un pavé ? Le marché est grand ouvert. Face à un champ déserté par leurs concurrents, les marques B2B peuvent saisir une vraie opportunité pour se donner une part de voix. Reste à en apprendre les codes, sans tomber à côté. Rappelons, qu'aux États-Unis, TikTok apparaît dans le top 3 des applications les plus téléchargées sur iPhone. | UN FORMAT À LA LOUPE | | L'heure est à la pédagogie et aux PowerPoint. Aussi bien aux États-Unis qu'au Royaume-Uni ou encore en France, les gouvernements s'essayent à de formidables exercices de vulgarisation, lors de conférences de presse tenues sur l'épidémie de COVID-19. Ainsi, lors de sa prestation télévisée le samedi 28 mars, Édouard Philippe était accompagné de trois médecins, des professeurs Karine Lacombe, Jérôme Salomon et du ministre de la Santé, Olivier Véran pour faire la lumière sur l'état du front sanitaire en France. En plus de ces intervenants extérieurs, il s'est aussi appuyé sur des graphiques PowerPoint pour expliquer le combat mené contre l'épidémie. Un exercice de style... disons... très inspiré par la conférence du gouverneur de New York, Andrew Cuomo, 3 jours plus tôt. Et repris depuis par Alok Sharma, secrétaire d'État britannique aux Affaires lors de ses conférences quotidiennes à Downing Street. Quand l'idée est bonne... | LE CONTENU QU'ON AURAIT ADORÉ FAIRE | | Crise sanitaire et économique sans précédent, confinement mondial, rupture de stock mondiale de masques chirurgicaux : le coronavirus ressemble de plus en plus à un épisode (apocalyptique) de série TV. Forts de ce constat, une trentaine de scénaristes des séries les plus connues des USA (Lost, 30 Rock, Riverdale) ont pris la plume pour imaginer un épisode de leur show – sur fond de COVID-19. Scripts publiés dans un article du média en ligne américain Vulture. Ainsi, Bree van de Kamp aurait déjà son stock de papier toilette prévu depuis une décennie, tandis que le célèbre Jack Bauer de 24H chrono aurait stoppé à lui seul la pandémie en remontant le temps pour libérer tous les pangolins et chauves-souris des marchés chinois. Un condensé d'imagination et des scripts parfois farfelus pour dédramatiser une situation déjà bien assez stressante ! | UNE DERNIÈRE LIANE POUR LA ROUTE | Vous l'avez adoré dans The Office, vous l'aimerez encore plus dans la réalité. Face au flux ininterrompu de mauvaises nouvelles ces dernières semaines, John Krasinski a décidé d'agir et de proposer un journal uniquement composé de bonnes nouvelles. Intitulé Some Good News et créé depuis sa maison avec les moyens du bord, l'acteur vous propose de voir les petits ou les grands gestes de gentillesse ou de générosité de ces dernières semaines (applaudissements du personnel médical, don de denrées alimentaires, couple de retraités chantant ensemble de part et d'autre de la fenêtre d'un Ehpad), ainsi qu'une interview menée avec Steve Carell, co-acteur de la série. Un condensé de belles émotions (et de quelques larmes) qui a déjà séduit 11 400 000 visiteurs de YouTube. |
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