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Une méditation pour aujourd'hui   samedi  6  mai  2017  
 

« Seigneur, tu as les paroles de la vie éternelle »


1ère lecture, 1 Co 1, 1-9

Moi, Paul, appelé par la volonté de Dieu pour être Apôtre du Christ Jésus, avec Sosthène notre frère, je m'adresse à vous qui êtes, à Corinthe, l'Église de Dieu, vous qui avez été sanctifiés dans le Christ Jésus, vous les fidèles qui êtes, par appel de Dieu, le peuple saint, avec tous ceux qui, en tout lieu, invoquent le nom de notre Seigneur Jésus Christ, leur Seigneur et le nôtre. Que la grâce et la paix soient avec vous, de la part de Dieu notre Père et de Jésus Christ le Seigneur. Je ne cesse de rendre grâce à Dieu à votre sujet, pour la grâce qu'il vous a donnée dans le Christ Jésus ; en lui vous avez reçu toutes les richesses, toutes celles de la Parole et toutes celles de la connaissance de Dieu. Car le témoignage rendu au Christ s'est implanté solidement parmi vous. Ainsi, aucun don spirituel ne vous manque, à vous qui attendez de voir se révéler notre Seigneur Jésus Christ. C'est lui qui vous fera tenir solidement jusqu'au bout, et vous serez sans reproche au jour de notre Seigneur Jésus Christ. Car Dieu est fidèle, lui qui vous a appelés à vivre en communion avec son Fils, Jésus Christ notre Seigneur.

Psaume, Ps 144 (145), 2-3, 4-5, 6-7

Chaque jour je te bénirai, je louerai ton nom toujours et à jamais. Il est grand, le Seigneur, hautement loué ; à sa grandeur, il n'est pas de limite. D'âge en âge, on vantera tes oeuvres, on proclamera tes exploits. Je redirai le récit de tes merveilles, ton éclat, ta gloire et ta splendeur. On dira ta force redoutable ; je raconterai ta grandeur. On rappellera tes immenses bontés ; tous acclameront ta justice.

Evangile selon St Jean, chapitre 6, 60-69

En ce temps-là, Jésus avait donné un enseignement dans la synagogue de Capharnaüm. Beaucoup de ses disciples, qui avaient entendu, déclarèrent : « Cette parole est rude ! Qui peut l’entendre ? » Jésus savait en lui-même que ses disciples récriminaient à son sujet. Il leur dit : « Cela vous scandalise ? Et quand vous verrez le Fils de l’homme monter là où il était auparavant ! C’est l’esprit qui fait vivre, la chair n’est capable de rien. Les paroles que je vous ai dites sont esprit et elles sont vie. Mais il y en a parmi vous qui ne croient pas. » Jésus savait en effet depuis le commencement quels étaient ceux qui ne croyaient pas, et qui était celui qui le livrerait. Il ajouta : « Voilà pourquoi je vous ai dit que personne ne peut venir à moi si cela ne lui est pas donné par le Père. »
À partir de ce moment, beaucoup de ses disciples s’en retournèrent et cessèrent de l’accompagner. Alors Jésus dit aux Douze : « Voulez-vous partir, vous aussi ? » Simon-Pierre lui répondit : « Seigneur, à qui irions-nous ? Tu as les paroles de la vie éternelle.
Quant à nous, nous croyons, et nous savons que tu es le Saint de Dieu. »

Prières

Prière d'introduction
Seigneur Jésus, je désire me convertir aujourd’hui un peu plus. Donne-moi la grâce de la foi pour comprendre ta Parole et la mettre en pratique. Donne-moi également l’audace de la foi pour témoigner de ta Parole, surtout lorsque je suis tenté de t’abandonner pour emprunter un chemin plus facile et commode.

Demande
Viens, Seigneur, remplir mon cœur de ta fidélité ?à ta Parole ?! Ne permets pas que je me sépare de toi ?!

Points de réflexion

Contempler l’humanité des personnages ? : le ton de l’extrait est profondément humain, parce qu’on y entend des sentiments qui nous environnent souvent ? : le découragement des disciples ? ; la profonde tristesse de l’incompréhension et de la déception ?de Jésus. La force des douze apôtres et l’image de Jésus au milieu des foules peut occulter dans notre esprit que ceux qui suivaient Jésus ne l’ont pas tous fait jusqu’au bout, que Jésus a été rejeté même par ceux qui voulaient au départ le suivre. Du désir de suivre, de l’attirance à la croyance il y a un pas à franchir. Et c’est celui-là qu’il nous faut faire nous aussi ? : la conversion est tous les jours à désirer et à atteindre.

1. La voie du Seigneur est exigeante ? : « ?Cette parole est rude ! ? »
L’Évangile rappelle la difficulté de suivre Jésus. Vouloir le suivre, c’est accepter un chemin d’exigence qui n’est pas sans effort. Jésus traite ses disciples d’incroyants ? : c’est une vérité rude ?! Il faut élaguer pour croître. Il en va de même dans la foi. La vie spirituelle est ce lieu de travail, c’est le travail de la grâce. Ce heurt est nécessaire à la conversion.

2. La conversion.
Il y a une incompréhension entre Jésus et les disciples. Il y a l’esprit du monde : « Qui peut l’entendre ? », la « chair », et celui que Jésus veut transmettre « esprit et vie ».
Nous avons tous des moments de révoltes et de doutes, l’esprit du monde nous rend étrangers à l’esprit du Christ et nous nous demandons aussi : « Qui peut l’entendre ? » Ces moments de doutes, nous ne pouvons les dépasser que si nous demandons d’avoir en nous l’Esprit pour les comprendre. Mais nous ne pouvons pas être croyants par nos seules forces : la foi est une grâce à demander, ne l’oublions jamais : « Personne ne peut venir à moi si cela ne lui est pas donné par le Père ». On peut penser à cet homme qui dit : « Viens au secours de mon manque de foi » (Mc 9, 14-29). Le problème n’est pas tant de manquer de foi que de ne pas en demander la grâce. Il y a une étape entre désir de croire et croire, et seul Dieu peut nous la faire franchir, notre volonté n’y suffit pas.

3. Croire et savoir.
L’acte de foi de Pierre montre la difficulté de croire. L’ordre dans lequel sont coordonnés les verbes place croire avant savoir ? : « ?Quant à nous, nous croyons, et nous savons que tu es le Saint de Dieu. » Heureux hasard ?? Dans la conversion de la foi, il faut avoir la grâce d’avoir la foi pour comprendre, savoir. La connaissance profonde de Dieu découle de la foi, et non pas l’inverse. C’est pourquoi la foi défie la logique humaine.

4. Sur ce chemin, nous sommes libres .
« ?Beaucoup de ses disciples s’en retournèrent et cessèrent de l’accompagner ». Jésus savait qui croyait et ne croyait pas. Ce n’est donc pas Jésus qui les chasse, ils se détournent eux-mêmes de Jésus. Nous sommes libres sur ce chemin de la foi. Personne ne nous en exclut, c’est avant tout un désir personnel qui nous engage à croire intimement.

5. Ce cœur qui a tant aimé le monde et qui est si peu aimé.
Jésus est abandonné. Quand on connaît le nombre de ceux qui suivent Jésus au départ et les douze, on réalise qu’il a subi beaucoup de déceptions. Peu de scènes comme celle-ci montre ce rejet plus violent encore : celui des proches, non pas des ennemis comme les pharisiens. Jésus est un homme abandonné, c’est un homme dont l’on refuse les mots, dont on refuse le don ? : ces paroles si dures du pain de vie. C’est aussi un homme qu’on refuse d’écouter et de comprendre.
Nous avons tous fait l’expérience ou d’une amitié refusée ou d’un amour rejeté, d’une aide méprisée. Combien plus encore le fils de l’homme souffre car le degré de son amour et de son sacrifice nous est si peu tangible ?!?C’est de cette souffrance dont Jésus parle dans son apparition à Paray-le-Monial à sainte Marguerite-Marie Alacoque. À cette souffrance de l’âme, souffrance spirituelle, nous pouvons nous associer. La croix en est la matérialisation.

Dialogue avec le Christ
Jésus, je veux te consoler si tu souffres en voyant les abondons de tes disciples et les trahisons de tes apôtres les plus proches. Ne permets pas que je t’abandonne. Ne permets pas que je sois indifférent à ton amour en souffrance. Aide-moi à comprendre un peu plus ton amour asymétrique qui ne se fatigue jamais d’aimer sans limite celui qui t’abandonne et te trahit. Donne-moi la grâce de t’imiter dans ma famille avec mes proches et surtout avec les personnes qui me veulent du mal.

Résolution
Nous pouvons prier pour nos propres difficultés dans la foi, notre propre conversion, en demandant à Dieu la grâce de persévérer. Prions aussi pour tous ceux qui sont dans l’épreuve de la foi, sur le point de rebrousser chemin et d’abandonner comme ces disciples. Par nos paroles ou par nos prières, nous pouvons implorer pour eux la grâce de la foi et essayer de les y aider. Nous sommes frères en Dieu, et frères dans les difficultés. Outre la grâce de la foi, nous pouvons demander la grâce d’aimer Jésus en retour, de répondre à ses dons. Aimons-le comme l’homme abandonné, dont on refuse le message dans ce passage, gratuitement, ne serait-ce qu’un instant au milieu de nos louanges ou de nos demandes. Prendre cinq minutes pour l’aimer.

 

Cette méditation a été écrite par Anne-Pauline et Frère Corentin Jarry, LC

 


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