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Une méditation pour aujourd'hui   lundi  26  mars  2018  
 

La simplicité


1ère lecture, 1 Co 1, 1-9

Moi, Paul, appelé par la volonté de Dieu pour être Apôtre du Christ Jésus, avec Sosthène notre frère, je m'adresse à vous qui êtes, à Corinthe, l'Église de Dieu, vous qui avez été sanctifiés dans le Christ Jésus, vous les fidèles qui êtes, par appel de Dieu, le peuple saint, avec tous ceux qui, en tout lieu, invoquent le nom de notre Seigneur Jésus Christ, leur Seigneur et le nôtre. Que la grâce et la paix soient avec vous, de la part de Dieu notre Père et de Jésus Christ le Seigneur. Je ne cesse de rendre grâce à Dieu à votre sujet, pour la grâce qu'il vous a donnée dans le Christ Jésus ; en lui vous avez reçu toutes les richesses, toutes celles de la Parole et toutes celles de la connaissance de Dieu. Car le témoignage rendu au Christ s'est implanté solidement parmi vous. Ainsi, aucun don spirituel ne vous manque, à vous qui attendez de voir se révéler notre Seigneur Jésus Christ. C'est lui qui vous fera tenir solidement jusqu'au bout, et vous serez sans reproche au jour de notre Seigneur Jésus Christ. Car Dieu est fidèle, lui qui vous a appelés à vivre en communion avec son Fils, Jésus Christ notre Seigneur.

Psaume, Ps 144 (145), 2-3, 4-5, 6-7

Chaque jour je te bénirai, je louerai ton nom toujours et à jamais. Il est grand, le Seigneur, hautement loué ; à sa grandeur, il n'est pas de limite. D'âge en âge, on vantera tes oeuvres, on proclamera tes exploits. Je redirai le récit de tes merveilles, ton éclat, ta gloire et ta splendeur. On dira ta force redoutable ; je raconterai ta grandeur. On rappellera tes immenses bontés ; tous acclameront ta justice.

Evangile selon St Jean, chapitre 12, 1-11

Six jours avant la Pâque, Jésus vint à Béthanie où habitait Lazare, qu’il avait réveillé d’entre les morts. On donna un repas en l’honneur de Jésus. Marthe faisait le service, Lazare était parmi les convives avec Jésus. Or, Marie avait pris une livre d’un parfum très pur et de très grande valeur ; elle répandit le parfum sur les pieds de Jésus, qu’elle essuya avec ses cheveux ; la maison fut remplie de l’odeur du parfum. Judas Iscariote, l’un de ses disciples, celui qui allait le livrer, dit alors : « Pourquoi n’a-t-on pas vendu ce parfum pour trois cents pièces d’argent, que l’on aurait données à des pauvres ? » Il parla ainsi, non par souci des pauvres, mais parce que c’était un voleur : comme il tenait la bourse commune, il prenait ce que l’on y mettait. Jésus lui dit : « Laisse-la observer cet usage en vue du jour de mon ensevelissement ! Des pauvres, vous en aurez toujours avec vous, mais moi, vous ne m’aurez pas toujours. »
Or, une grande foule de Juifs apprit que Jésus était là, et ils arrivèrent, non seulement à cause de Jésus, mais aussi pour voir ce Lazare qu’il avait réveillé d’entre les morts. Les grands prêtres décidèrent alors de tuer aussi Lazare, parce que beaucoup de Juifs, à cause de lui, s’en allaient, et croyaient en Jésus.

Prières

Prière d'introduction
Seigneur, en cette Semaine Sainte, aide-moi à être plus proche de toi. Donne-moi la grâce du recueillement interne au milieu de toutes les occupations de la journée.

Demande
Être simple.

Points de réflexion

La simplicité n’est pas une vertu si courante. Elle n’est pas aussi aisée à trouver et encore moins à travailler. Dans ce passage, considérons trois exemples, deux négatifs – les pharisiens et Judas – et un positif, Marie.

1. Ce texte évangélique nous informe que « Les grands prêtres décidèrent alors de tuer aussi Lazare. »
Ils ont perdu le nord de leur kérigma (Cf. Dt 6, 4-7) qu’ils avaient constamment en mémoire : « Écoute, Israël ». Par jalousie, orgueil, ils en viennent à vouloir tuer Notre Seigneur. Parce que de nombreuses personnes suivent Jésus et que peu de personnes côtoient désormais les grands prêtres, ils sont contraints d’enlever de leur chemin ce qui les gêne, en l’occurrence, Lazare. Ils veulent tuer deux innocents. Ils ont fermé leurs cœurs. Et cela depuis la naissance de Notre Seigneur Jésus-Christ. Quand les Rois mages sont venus leur demander où se trouvait le roi des juifs qui venait de naître, ils ont bien su leur dire mais ils n’ont pas voulu y aller, ils ne se sont pas laissé « toucher » par la grâce.
De nouveau, apparaît le même scénario. Cette fois-ci, ils voient en la personne du Christ quelqu’un qui ne leur permet pas d’assouvir « leur propre religion » qu’ils se sont construits au fur et à mesure de leur vie. Leur propre religion n’est que de vouloir être au pouvoir. Ils se sont construit une idole qu’ils peuvent manipuler à leur propre guise.
La simplicité accueille la grâce de Dieu tout de suite. Elle la reconnaît et l’accepte, car elle met Dieu par-dessus toute chose et elle s’adapte à lui. Les grands prêtres ont suivi le chemin contraire.

2. Judas joue un rôle pauvre dans ce passage. Pauvre dans le sens où il se découvre tel qu’il est. Son intérieur n’est pas riche de Dieu, même s’il a vécu avec lui pendant trois ans. Mesquin, il ne voit pas très loin et ne voit que ce qui peut lui rapporter. Cela n’a pas dû être très facile pour lui de voir ses expectatives d’un Dieu redoutable, libérateur de son peuple des romains, réduites. Jésus a changé ses attentes en quelque chose de plus grand mais qu’il n’a pas voulue voir, ou qu’il n’a pas comprise. Il s’est donc refermé sur lui-même et a essayé de « grappiller » ce qu’il pouvait, pour lui.
L’essence du christianisme est de se tourner vers Dieu, Père de bonté, et vers nos frères les hommes. Son essence n’est pas de se tourner vers soi-même. La simplicité m’apporte donc le regard que Dieu a sur nous, sur chacun de nous et nous permet d’orienter notre regard vers lui. Cela demande de la confiance. Dans le cas de Judas, c’était une confiance aveugle. Confiance dans le doute, dans l’obscurité, dans l’incompréhension, dans la peur. L’indicateur d’un bon cheminement vers le Seigneur est de voir notre acceptation de sa volonté sur notre vie.

3. Le troisième personnage est Marie.
Marie était une femme pécheresse. En soi, nous le sommes tous, plus ou moins. Le génie de Marie a été de se laisser toucher par le Christ. Elle a croisé le regard de Jésus. Au lieu de voir une menace, quelqu’un qui la jugeait, elle a vu un homme qui la regardait et ce regard révélait un amour. Un amour pour elle, telle qu’elle était, sans la juger, mais qui l’invitait en même temps à reconnaître sa vie déréglée et entreprendre un chemin de conversion. Elle est passée d’une vie de bonheur précaire, éphémère et triste à une vie pleine de sens, sans peur, avec le sourire, se sentant aimée telle qu’elle était, vivant devant Dieu et non devant les hommes. Marie a pris le risque d’accueillir le Christ et de changer. Par le chemin de la simplicité, elle a mis Dieu avant toute chose. Elle s’est libérée d’elle-même pour vivre pleinement de la main de Dieu. Vivons avec Dieu, prenons ce risque, même si cela doit demander une conversion de cœur, d’attitude, de pensées, de paroles.

Dialogue avec la Vierge Marie
Sainte Mère, apprend-moi à découvrir la véritable vie qui consiste à accueillir le Christ dans ma vie à 100 %. Corrige ce qu’il y a à corriger en moi. Transforme-moi dans le Christ pour que je puisse profiter pleinement de cette vie que Dieu a mise entre mes mains.

Résolution
Faire un temps d’adoration, si possible devant le Saint-Sacrement, et demander au Christ que je me laisse toucher par son regard.

 

Cette méditation a été écrite par Frère Xavier Kerrand, LC

 


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