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« Merci internet », plongée dans le Squeezie business

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Long portrait dans Le Monde, « entretien monstre » en une du magazine Society, articles et brèves qui se multiplient un peu partout sur le net... Difficile de passer à côté de Squeezie cette semaine. Le youtubeur aux 18,7 millions d'abonnés sort une série documentaire qui, au-delà de retracer son parcours, en dit long sur le quotidien des créateurs de contenu.

Paris, lundi 15 janvier. Un vent moscovite souffle sur la capitale. Le mercure flirte gentiment avec le zéro, la neige est attendue. Pourtant, devant le Grand Rex, la queue s'étire sur 300 mètres. Le mythique cinéma parisien affiche complet. Certains sont là depuis plusieurs heures, à braver le froid en partageant leurs meilleures anecdotes sur celui que tout le monde attend. Dans quelques minutes, Squeezie montera sur scène pour présenter l'avant-première de son documentaire au titre qui, face à cette marée humaine s'apprêtant à déferler sur les 2700 sièges, ne manque pas d'à-propos : Merci internet. Et quand on aime, on ne grelotte pas.
 
Easy Squeezie !
 
« Squeezie, c'est le George Lucas de YouTube ! » Signée Orelsan, l'un des nombreux guests de cette série-docu – dispo sur Prime Video depuis vendredi 19 janvier et qui fait d'ailleurs largement écho à celle du rappeur caennais, Montre jamais ça à personne, sortie en 2021 sur la plateforme de streaming d'Amazon –, la punchline résume bien le phénomène Squeezie. 18 millions d'abonnés sur YouTube, 9 sur Instagram, 5 sur Twitch, autant sur TikTok... Les chiffres donnent le tournis. Au point de mériter un docu en forme de biopic ? Pour Théodore Bonnet, réalisateur, coproducteur de Merci internet et partner in crime du youtubeur depuis le premier jour, la question fut vite tranchée. « On s'est demandé comment on pouvait raconter ce que l'on faisait à nos parents pour que cela devienne concret pour eux, sourit-il dans les colonnes du Point. C'est difficile de comprendre YouTube quand on n'a pas grandi avec cet outil, de se rendre compte de ce que cela implique de créer du contenu. Ce documentaire était l'occasion de lever le voile sur ce que sont les créateurs du Net. C'est presque un acte militant. »
 
Vis ma vie de Squeezie
 
Des débuts dans sa chambre d'enfant de 13 ans, avec une caméra offerte par son père, au triomphe du GP Explorer né de sa fascination pour la série Formula 1: Drive to Survive diffusée sur Netflix, Merci internet n'oublie rien et dresse le portrait d'une vie consacrée au travail qui, pour certains (encore trop nombreux aujourd'hui), n'en est pas un. L'histoire de Lucas Hauchard : un banlieusard de 28 ans qui, avant de devenir multimillionnaire à 19 après la vente de ses parts dans Talent Web (sa régie pub montée avec un autre youtubeur, Cyprien) à Webedia en 2015, se rêvait en vendeur de jeux vidéo au magasin Score Games d'Antony (92), qui a abrité une partie de son adolescence. « Son public n'a aucune idée de ce qui se passe réellement dans la vie de Lucas parce qu'il reste totalement opaque sur ce sujet. Il y a beaucoup de fantasmes, pose Théodore Bonnet. On a donc voulu montrer que, derrière le mec le plus suivi du pays, et sans rien enlever à son talent et à son génie, il y a un humain très normal qui a une vie très normale. Comme tout le monde. »
 
Uber Eats et burn out
 
« Un humain très normal », mais à la tête d'un empire florissant : l'agence d'influence Bump, la société de production Unfold, l'équipe d'e-sport Gentle Mates, entre autres. « Lucas gagne très bien sa vie, c'est sûr. Mais, à partir du moment où l'argent n'est plus un stress au quotidien, ce qui est un luxe de fou, pour lui, ça ne change rien, poursuit Théodore Bonnet. Car, à part commander des Uber Eats et s'acheter des jeux vidéo, il n'en fait pas grand-chose. Sa priorité et son moteur, c'est de produire le meilleur contenu possible pour les gens qui le suivent... C'est ça qui le galvanise. » Et lui permet de travailler sans compter ses heures. « Il a beaucoup de choses à superviser, entre ses chaînes, ses lives sur Twitch, son équipe d'e-sport, sa marque de fringues... Il se met une pression énorme parce qu'il ne veut pas décevoir les gens et, parfois, cette pression déborde », reprend son compère. Le burn out n'est jamais loin, et Squeezie a déjà annoncé qu'il allait ralentir le rythme sur ses différentes chaînes pour se consacrer à ses autres projets. Prendre un peu de recul, aussi. Théodore, encore : « Il a passé toute son adolescence à travailler et s'est réveillé à 25 ans en s'apercevant qu'il n'avait pas vécu les choses normales d'un jeune de son âge, comme partir en vacances avec ses amis. » Merci internet ?
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illustration de fougéres
UN PAVÉ DANS LA JUNGLE
Dans un mémo interne révélé mardi dernier par Business Insider, Philipp Schindler, Chief Business Officer chez Google, a confirmé que le groupe allait procéder à des centaines de licenciements au sein de son service de vente de publicités : « Malheureusement, nous allons devoir dire au revoir à de nombreux collaborateurs très talentueux. Il n'y a pas de meilleur moyen de le faire, mais j'ai demandé aux chefs d'équipe de s'entretenir personnellement avec les personnes impactées. [...] Si je suis certain que nous faisons le bon choix pour nos clients, nos partenaires et, en fin de compte, notre business, je suis conscient que cette décision est difficile pour beaucoup d'entre vous, particulièrement au sein de nos équipes LCS (pour Large Customer Sales, ndlr) ».
 
Pourquoi c'est un pavé ? Après les coupes annoncées il y a une dizaine de jours dans les effectifs de sa division ingénierie, sa branche équipement qui produit – entre autres – le smartphone Google Pixel, ainsi qu'au sein du département responsable de l'assistant virtuel, Google Assistant, c'est donc la régie pub du mastodonte de Mountain View qui va maigrir à son tour. Le tout sur fond de restructuration stratégique globale liée à l'essor de l'IA générative, sans jamais vraiment la nommer... « Nous avons des objectifs ambitieux cette année et nous comptons investir dans ces grandes priorités. La réalité, c'est que pour être en capacité de mener cet investissement, nous devons faire des choix compliqués », balbutiait Sundar Pichai, CEO de Google, dans un autre mémo interne relayé par The Verge. Un motif particulièrement répandu en ce moment dans la Silicon Valley, où les licenciements se répandent comme une traînée de poudre. Unity, Spotify, Amazon via Twitch et Prime Video, la liste s'allonge de jour en jour. Et nous ne sommes qu'à la mi-janvier...
UN FORMAT À LA LOUPE
20/01/2024 NL4 FORMAT
Et si, alors qu'elle engendre des vagues de licenciements dans les départements publicitaires des géants de la tech, l'IA générative était la clé de la survie pour les annonceurs face au tsunami engendré par la fin des cookies tiers ? La Silicon Valley n'est plus à un paradoxe près. Et selon cet article du site Marketing Dive, la réponse est oui. « Pour combler le gouffre formé par la dépréciation des cookies tiers, il est crucial que les marketers s'appuient sur l'IA pour booster les stratégies basées sur les données de consommation zéro et first party, abonde Anjali Yakkundi, vice-présidente du marketing produit chez Movable Ink, startup américaine qui mêle IA et collecte de données pour des clients aussi importants que la NBA. L'IA peut analyser le comportement en ligne des consommateurs, comme l'historique de navigation, les habitudes d'achat et l'engagement, pour fournir une compréhension plus approfondie de l'audience tout en créant des expériences sur mesure ». Jusqu'à présent, une grande partie de l'attention des annonceurs autour de l'IA s'est concentrée sur la possibilité de créer des éléments de texte et d'image qui peuvent être produits et déclinés rapidement à grande échelle. Mais la capacité de l'IA à passer au crible les données avec une rapidité et une précision incroyables pourrait, à terme, les aider à compenser la perte des données ciblées que les cookies tiers vendangeaient allègrement.
LE CONTENU QU'ON AURAIT ADORÉ FAIRE
20/01/2024 NL5 CQAAF
Véritable pointure en matière de longs formats interactifs dont nous chantons souvent les louanges, le Reuters Graphics nous invite cette fois à arpenter les tunnels creusés par le Hamas sous la bande de Gaza. Grâce à une DA efficace qui met en valeur le travail de fourmi mené sur place par les journalistes de l'agence en embarquant le lecteur dans une plongée de plus en plus anxiogène, Inside the tunnels of Gaza permet de saisir l'ampleur et le niveau de sophistication de ce réseau qui s'étendrait sur plus de 500 kilomètres et que l'armée israélienne a surnommé « le métro de Gaza ».
UNE DERNIÈRE LIANE POUR LA ROUTE
Vous venez de terminer la dernière saison de Lupin sur Netflix ? Et vous n'avez pas aimé ? Normal. Entre nous, c'est déjà fort d'être allé au bout. Beaucoup n'ont pas eu cette patience. Pour autant, ne faites pas une croix définitive sur les histoires de gentlemen cambrioleurs et laissez-vous tenter par une rencontre avec Le voleur de bijoux sur Disney+. La folle histoire de Gerald Blanchard, l'Arsène Lupin canadien, qui a filmé lui-même l'intégralité de ses vols avec une petite caméra, de ses premiers larcins au lycée jusqu'à dérober le précieux joyau autrichien, l'Étoile de Sissi (si-si, l'impératrice). Un true crime de qualité, avec des casses de haut vol menés par un type qui, sur les 164 ans de prison requis contre lui, n'a passé que cinq printemps à l'ombre et qui, aujourd'hui, se vante d'être la seule personne à avoir refusé une invitation sur le plateau d'Oprah Winfrey. Un bluffeur, assurément.

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