Meta accélère sur l’IA !
Avec Llama 3, la dernière version de son modèle de langage dévoilée jeudi dernier, Meta intègre l'IA dans toutes ses applis. Et promet déjà de nouvelles fonctionnalités pour simplifier la création de contenus.«
Nous pensons que Meta AI est désormais l'assistant d'intelligence artificielle le plus intelligent que vous puissiez utiliser en accès libre. » Dans une vidéo
postée sur son compte Instagram, Mark Zuckerberg annonce la couleur. Tout en décontraction – T-shirt noir et chaîne en or apparente – dans ce qui ressemble à une chambre d'hôtel Ibis, le boss de Meta avait une «
big AI news » pour ses 13,6 millions de followers.
Meta AI, son chatbot annoncé l'année dernière mais testé uniquement aux USA, va être intégré massivement aux quatre applications du groupe. «
Pour rendre Meta AI encore plus intelligent, nous intégrons l'apprentissage en temps réel depuis Google et Bing dans les réponses formulées, précise Zuckerberg.
Nous sortons également un tas de nouvelles fonctionnalités uniques en matière de création : Meta AI peut désormais générer des animations, mais aussi des images tellement vite qu'il peut les modifier instantanément en fonction de ce que vous écrivez. C'est assez dingue ! » Cet enthousiasme débordant, quatorze pays anglophones devraient rapidement le partager, de l'Amérique du Nord à l'Asie, en passant par l'Afrique et l'Océanie. Mais pas l'Europe, du moins pour l'instant...
La fusée Llama 3 Un retard à l'allumage que Yann Le Cun, vice-président du groupe et directeur de la recherche en IA,
expliquait lors de son passage à Paris, le 10 avril pour le Meta AI Innovation Day, par «
la complexité du paysage local et juridique » qui régit la protection des données personnelles et questionne le déploiement massif de l'IA dans l'UE.
Concrètement, il est désormais possible de solliciter l'intelligence artificielle directement via la barre de recherche de Facebook et Instagram, ou en la taguant dans une conversation sur WhatsApp et Messenger,
comme précisé par le média TechCrunch, qui rappelle au passage que le lancement s'accompagne
d'un site web dédié où le robot est en libre accès (en France, un VPN est nécessaire pour contourner les restrictions géographiques).
Dépassé dans les premiers virages de la course à l'IA générative, Meta semble avoir enfin comblé son retard grâce à
son dernier grand modèle de langage (LLM) également présenté jeudi. Entraîné avec sept fois plus de données que sa version précédente, dans une trentaine de langues, Llama 3 est open source pour les entreprises et les chercheurs qui, en échange, permettent d'améliorer constamment cette technologie à moindres frais. Un modèle qui présente de nouvelles capacités de raisonnement et que le groupe espère rendre rapidement «
multilingue » et «
multimodal », c'est-à-dire capable de se nourrir de tous types de formats pour basculer dans l'ère de l'IA dite «
générale » voire «
planificatrice », où elle pourrait dès lors disposer d'une mémoire, comprendre le monde, se poser des questions et réfléchir aux conséquences de ses actes.
L'IA dans tous ses états «
À ce stade, notre objectif n'est pas d'entrer en compétition avec les autres modèles open source, mais de rivaliser avec tout le monde et devenir le leader mondial de l'IA », prévient Zuckerberg dans
une interview accordée au journaliste de The Verge où il décrit un tournant dans la démocratisation des outils développés par le groupe.
Car, en parallèle, Meta a aussi lancé le « Creator AI ». Un programme qui n'est encore qu'en phase de test
et que le New York Times décrit comme «
capable d'imiter la voix des influenceurs Instagram » pour leur permettre de «
discuter avec leurs fans via des messages directs et potentiellement les commentaires des posts dans le futur ». À l'écrit comme à l'oral. Un programme qui fait également écho aux assistants virtuels thématiques s'appuyant sur la personnalité de stars comme Snoop Dogg, Paris Hilton, MrBeast, Naomi Osaka, Dwyane Wade ou Tom Brady,
annoncés fin septembre dernier lors de la création d'AI Studio, plateforme qui permettra prochainement aux développeurs de créer leurs propres assistants compatibles avec les applications du groupe. Des IA dont les marques pourront se servir pour, par exemple, automatiser leur service client. Moyennant finance, bien entendu.
«
Grâce à ses réseaux sociaux, Meta dispose d'une base d'utilisateurs massive pour tester des expériences d'IA,
décrypte pour l'AFP Debra Williamson, analyste indépendante spécialisée dans les réseaux sociaux.
En mettant gratuitement à disposition plusieurs fonctionnalités, elle va pouvoir rapidement évaluer celles vers lesquelles ses utilisateurs gravitent.
Mais la plupart des expériences d'IA pour les consommateurs finiront par inclure une forme de publicité payante. Du point de vue commercial, Meta a un énorme avantage lorsqu'il s'agit de créer des services financés par la publicité... »