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méditation pour aujourd'hui lundi 7 novembre 2016
La Miséricorde : la tristesse salutaire de l’Évangile1ère lecture, 1 Co 1, 1-9Moi, Paul, appelé par la volonté de Dieu pour être Apôtre du Christ Jésus, avec Sosthène notre frère, je m'adresse à vous qui êtes, à Corinthe, l'Église de Dieu, vous qui avez été sanctifiés dans le Christ Jésus, vous les fidèles qui êtes, par appel de Dieu, le peuple saint, avec tous ceux qui, en tout lieu, invoquent le nom de notre Seigneur Jésus Christ, leur Seigneur et le nôtre. Que la grâce et la paix soient avec vous, de la part de Dieu notre Père et de Jésus Christ le Seigneur. Je ne cesse de rendre grâce à Dieu à votre sujet, pour la grâce qu'il vous a donnée dans le Christ Jésus ; en lui vous avez reçu toutes les richesses, toutes celles de la Parole et toutes celles de la connaissance de Dieu. Car le témoignage rendu au Christ s'est implanté solidement parmi vous. Ainsi, aucun don spirituel ne vous manque, à vous qui attendez de voir se révéler notre Seigneur Jésus Christ. C'est lui qui vous fera tenir solidement jusqu'au bout, et vous serez sans reproche au jour de notre Seigneur Jésus Christ. Car Dieu est fidèle, lui qui vous a appelés à vivre en communion avec son Fils, Jésus Christ notre Seigneur. Psaume, Ps 144 (145), 2-3, 4-5, 6-7Chaque jour je te bénirai, je louerai ton nom toujours et à jamais. Il est grand, le Seigneur, hautement loué ; à sa grandeur, il n'est pas de limite. D'âge en âge, on vantera tes oeuvres, on proclamera tes exploits. Je redirai le récit de tes merveilles, ton éclat, ta gloire et ta splendeur. On dira ta force redoutable ; je raconterai ta grandeur. On rappellera tes immenses bontés ; tous acclameront ta justice. Evangile selon St Luc, chapitre 17, 1-6En ce temps-là, Jésus disait à ses disciples : « Il est inévitable que surviennent des scandales, des occasions de chute ; mais malheureux celui par qui cela arrive ! Il vaut mieux qu’on lui attache au cou une meule en pierre et qu’on le précipite à la mer, plutôt qu’il ne soit une occasion de chute pour un seul des petits que voilà. PrièresPrière d'introduction Demande Points de réflexion1. Le contexte : « Augmente en nous la foi ! ». Il est trop facile d’avoir une fausse conception de l’Évangile par superficialité : par exemple, espérer que la Bonne Nouvelle soit une joie toute simple, quand elle représente aussi une tristesse profonde. Pour un chrétien, comme pour le Christ, moissonner dans la joie veut dire tout d’abord semer dans les larmes (cf. Ps 125, 5). Nous sommes maintenant devant un Jésus dont la tristesse se transforme presque en colère. Nous regardons le même visage du Sauveur qu’autrefois nous a révélé une joie magnanime : « L’Esprit du Seigneur est sur moi parce que le Seigneur m’a consacré par l’onction. Il m’a envoyé porter la Bonne Nouvelle aux pauvres, annoncer aux captifs leur libération, et aux aveugles qu’ils retrouveront la vue, remettre en liberté les opprimés, annoncer une année favorable accordée par le Seigneur. » (Toujours de l’Évangile de saint Luc : 4, 18-19) Oui : l’annonce de cette « Année de la Miséricorde » est pleine de joie ! Mais quelle sorte de joie ? La tristesse qu’il y a des pauvres. La tristesse qu’il y a des captifs. La tristesse qu’il y a des aveugles. La tristesse qu’il y a des opprimés. La tristesse que, sans la grâce d’une « année favorable », c’est fichu ! C’est-à-dire, la joie de l’espérance, la joie des guérisons anticipées : ce qui n’est pas la joie des conversions achevées, fruit de l’amour, de la miséricorde de Dieu assimilée et transmise. En fait, la joie de l’annonce de l’année de miséricorde fut déjà précédée par sa tristesse cholérique : « Convertissez-vous, car le royaume des Cieux est tout proche ! » (Mt 4, 17). Le dernier Jugement condamnera le péché, et le pécheur avec, tandis que la grâce de la miséricorde veut créer un monde nouveau pour les innocenter dans la justice et l’amour : la seule entrée à la Béatitude. Ce qui veut dire qu’au fur et mesure que cette « année favorable » se termine, la grâce de la miséricorde devient impatiente : c’est-à-dire que la joie de l’espérance qui aspirait devenir la joie de l’amour ? son fruit anticipé ? risque de devenir la colère d’un châtiment sans repentir, si elle n’a pas trouvé une réciprocité de cœur : autrement dit, si l’espérance de cet amour gratuit se voit frustré, en échec... Voir que nous sentons de nouveau l’avertissement « Convertissez-vous ! » dans le ton de voix sérieux de Jésus aujourd’hui. Malheur aux « chrétiens » endurcis ! La « joie » de n’avoir pas sentie la tristesse du Christ ne durera pas longtemps ! Malheur à vous, elle n’est pas un sentiment évangélique ! Quelle « mauvaise vieillesse » pour tout cœur de pierre qui refuse de se briser ! La miséricorde seule peut nous sauver : une tristesse salutaire est nécessaire pour entrer en possession de l’Évangile. Et tout chrétien, comme le Christ, corrigera le pécheur qui risque sa ruine sans cette contrition ! 2. Composition de lieu : « Il est inévitable que surviennent des scandales, des occasions de chute ; mais malheureux celui par qui cela arrive ! » Le malheur du Christ est que sa miséricorde deviendra scandaleuse : il sera lui-même le premier à être une occasion de chute (cf. Lc 2, 34). Il pratique ce qu’il prêche, à l’extrême des extrêmes. S’il nous bénit par son enseignement, c’est parce qu’il accepte d’être maudit à cause de chaque personne qui ne met pas son enseignement en pratique : il sera crucifié comme fruit de sa miséricorde ; il recevra le châtiment de tout péché sur lui. Il aura donc l’autorité de condamner ceux qui n’ont pas éprouvé sa tristesse en se repentant de leurs péchés, quand il nous montrera finalement son visage douloureux. Nous pouvons donc ainsi imaginer la scène du pécheur précipité dans la mer avec une pierre meulière autour du cou ; Jésus parle du pécheur comme de lui-même : le monde est une meule de pierre, dont le mont du Calvaire est le sommet. Cette meule, le Calvaire, est attachée au cou de Jésus par la Croix, qu’il a portée hors de la Ville sainte, aux yeux d’une humanité en naufrage devant Dieu à cause du péché. Le poids du péché plonge ses victimes dans la mer. La mer est l’image de la mort, dont la mort est le fruit du péché. Le Fils de Dieu, ce petit que voilà, sera « perdu » pour nous sauver du péché, en prenant sur lui le châtiment : « Car Dieu a tellement aimé le monde qu’il a donné son Fils unique, afin que quiconque croit en lui ne se perde pas, mais obtienne la vie éternelle. » (Jn 3, 16). C’est un geste réconciliateur, si cette lumière est reçue dans la foi avec un cœur brisé, en reconnaissant que Jésus a pris la place que nous méritions : « Et le Jugement, le voici : la lumière est venue dans le monde, et les hommes ont préféré les ténèbres à la lumière, parce que leurs œuvres étaient mauvaises. Celui qui fait le mal déteste la lumière : il ne vient pas à la lumière, de peur que ses œuvres ne soient dénoncées ; mais celui qui fait la vérité vient à la lumière, pour qu’il soit manifeste que ses œuvres ont été accomplies en union avec Dieu. » (Jn 3, 19-21) 3. Méditation : « Prenez garde à vous-mêmes ! » Comment pourrons-nous imiter l’exemple du Christ ? « Si ton frère a commis un péché, fais-lui de vifs reproches, et, s’il se repent, pardonne-lui. » Jésus mets en pratique une œuvre de miséricorde : corriger les pécheurs. Il nous corrige ; il nous commande de corriger les autres. La miséricorde blâme le pécheur. Néanmoins, la miséricorde patiente pour ne pas le condamner : la miséricorde pardonne à chaque fois qu’il y a du repentir. Le pécheur se condamnera soi-même s’il ne s’approche pas de la charité qui se soucie de l’illuminer, pour qu’il puisse sauver l’œuvre de sa vie dans la grâce. La correction fraternelle en union avec Dieu rétablit la communion entre les hommes. Cette conviction vient de la foi : « Si vous aviez de la foi, gros comme une graine de moutarde, vous auriez dit à l’arbre que voici : ?Déracine-toi et va te planter dans la mer ?, et il vous aurait obéi. » Une foi qui exige de la Passion ! Dialogue avec le Christ Résolution
Cette méditation a été écrite par Père Shane Lambert, LC
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