Marchons !

Chère amie, cher ami,

Il y a une forme d’ironie à ce que ce soit un gouvernement élu sous le signe du mouvement prométhéen, dont le nom de parti et slogan de campagne était “En marche”, qui ait mis à l’arrêt des millions de Français.

Passons.

Nous sommes donc confinés, reconfinés et déconfits.

Voilà la situation.

J’ai profité de cette ambiance pesante, pour ouvrir un livre que j’aime bien : “La nature dans ma vie” de Sarah Marquis¹.  Le sous-titre est “les trucs et astuces d’une aventurière”.

Elle y raconte son amour de la nature et de la marche.

Pendant trois ans, Sarah Marquis a traversé à pied la Sibérie du Nord au Sud, puis l’Australie. Ses pieds l’ont portée avec son sac de 30 kg durant 14 000 km !

Voici comment elle résume son aventure :

“ Les premiers pas sont exaltants et l’on éprouve un sentiment de libération. Puis la folie vous approche de très près avec même un zeste de panique : Après ? On se dit “OK ! Un pas devant l’autre.” Mais c’est un peu comme s’il m’avait fallu presque trois ans pour apprivoiser ma liberté. C’est surprenant d’être si libre, de vivre sans murs, sans limites, sans portes, sans lit, sans toilettes.² ”  

Ces mots résonnent particulièrement dans ma tête en ce moment.

Un peu plus loin, elle évoque les plaisirs simples de son aventure :

• se réveiller en pleine nature et sentir la terre qui fait de même ;
• sauter dans un cours d’eau ou un plan d’eau naturel ;
• se baigner de silence ;
• méditer dans la nature ;
• faire un thé sur un petit feu.

Tout ceci est désormais interdit pour une grande partie de l’humanité.

Les populations sont confinées, les frontières plus ou moins fermées.

En France, seuls ceux qui habitent à la campagne ou dans les montagnes peuvent encore profiter de la nature et encore, ils n’ont guère le droit de s’aventurer loin de leur maison.

En ville, à un 1 km de chez eux, les habitants ont peu de chance de trouver de grandes forêts. Et le gouvernement vient de faire part de sa volonté de renforcer les contrôles spécifiquement dans les parcs et les jardins^3,4.

Ce sont, pourtant, les seuls endroits où les citadins peuvent reprendre un tout petit peu contact avec des bouts de nature.

Ils ne peuvent le faire qu’avec une déclaration en poche et sous l'œil avisé du brigadier qui surveille sa montre.

Quelle folie !

Libérée, délivrée… (sur l’air de la reine des neiges)

Mais il y a peut-être plus grave.

Les esprits sont désormais confinés. La peur règne. Et de nombreux citoyens pensent que l’on agit de manière raisonnable, alors que le virus qui fait trembler le monde ne tue presque plus.

Ce n’est pas moi qui le dis, mais le CDC américain, l’une des autorités de santé les plus écoutées dans le monde⁵. 

Cette institution a publié un rapport qui confirme que d’un côté les cas augmentent beaucoup, tandis que de l’autre la mortalité augmente lentement.

Cela veut dire que, statistiquement, la probabilité selon laquelle vous risquez de mourir du Covid est devenue très faible. Et si les hôpitaux sont remplis, c’est qu’ils sont mal gérés et non que le virus est très méchant.

Cela ne veut pas dire que ce n’est RIEN, qu’il ne faut pas faire attention.

Cela veut juste dire que vous n’êtes PAS en danger mortel, en tout cas pas à cause du coronavirus.

Et pourtant, selon un sondage du Figaro, 85 % de la population française serait toujours inquiète par rapport à la situation sanitaire⁶.

Je ne sais ce que vaut ce sondage, mais je constate qu’autour de moi, cela est assez vrai.

La peur est toujours là. La menace sera partie depuis longtemps qu’elle traînera encore. Les médias ont bien travaillé !

Santé contre santé

Et peut-être, chers lecteurs, êtes-vous également concernés.

Peut-être vous sentez-vous pris par cette torpeur, cette hypnose générale dans laquelle je me trouve plongé également.

Cloîtrés chez nous, nous attendons que le temps passe. Nous entendons une clameur lointaine. C’est l’économie qui s’effondre.

Les restaurateurs, les salles de spectacles, les librairies, les petits commerces ferment les uns après les autres.

Ce sont ceux qui, contrairement à Zoom et à Amazon, payent leurs impôts en France, ces impôts qui servent à financer ces fameux lits de réanimation dont on manque tant…

La santé et l’économie sont liées.

L’économie, c’est un mot savant - technique - pour désigner l’activité humaine, autrement dit la vie. Se lever, s’habiller, manger, dormir, respirer, communiquer, échanger, partager, rire, méditer.

Tout cela fait partie de “l’économie”. Et ce n’est pas que des chiffres. C’est du travail, des projets, des équipes, des relations humaines, des services rendus, des espaces occupés.

La vie des travailleurs, des associations, des consommateurs constitue aussi notre santé.

La santé ce n’est pas simplement l’absence de coronavirus…

Nous sommes privés de ce qui nous fait vivre. Comment cela pourrait-il préserver notre santé ?

Rebondir !

Je vous propose, pour faire face à cette situation, de cultiver l’esprit d’aventure, comme nous le suggère Sarah Marquis.

Et pour cela, profitons tous les jours de l’heure de marche qui nous est donnée. Prenons plus si nous en avons besoin. Florian Gomet, lui a couru 3500 km dans une Europe aux frontières fermées, juste après le premier confinement.

Prenez cette heure et faites-en une heure pour vous.

Et prenez le temps, au cours de cette marche, d’observer ce qui se passe autour de chez vous.

Les enfants font cela au début de leur vie. Ils parcourent les couloirs de leur habitation comme si c’était l’univers.

Faites connaissance avec votre quartier jusque dans le moindre détail.

Cet environnement vous appartient à fond.

C’est à partir de là que tout va repartir.

Quand cessera ce confinement, vous serez prêts. Vous aurez le cœur libre pour rebondir !

Et en attendant, vous aurez mis votre corps en mouvement et votre esprit en alerte, c’est la meilleure protection possible contre les virus, les peurs et les gouvernements qui abusent de leur pouvoir.

Naturellement vôtre,

Augustin de Livois