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Une méditation pour aujourd'hui   mardi  13  mars  2018  
 

Une patience inlassable


1ère lecture, 1 Co 1, 1-9

Moi, Paul, appelé par la volonté de Dieu pour être Apôtre du Christ Jésus, avec Sosthène notre frère, je m'adresse à vous qui êtes, à Corinthe, l'Église de Dieu, vous qui avez été sanctifiés dans le Christ Jésus, vous les fidèles qui êtes, par appel de Dieu, le peuple saint, avec tous ceux qui, en tout lieu, invoquent le nom de notre Seigneur Jésus Christ, leur Seigneur et le nôtre. Que la grâce et la paix soient avec vous, de la part de Dieu notre Père et de Jésus Christ le Seigneur. Je ne cesse de rendre grâce à Dieu à votre sujet, pour la grâce qu'il vous a donnée dans le Christ Jésus ; en lui vous avez reçu toutes les richesses, toutes celles de la Parole et toutes celles de la connaissance de Dieu. Car le témoignage rendu au Christ s'est implanté solidement parmi vous. Ainsi, aucun don spirituel ne vous manque, à vous qui attendez de voir se révéler notre Seigneur Jésus Christ. C'est lui qui vous fera tenir solidement jusqu'au bout, et vous serez sans reproche au jour de notre Seigneur Jésus Christ. Car Dieu est fidèle, lui qui vous a appelés à vivre en communion avec son Fils, Jésus Christ notre Seigneur.

Psaume, Ps 144 (145), 2-3, 4-5, 6-7

Chaque jour je te bénirai, je louerai ton nom toujours et à jamais. Il est grand, le Seigneur, hautement loué ; à sa grandeur, il n'est pas de limite. D'âge en âge, on vantera tes oeuvres, on proclamera tes exploits. Je redirai le récit de tes merveilles, ton éclat, ta gloire et ta splendeur. On dira ta force redoutable ; je raconterai ta grandeur. On rappellera tes immenses bontés ; tous acclameront ta justice.

Evangile selon St Jean, chapitre 5, 1-16

À l’occasion d’une fête juive, Jésus monta à Jérusalem. Or, à Jérusalem, près de la porte des Brebis, il existe une piscine qu’on appelle en hébreu Bethzatha. Elle a cinq colonnades, sous lesquelles étaient couchés une foule de malades, aveugles, boiteux et impotents. Il y avait là un homme qui était malade depuis trente-huit ans. Jésus, le voyant couché là, et apprenant qu’il était dans cet état depuis longtemps, lui dit : « Veux-tu être guéri ? » Le malade lui répondit : « Seigneur, je n’ai personne pour me plonger dans la piscine au moment où l’eau bouillonne ; et pendant que j’y vais, un autre descend avant moi. » Jésus lui dit : « Lève-toi, prends ton brancard, et marche. » Et aussitôt l’homme fut guéri. Il prit son brancard : il marchait ! Or, ce jour-là était un jour de sabbat. Les Juifs dirent donc à cet homme que Jésus avait remis sur pied : « C’est le sabbat ! Il ne t’est pas permis de porter ton brancard. » Il leur répliqua : « Celui qui m’a guéri, c’est lui qui m’a dit : “Prends ton brancard, et marche !” » Ils l’interrogèrent : « Quel est l’homme qui t’a dit : “Prends ton brancard, et marche” ? » Mais celui qui avait été rétabli ne savait pas qui c’était ; en effet, Jésus s’était éloigné, car il y avait foule à cet endroit.
Plus tard, Jésus le retrouve dans le Temple et lui dit : « Te voilà guéri. Ne pèche plus, il pourrait t’arriver quelque chose de pire. » L’homme partit annoncer aux Juifs que c’était Jésus qui l’avait guéri. Et ceux-ci persécutaient Jésus parce qu’il avait fait cela le jour du sabbat.

Prières

Prière d'introduction
Aujourd’hui nous sommes appelés à regarder et à méditer la guérison miraculeuse d’un impotent qui attendait depuis trente-huit ans la réalisation de cette guérison : admirons la patience de ce malade auquel personne ne fait attention mais dont l’espoir traduit la profondeur de la foi et son désir de guérison physique personnelle.

Demande
Seigneur, accorde-moi la grâce de comprendre que la « guérison » dont j’ai besoin est bien davantage spirituelle que physique alors que mon manque de foi et mon indifférence aux choses de Dieu m’empêchent de voir les besoins de ceux qui m’entourent.

Points de réflexion

1. La piscine probatique à Béthzatha
À Jérusalem on a découvert les ruines d’un ancien sanctuaire païen où se produisaient des guérisons : peut-être correspondent-elles à celles de la piscine dans laquelle cet infirme attendait d’être plongé aux premiers frémissements : eau miraculeuse dont le malade attendait silencieusement l’aide des autres malades. Trente-huit ans d’attente ! Quelle patience ! Il est évident que ce malade, comme tous les autres, attendait le moment où ses chairs malades toucheraient l’eau de cette piscine et seraient guéries. Mais les malades étaient nombreux et chacun, plus désireux que l’autre, ne pensait qu’à sa propre guérison. Cette attente durait indéfiniment mais le malade ne désespérait pas.

2. « Veux-tu être guéri ? »
C’est une question dont la réponse est évidente ! Il désire, il veut, il souhaite ardemment mais il ne le peut pas tout seul et reconnaît humblement son incapacité et sa solitude : « Je n’ai personne pour me plonger dans la piscine (...) » Cette réponse illustre sa patience inlassable habitée et soutenue par la puissance de son désir. Sa réponse est claire et témoigne de son incapacité à se prendre en charge personnellement pour être guéri.
Cette réponse est un appel au secours que perçoit l’interlocuteur anonyme tant attendu : « Lève-toi, prends ton grabat et marche ! » L’homme guéri partit aussitôt vers le Temple. Mais c’était un jour de sabbat et il était interdit de transporter quoi que ce soit. Les gardiens du Temple lui reprochent de transgresser la Loi de Moïse et d’avoir pris son lit. Ivre de joie, l’homme explique aux Juifs qu’il a obéi à celui qui l’avait guéri.
Toi, Seigneur, tu passes à nouveau dans le Temple et tu te laisses reconnaître par les chefs du Temple. Aveuglés par leur autorité, ils ne supportent pas que quelqu’un usurpe leurs pouvoirs, transgresse la Loi et se dise « Maître du sabbat ».

3. « Mais celui qui avait été rétabli ne savait pas qui c’était (...) »
L’homme ne savait pas que c’était Jésus qui l’avait guéri. Seigneur, dans le quotidien de nos vies, nous sommes souvent portés par de grands désirs qui s’évanouissent devant la lenteur avec laquelle ils commencent à se réaliser. Ce temps d’attente a souvent raison de notre patience et de notre persévérance. Nos yeux restent aveugles et notre intelligence refuse de se plier à l’évidence.
Ici, devant cette piscine, on revit l’égoïsme et l’égocentrisme humain : personne ne fait attention à l’autre et chacun veut passer d’abord. Le cœur de l’homme est tellement centré sur lui-même que toute générosité, toute ouverture à l’autre restent impossibles, quelle que soit la situation et quels que soient les besoins du voisin. Nos yeux restent fermés et notre intelligence ne sait pas reconnaître les grâces et les bienfaits que tu ne cesses de nous accorder : nous ne savons pas que c’est toi qui nous accordes ce dont nous avons besoin même s’il faut attendre longtemps.

Dialogue avec le Christ
Par nos paroles et nos lèvres, nous confessons que tu es toujours avec nous, que rien n’arrive sans que tu ne le veuilles ou le permettes mais nos cœurs sont loin de ce que nos lèvres professent. Seigneur accorde-moi de savoir traverser les moments de difficultés en m’appuyant sur la promesse qu’exprime Isaïe quand il dit que chaque créature est dans la main de Dieu comme si elle était son unique souci : « Il ne brisera pas le roseau qui fléchit, il n’éteindra pas la mèche qui faiblit (...) » (Is 42, 3). Seigneur, apprends-moi la patience ! Seigneur, accorde-moi une foi inébranlable au milieu des difficultés quotidiennes, quelles qu’elles soient : accorde-moi de chercher d’abord le Royaume des cieux et sa justice parce que, toi, tu sais parfaitement de quoi nous avons besoin (Cf. Mt 6, 33).

Résolution
Demander la grâce d’ouvrir les yeux sur les réels besoins du monde et découvrir, en particulier, le désir de te connaître de ceux qui sont autour de moi.

 

Cette méditation a été écrite par Cécile Beaure d'Augères, consacrée de Regnum Christi

 


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