Marketing digital : les tendances des tendances 2024… | | Marronniers du mois de janvier, les papiers « X tendances à suivre cette année » fleurissent un peu partout sur le net. Et notamment en matière de marketing digital. Sujet qui, chez Story Jungle, nous concerne un tout petit peu... Alors, quelles sont les tendances des tendances pour 2024 ? Réponse en trois points. L'IA va bouleverser la création publicitaire « Comme un ouragan qui passait sur moi, l'IA a tout emporté. Dévastées nos vies, des rêves en furie qu'on ne peut plus arrêter... » C'est la même chanson dans quasi toutes les agences : l'avènement de l'IA générative va repousser les limites de la création, raccourcir les délais de production et mettre un paquet de monde sur les sentiers de la reconversion professionnelle... D'autant que, selon une étude menée par Amazon Ads, la régie pub d'Amazon, 75% des annonceurs qui avouent ne pas parvenir à monter des campagnes impactantes citent la créativité et le choix d'un format novateur comme leurs plus grands défis. Et à en croire le rapport « Generative AI and the evolving role of marketing: A CMO's Playbook » établi par le Capgemini Research Institute, près de 60% des entreprises ont déjà intégré l'IA générative dans leurs stratégies marketing. En France, c'est même plus de 80% des professionnels du marketing qui prévoient d'augmenter leur utilisation de l'IA en 2024. « Pourquoi ce virage est-il crucial ?, s'interroge le média Comarketing News. Parce que cela redistribue fondamentalement les cartes. Les entreprises qui intègrent l'IA dans leurs stratégies marketing bénéficient d'un avantage concurrentiel évident. Celles qui refusent d'adopter cette approche risquent de se retrouver dépassées par des concurrents plus agiles, plus rapides, capables de personnaliser leurs campagnes, d'optimiser leur contenu et d'interagir avec leurs audiences de manière plus authentique et pertinente. » Le retour en force des « clean rooms » Une clean room (aussi appelée « data clean room »), c'est un espace d'échange de données privé, sécurisé et anonyme. Soit, en gros, une base de données mutualisée qui permet de rassembler et traiter des données propriétaires ou tierces provenant de plusieurs sources, afin d'en extraire des insights permettant de cibler de nouvelles audiences. Et pour les marketers, cette solution apparaît comme un bon moyen de pallier l'abandon des cookies tiers adopté par Google depuis le 4 janvier dernier. « L'ambition de Google est de renoncer au ciblage individuel, au profit d'une approche par "cohortes" d'individus partageant les mêmes centres d'intérêt, et d'utiliser des API pour gérer le ciblage ou le reciblage de ces cohortes, avance cet article d'Écran Mobile. Une approche qui n'est toutefois pas partagée par tout le marché, qui pousse, à l'inverse, d'autres approches comme de nouveaux identifiants (Solutions Ids), mais également des "Data Clean Rooms", déportant dans le cloud les problématiques de segmentation, de ciblage ou de mesure des internautes. » Selon une étude menée aux États-Unis par The Interactive Advertising Bureau (IAB), 64% des entreprises les plus matures en matière de préservation de la vie privée utilisent déjà une clean room. Et le phénomène devrait s'accélérer cette année, puisque 85% des annonceurs américains interrogés envisagent d'utiliser cette technologie en 2024. Le nombre de followers « is dead » Et si c'était la grande tendance du marketing d'influence ? C'est en tout cas ce que prédit Ali Fazal, vice-président du marketing chez Grin – plateforme américaine de gestion des campagnes d'influence –, dans les colonnes de Marketing Dive : « Je pense que nous pouvons officiellement entériner le fait que, en 2024, utiliser le nombre d'abonnés pour déterminer le succès potentiel d'un influenceur, c'est mort ! » Si les « macro-influenceurs » jouissent d'un reach massif grâce à leurs millions de followers, les « micro-influenceurs », eux, affichent bien souvent des niveaux d'engagement de leur audience nettement supérieurs. Ce qui, in fine, intéresse davantage les marques. « Il me paraît assez évident que Nicole Kidman ne se maquille pas vraiment avec des produits Lancôme », plaisante Ali Fazal. L'image est bonne, l'idée est là. De nombreux experts estiment d'ailleurs que le « meilleur des deux mondes » se trouve dans une catégorie d'influenceurs qui comptent entre 50 000 et 800 000 abonnés. Une vision partagée par Fouad Hachani, Brand Marketing Media et Content Manager pour la région France/Benelux chez Visa, sur son compte LinkedIn : « Bienvenue dans le monde des micro cohortes. Vrai challenge pour les marques, tiraillées entre la volonté d'un reach "massif" et de la pertinence "pop culture" qui, de fait, coche rarement les deux cases. Intéressant et/ou inquiétant ? En tout cas, excitant. No Trends is the New Trend... » Ce que nous, à Story Jungle, on met en parallèle avec l'archipélisation de notre société, décrite abondamment par le sondeur Jérôme Fourquet (IFOP). Ah, et pour finir, une dernière tendance chère à notre gourou maison, notre CEO Gilles Prigent, désormais Top Voice LinkedIn, excusez du peu : en 2024, les entreprises confrontées à la nécessité d'une polytransformation vont continuer de réarmer leur communication corporate. Sommées d'expliquer leurs choix, et d'affirmer leurs engagements mais aussi désireuses d'inspirer le futur de leur marché et d'expliquer leurs innovations, elles vont devoir affirmer leurs convictions,... et cela va secouer leurs plateformes de marque. | | | JUNGLE STORIES | So Press raconte des histoires (des bonnes !) Il a monté un groupe de presse sur une idée simple : trouver et raconter de bonnes histoires. Franck Annese est l'invité de notre 9e épisode de Story of stories. Ecouter le podcast | | | | UN PAVÉ DANS LA JUNGLE | « Même s'il n'est pas une baguette magique, le Web3 est une solution au marketing post-cookies, à la certification des contenus, à la lutte contre les fake news et les deepfakes, pour ne citer que quelques enjeux... » Même si les mots sortent de la bouche d'un acteur important du Web3 – Fabien Aufrechter, directeur Web 3.0 de Vivendi et, accessoirement, maire de Verneuil-sur-Seine (78) depuis 2020 –, ils permettent d'entrevoir une piste concrète pour tailler sa route dans cette jungle du marketing digital qui s'apprête à basculer dans « l'ère du cookieless ». Pourquoi c'est un pavé ? Au fil de sa réflexion, livrée dans cette interview accordée au média emarketing.fr, Fabien Aufrechter affirme une conviction forte : « Sur l'après-cookie, le Web 3.0 ouvre la voie à des solutions qui sont potentiellement plus éthiques, plus respectueuses, plus transparentes, plus engageantes. Les NFT sont, par exemple, une solution pour remplacer le cookie, qui était la clé d'entrée pour offrir du contenu en comprenant les utilisateurs. » En d'autres termes : les tokens vont progressivement remplacer les cookies-tiers. « Je ne dis pas que c'est la solution idéale, mais c'est une solution fonctionnelle, opérationnelle, qui en plus résout des problèmes immédiats parce que les marques qui ont lancé des NFT ne savent pas quoi en faire, poursuit-il. Le NFT peut devenir très rapidement, dans les prochains mois, une clé pour accéder à de nouvelles expériences, à de nouveaux médias et à de nouveaux contenus. [...] Des annonceurs qui auraient envie de faire de la publicité différemment que par de l'achat d'espaces en masse et qui possèdent des NFT pourraient, par exemple, permettre aux propriétaires de leurs tokens de pouvoir se connecter gratuitement sur un certain nombre de contenus nouveaux ou exclusifs. C'est une nouvelle manière de penser la publicité, d'engager le client et le lecteur. C'est une nouvelle manière de vivre Internet, ni plus, ni moins. » | UN FORMAT À LA LOUPE | | C'est l'histoire d'une croisière qui dure neuf mois... 274 nuits, pour être précis. Avec des escales dans 65 pays et un prix plancher fixé à 53 999 dollars par tête (117 599 dollars pour les plus fortunés). Sur une ville flottante (mini-golf et mur d'escalade) qui mesure près de 300 mètres de long et peut accueillir jusqu'à 2476 passagers : le Serenade of the Seas, de la compagnie Royal Caribbean. Une histoire narrée dans ce papier magique du New York Times, où l'on apprend que la vie à bord s'est progressivement transformée en télé-réalité diffusée quotidiennement sur TikTok. Tout cela grâce (ou à cause) de Beth Fletcher, une photographe britannique de 39 ans qui a monté une petite communauté sur la plateforme en commentant les épisodes de l'émission I'm a celebrity... Get me out of here! (Je suis une célébrité, sortez-moi de là !, en VF). Sauf que Beth se trouva fort dépourvue quand la fin du show fut venue... L'algorithme TikTok lui présente alors une vidéo de Brooklyn Schwetje, influenceuse américaine embarquée sur cette Ultimate World Cruise. Une vidéo qui fait tilt : « Je n'ai jamais fait de croisière et l'idée que cela puisse durer neuf mois m'a laissée sans voix. Je me suis dit : "Peut-être qu'on tient là notre nouvelle télé-réalité à nous, mais en mieux !" » Beth commence à poster des vidéos sur la croisière, identifie (malgré eux) les passagers comme des « membres du casting » via leurs réseaux sociaux, et commente leurs vies en envisageant les différents arcs narratifs que ces anonymes vont emprunter. De nombreux comptes lui emboîtent rapidement le pas – le New York Times mentionne des comptes « Breaking News » qui relaient les départs de passagers ou les tests positifs au COVID-19 –, au point que le hashtag #UltimateWorldCruise culmine désormais à plus de 138 millions de vues. « Un utilisateur de TikTok a même publié une carte de bingo virtuelle avec des prédictions comme un petit drame entre voisins, un mariage, un passager clandestin, ou une prise de contrôle du navire par des pirates, précise le journal. Cette carte a amassé plus de 300 000 vues et des centaines de commentaires tels que "Ce sont les nouveaux Hunger Games !" ». Une bien belle expérience sociale, à n'en pas douter. | LE CONTENU QU'ON AURAIT ADORÉ FAIRE | | Que ceux qui n'ont jamais « emprunté » le maquillage de leur maman, de leur grande sœur ou de leur coloc jettent la première pierre sur Cosmetic Criminal, un spot génial imaginé comme un épisode de Faites entrer l'accusé par la marque de cosmétiques, e.l.f. Une enquête de 14 minutes, qui passe à une vitesse folle et démarre par la voix d'une jeune Américaine dévastée : « Nous avons grandi en entendant tous les jours "Fais attention à qui tu accordes ta confiance". Nous avons grandi en pensant que nos proches ne pourraient jamais nous planter un couteau dans le dos... » Mais ne comptez pas sur nous pour spoiler la suite de cette parodie en révélant qui a carotte le fard à paupières... Tout ce que l'on peut vous dire, c'est que cet ovni sera diffusé dans certaines salles de cinéma aux USA, juste avant le reboot de Means Girls (Lolita malgré moi, en VF) sorti cette semaine, et qu'il est déjà présenté comme le plus long brand content jamais diffusé au cinéma ! | UNE DERNIÈRE LIANE POUR LA ROUTE | « Je la considère sincèrement comme une icône féministe », ose Meredith Jones, professeure d'études de genre à l'université Brunel de Londres et « kimologue » émérite. Dans Kim Kardashian Theory, un documentaire dispo sur arte.tv, elle n'est pas la seule à prendre la parole pour décrire « les multiples facettes d'une personnalité plus complexe que sa manie du collagène le laisserait supposer... ». D'autres universitaires émérites se succèdent pour livrer leur analyse (avec le plus grand sérieux) aux journalistes français et auteurs du docu, Nesrine Slaoui et Guillaume Erner, qui se demandent pourquoi Kim K est la femme la plus suivie au monde sur les réseaux sociaux « alors qu'elle ne fait rien ». Réponse dans ce portrait ironique d'une pin-up des temps modernes qui « ne chôme en fait pas du tout... » |
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