Médias en Seine : que faut-il retenir ?
Pour sa cinquième édition,
le festival Médias en Seine, organisé par Les Échos, Le Parisien et Franceinfo, a réuni près de 6 000 participants et 200 intervenants français et internationaux, autour d'un thème très large : « Médias, quelles responsabilités, quelles réponses par temps de crise ? » Retour choisi une édition riche, en physique.
La Gen Z n'est pas celle que l'on croit
L'agence de communication Edelman a présenté
une étude sur les habitudes des jeunes âgés de 14 à 24 ans sur les réseaux sociaux, en ciblant la Chine, la France, les États-Unis, le Mexique, l'Allemagne et le Royaume-Uni. Au total, 9 600 personnes ont été sondées. L'étude bat en brèche les idées reçues. Sur le cliché des Gen Z qui souhaitent tous être influenceurs, l'étude révèle que seuls 12 % aspirent à embrasser cette profession. Le rapport montre que YouTube est perçue comme la plateforme la plus digne de confiance, tandis que l'appli de ByteDance, TikTok, se classe au cinquième rang seulement. Enfin, la Gen Z reste vigilante face aux informations. 70 % vérifient la véracité des contenus et « ne vous suivront pas si vous n'êtes pas sincère ».
« Un dérèglement médiatique »Aujourd'hui, plus de 47 millions de lecteurs par mois lisent la presse quotidienne. « Ce n'est pas par l'absence de lecteurs que la presse vacillera. Ce sont surtout les coûts industriels qui pèsent aujourd'hui », met en garde Marc Feuillée, directeur général du Figaro. La presse quotidienne est en effet en mauvaise posture face à une flambée du coût du papier en seulement un an. La tonne de papier est passée de 500 euros au mois de juillet 2021 à plus de 1000 euros la tonne actuellement, selon Soizic Bouju, directrice générale de La Montagne, groupe Centre France. Le groupe a ainsi été contraint d'augmenter le prix de ses quotidiens. « C'est un coup de massue catastrophique, prévient la directrice, on assiste à un dérèglement médiatique en même temps qu'à un dérèglement climatique », insiste-t-elle.
« Il faut revoir les aides à la presse »Face à ce surcoût, Louis Dreyfus explique, lui, ne pas avoir réduit la pagination du Monde, mais plutôt avoir accéléré la transformation numérique. Au total, le quotidien compte 470 000 abonnés numériques. « Si le papier s'arrêtait, je pourrais financer l'entièreté de la rédaction », estime le président du directoire. Lors de cette table ronde, il a également mis l'accent sur le déséquilibre des aides de l'État : « L'État doit plus et mieux aider les médias qui ne sont pas soutenus par des acteurs privés disposant de moyens importants. Il faut également revoir les aides à la presse qui financent désormais trop le papier et pas assez le numérique, a-t-il déroulé ; il est absurde de pouvoir financer une imprimerie par des aides à la presse et non le développement de nos offres sur les plateformes comme TikTok, où se trouvent les jeunes audiences ».
Lire la suite ici – on y parle des problèmes éthiques entre pub et médias écolos indépendants (Climax, Vert...), du Discord de The Big Whale, le média Web 3 de Raphaël Bloch et Grégory Raymond, et de la leçon bien amenée de Jean Abbiateci sur la conception d'une newsletter...