Petits cris de joie l’autre soir, quand j’ai découvert le retour d’une émission que j’adorais il y a une dizaine d’années sur M6. Ça s’appelait « Belle toute nue », désormais ça s’appelle « Comment être belle toute nue ? » (rien à voir donc ;-) et ça passe sur TFX, avec un autre présentateur, Zak Khchai, tout aussi sympathique que le précédent, William Carnimolla.
Pourquoi j’aime ce show ? Parce qu’on voit des femmes prendre confiance en elles littéralement sous nos yeux. Et aussi parce que quand on se met à la place de la personne qui a inventé le concept, on mesure le génie : aller voir des filles qui se trouvent trop grosses et leur dire « Vous pensez être vilaines ? Et bien va vous afficher, en culotte, sur 4m de haut dans la rue, et après ça ira beaucoup mieux ». Et ça marche. Ces femmes qui ne voulaient plus sortir de chez elles, finissent l’émission en défilant, à poil ou presque, sous les vivats.
Devant mon écran, j’applaudis leur audace et je me réjouis des avancées des mouvements « body positive » depuis dix ans. J’appartiens à une génération qui se trouvait moche dès qu’elle ne rentrait plus dans du 38. Qu’est-ce qu’on a pu être bêtes. Qu’est-ce qu’on a pu perdre comme temps, énergie, argent, en essayant de perdre des kilos ! Et surtout, qu’est-ce qu’on a pu être méchantes (avec nous-mêmes, déjà)... D’une manière générale, à chaque fois que j’ai l’occasion de constater que ce n’était pas mieux avant, ça me fait plaisir, comme un pied de nez aux réacs. Je me suis posé la question : est-ce que moi, j’aurais le courage de participer à une émission comme ça ? Sans doute pas dans « Comment être belle toute nue ? », parce que je suis de plus en plus maigrichonne avec le temps qui passe, ça n’aurait pas de sens. Mais le jour où ils lancent « Comment être belle toute vieille ? », là, promis, je postule.
En parlant de différences entre les générations, j’ai appris cette semaine qu’illustrer nos messages de portables avec des « gifs » est devenu totalement ringard. Vous dire ma satisfaction en lisant ça. Déjà, je trouve que ces petites images animées font perdre des plombes : 1) il faut commencer par se rappeler où elles sont sur le smartphone et 2) choisir celle qui est la plus pertinente avec la situation prend un temps fou (envoyer un singe qui se gratte les fesses à un jeune qui passe ses partiels, c’est violent non ?). Ensuite, je n’ai jamais vraiment su s’il fallait prononcer « Jif » à la française ou « Guif » à l’américaine. Un souci de moins, messieurs-dames, ça peut vous illuminer une semaine de boomeuse. |