Média : les prédictions 2022 du Lab de Harvard
Comme chaque année
, le Nieman Lab, le laboratoire du journalisme de Harvard, fournit son lot de prédictions pour l'année à venir (24 cette année) à l'intention des professionnels des médias, mais pas que... Voici notre sélection (et nos commentaires) :
« Savoir lier contenu et format devient impératif »C'est une règle de bon sens que rappelle
Mario Garcia, CEO de Garcia Media. «
Le lien entre le journalisme et la technologie n'a jamais été aussi essentiel », prévient-il. Loin de vouloir faire des journalistes des codeurs, il rappelle l'importance du format qui doit être au cœur de la réflexion éditoriale des journalistes. «
Il faut d'abord penser à la façon dont l'histoire sera consommée dans de petits formats (comme les écrans de téléphone), puis l'adapter à des formats plus grands », explique-t-il, mettant en avant la prédominance du mobile dans la consommation d'informations.
Pour les histoires sur mobile, il faut dépasser la simple intégration de photos, en enrichissant le format avec des éléments audio et vidéo. «
La pertinence du contenu, le format et la présentation deviennent les principaux moteurs d'une narration visuelle efficace. En 2022, l'accent mis sur l'association du contenu et du format devrait être au cœur des discussions stratégiques dans toutes les salles de presse », conclut Mario Garcia.
Reste le principal : le temps. «
Les journalistes ont-ils seulement le temps d'adapter le contenu aux différentes plateformes ? »,
s'interroge Mike Canan, directeur de Journalisme Strategies, sur Twitter.Notre avis : émerger dans la timeline de vos audiences devient si difficile qu'il paraît dangereux de délaisser toute réflexion sur le format. Quant au temps ? Et bien,
le temps, c'est la qualité, comme on aime le rappeler à Story Jungle.
Ça suffit de se moquer des influenceurs/créateurs !«
Les salles de presse ne peuvent plus se permettre d'ignorer ou d'infantiliser l'économie des créateurs »,
somme Candace Amos, directrice de l'audience et social media au Daily Beast. Au moins, les influenceurs Instagram, eux, ont un « plan d'avenir ». Elle loue la façon dont les créateurs se sont débarrassés de pratiques datées, et leur manière de «
servir directement leur public avec des informations à la fois divertissantes et instructives ». Grâce à ces créateurs, «
l'audience a appris l'art du filtre. Ce public a besoin d'un contenu centré qui occulte les autres bruits. Si vous ne connaissez pas vraiment l'évolution de votre public, vous risquez d'être soumis aux redoutables snooze, unfollow, et unsubscribe forever », prévient Candace Amos.
Notre avis : c'est d'autant plus important de suivre les créateurs que
les budgets (et la qualité) de leurs productions s'envolent.Apprendre à déléguer«
Parmi les jeunes entreprises de médias, il est assez fréquent de trouver des maniaques du contrôle, aux commandes. Il s'agit de journalistes qui pensent pouvoir non seulement suivre la chaîne de production, mais aussi gérer toutes les questions liées aux ressources humaines, aux finances et au marketing, explique Cristina Tardaguila, senior program directrice de l'International Center for Journalists.
J'ai été l'un de ces faux super-héros, et je peux vous dire que cela n'en vaut pas la peine. » Ce travers vaut pour toutes les organisations. D'où l'intérêt aujourd'hui d'encourager les « sustainability hubs », les cours de gestion et les bourses pour les entrepreneurs.
Notre avis : oui, cette idée du couteau suisse à vécu. Place aux spécialistes !