Marques sur Instagram : un monde de clones ? Instagram compte parmi les plateformes les plus prisées par les marques. Qui tendent à développer le même type de contenu. Si bien qu'« une certaine ressemblance a commencé à s'infiltrer dans leurs identités », analyse Digiday dans son article « How 2020 killed the Instagram brand » : la même police de caractères sans-serif, les mêmes couleurs pastels comme le « millenial pink » ou le « sage green »... Bref, votre feed Instagram serait devenu « boring ». « Un phénomène qui est devenu tellement cliché que le chroniqueur de Bloomberg Ben Schott l'a récemment qualifié de « Bland », c'est-à-dire insipide, rappelle le magazine Thingtesting. Pour la brand strategist Aja Singer : « Les marques souhaitaient offrir une expérience facilement digérable, très propre et facile à comprendre. Cela a fonctionné pendant longtemps, c'est pourquoi c'est devenu omniprésent. » Et maintenant que tant de marques ont investi la plateforme, il est plus difficile d'y créer de l'awareness. Qui plus est, le coût de la publicité sur Instagram a grimpé. Certaines marques ont signalé que les coûts d'acquisition clients sur Facebook et Instagram ont doublé, voire triplé en un an, poursuit Digiday, minant la rentabilité des campagnes. « Instagram est une plateforme qui est extrêmement noisy », déplore Olamide Olowe, fondatrice de Topicals, une marque de skincare, dans l'article de Digiday. Cette dernière a préféré lancer sa marque sur Twitter. Une approche qui a récolté ses fruits puisqu'environ 50 % des revenus de Topicals au cours de son premier mois d'existence provenaient du réseau à l'oiseau bleu. La montée de « l'esthétique TikTok » A côté de l'esthétique « fade » proposée par Instagram émerge celle du monde plus foufou de TikTok. Le site Thingtesting a qualifié cette tendance de « montée de l'esthétique TikTok ». « TikTok est en endroit où prospèrent des idées audacieuses, étranges et idiotes », écrit Sarah Drumm, rédactrice en chef de Thingtesting. Elle y décèle trois tendances. « Brands in motion » Dans les vidéos, les produits présentés doivent rendre bien en mouvement. « Sur Instagram, les marques sont un peu plus propres, mais comme l'audience de TikTok est jeune, nous voyons beaucoup de scintillements, de paillettes », explique Florence Adepoju, fondatrice d'une marque de cosmétiques. Des rendus généralement difficiles à transmettre en images statiques. D'où l'intérêt des vidéos. « Visual chaos » Les formats vidéo les plus populaires sont les « lip syncs », les défis : cela signifie qu'il n'est pas nécessaire de filmer quelque chose de grande qualité : « Il faut simplement diffuser votre contenu. » Fun, distrayant, optimiste Starface en est un exemple. La marque comptabilise 480 000 adeptes sur la plateforme, en diffusant des vidéos d'ados qui se percent des points noirs... « On n'utilise pas TikTok comme une page magazine, vous devez raconter une histoire, jouer avec vos produits, créer des défis, des vidéos étonnantes », préconise Louis Marty, fondateur de Merci Handy. « L'esthétique TikTok ou Gen Z pourrait bien devenir la nouvelle « blanding » dans dix, voire deux ans », prédit Digiday. Tout passe, tout lasse, sauf...
| JUNGLE STORIES | « Les newsletters doivent répondre au concept de "smart brevity" » L'année 2020 a été proclamée « année de la newsletter ». Jean Abbiateci, ex-rédacteur en chef adjoint pour Le Temps et Heidi.news, un nouveau média suisse, s'est jeté dans le grand bain de l'aventure entrepreneuriale. En juin 2020, il a fondé Bulletin, une newsletter « curieuse et optimiste », pensée comme un « média à la carte », un mini-magazine mobile qui se lit en cinq minutes. Lire l'interview. | | UN PAVÉ DANS LA JUNGLE | Snapchat sort le portefeuille pour battre TikTok... et devient une poule aux œufs d'or (inespérée) pour de jeunes créateurs. En novembre 2020, Snap annonçait la sortie de Spotlight, fonctionnalité permettant aux utilisateurs de partager des vidéos de courte durée. Afin d'inciter les utilisateurs à réaliser des vidéos virales, le réseau social distribue plus de 1 million de dollars US chaque jour à des « snapchatters », comme le révèle le New York Times. Et chacun peut toucher le jackpot : stars de TikTok, influenceurs de la génération Z, mais aussi des utilisateurs lambda. La star de TikTok, Cam Casey, 7 millions d'abonnés au compteur, a ainsi posté sur Spotlight une vidéo devenue très populaire (une expérience scientifique : l'explosion d'une bouteille de Coca-Cola...), le propulsant ainsi dans les top performers sur Snapchat. À ce jour, il a récolté 3 millions de dollars, en multipliant ses contenus. La recette est simple. « Vous n'avez pas besoin de demander à être payé ; vous postez simplement une vidéo et si elle marche bien, vous êtes payé », explique, au New York Times, Dax Newman, 19 ans, un céramiste de San Diego qui a gagné environ 30 000 dollars sur la plateforme. Et la nouvelle se répand parmi les jeunes. « Tout le monde parle de Spotlight », affirme la créatrice de contenus Katie Feeney, 18 ans, qui a gagné 1 million de dollars de Snapchat depuis les deux derniers mois en postant des vidéos drôles et d'unboxing sur Spotlight. Mais, revers de la médaille : « Comme de plus en plus de créateurs de Snap prennent une part du gâteau, les paiements sont déjà en baisse. » Pourquoi c'est un pavé ? « Snapchat n'a pas toujours été un terrain fertile pour les créateurs de médias sociaux », analyse la journaliste du New York Times Taylor Lorenz. Pendant des années, Snap s'est concentré sur la communication privée. Mais l'essor de TikTok a complètement changé la donne. Le réseau social est devenu application de création de contenu. John Albanese, PDG de Stir, un service qui aide les créateurs à gérer leurs entreprises, estime qu'une plateforme doit impérativement fournir des options de monétisation aux créateurs si elle souhaite « être compétitive dans un monde post Tik-Tok ». « Nous sommes dans une industrie étrange où tout peut arriver », conclut Cam Casey. | UN FORMAT À LA LOUPE | | PDF, mon amour... Jumeau numérique d'un trombone ou d'un stylo à bille, pour reprendre les termes du journaliste Rob Walker, qui lui consacre une sorte d'autobiographie-hommage sur Medium, le « modeste PDF joue le jeu le plus long de la technologie », depuis trente ans. Selon une estimation, il existe au moins 2,5 trillons de PDF aujourd'hui. L'inventeur du PDF, Adobe, rapporte qu'au cours de son seul exercice 2020, environ 303 milliards de PDF ont été ouverts par le biais de son Document Cloud Service – soit une augmentation annuelle de 17 % au cours d'une année, « dominée par la visioconférence, les véhicules autonomes et la technologie de reconnaissance faciale ». Et loin de se reposer sur ses lauriers, le PDF s'adapte. Adobe a lancé l'année dernière une option « liquid mode », qui remanie les PDF pour en faciliter la lecture sur un écran de téléphone. Profitant du potentiel du format, les marques développent des carrousels à gogo sur LinkedIn, ainsi que des white paper ou eBook pour générer des leads. Comme on aime à vous dire, c'est dans les vieux pots qu'on fait les meilleures confitures... | LE CONTENU QU'ON AURAIT ADORÉ FAIRE | | Sélectionné par Vimeo Staff Picks, le clip « Black Kid White Town » du rappeur Nur-D, de son vrai nom Matt Allen, « un des nouveaux venus les plus branchés du hip-hop du Minnesota » vaut le coup d'œil, par son esthétique léchée (et le flow du chanteur). « Etant l'un des seuls enfants noirs à avoir grandi à Rosemont, tout le monde s'attendait à ce que je fasse du rap et du beatbox », explique-t-il. C'est chose faite avec cette vidéo, vue par plus de 65 000 internautes, où il retrace les clichés racistes auxquels il a dû faire face. Avec un design très simple qui sert le propos – un arrière-plan soit noir, soit blanc qui illustre le manichéisme de la situation –, le clip fait mouche avec un concept « on éteint/on allume ». Et réserve à la toute fin une mise en abîme bien trouvée... Sinon, on vous conseille ce format original du New York Times, qui recense toutes les insultes proférées par Trump sur son feu compte Twitter, de 2015 à 2021 : « The Complete List of Trump's Twitter Insults ». 48 000 mots au total. (Nota Bene : les plus récentes ont été soulignées.) Have fun ! | LE CONTENU QU'ON A AIMÉ FAIRE | Alerte pub : retrouvez le showreel de l'agence Story Jungle pour cette année 2021. Nous vous présentons notre mission, nos dernières réalisations et nos projets. Enjoy ! N'hésitez pas à nous dire ce que vous en pensez ! | UNE DERNIÈRE LIANE POUR LA ROUTE | De bonnes vibes pour ce week-end. C'est un DJ set de 3 heures inédit des Daft Punk qui vient de sortir des placards : deux cassettes d'enregistrement ont figé à jamais une performance accomplie dans un club à Avignon, en 1995, à l'époque de leurs débuts. Leur premier single n'avait pas encore vu le jour. C'est le fils de l'ancien propriétaire du club Le Privé qui a exhumé ce trésor musical de ses archives : « Mon père Georges m'a toujours parlé d'un enregistrement cassette des Daft Punk au club, sans jamais pouvoir mettre la main dessus depuis quinze ans. On pensait qu'elles étaient perdues. Mais la semaine dernière, en faisant du rangement, je suis tombé sur un carton rempli de cassettes. En les sortant des étuis, j'ai vu qu'une avait une étiquette "Daft Punk nº 1" dessus, puis j'ai tout sorti et j'ai trouvé la deuxième. » Un commentaire, positif ou négatif ? N'hésitez pas à nous faire des retours sur la newsletter à l'adresse suivante : alexandra.klinnik@storyjungle.io |
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