La lettre des pouvoirs de L’Express, 31 octobre 2024 | |
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le Parti pris | Michel Barnier, en quête d'altitude | | par Eric Mandonnet Rédacteur en chef du service politique @ericmandonnet Au premier semestre 2024, Michel Barnier avait une idée en tête : comme il désespérait de ce que la droite était en train de devenir, toute à ses dérives, il voulait œuvrer à la construction, ou la reconstruction, d’un centre-droit fidèle à ses valeurs et à son histoire. Puis, au cœur de l’été, le Savoyard a mis la touche finale à un autre projet : la rédaction d’un livre tirant les leçons de sa longue expérience de la vie publique. The End : une conclusion, en quelque sorte, pour celui qui fut élu pour la première fois en 1973. Adieu, veau, vache, cochon, couvée… Une nomination à Matignon et voilà deux édifices qui tombent à l’eau. Ou pas. Autant la parution de l’ouvrage est reportée sine die, autant la tentative de recomposition du paysage politique tourne à "un exercice grandeur nature". Il aura d’abord fallu au nouveau Premier ministre expédier les urgences – la composition du gouvernement et le budget, excusez du peu. Mais c’est après qu’il aimerait que les Athéniens s’atteignirent. Le temps qu’il n’a pas eu, par exemple, pour établir un programme de gouvernement susceptible de mettre d’accord macronistes d’hier et droite d’aujourd’hui, il veut le trouver demain. L’oxygène que le Parlement ne lui a pas donné, par son attitude lors de l’examen du projet de loi de finances, il veut le trouver ailleurs. Quand on regarde les soubresauts de l’actualité ces jours-ci, jusqu’à l’incapacité du socle commun à s’accorder sur des postes à l’Assemblée nationale, on se dit que c’est mal parti. Alors le Premier ministre préfère regarder vers d’autres "lignes d’horizon". Michel Barnier fait un rêve : trouver les moyens de bâtir, dans et malgré le feu de l’action, un projet de réformes pour la France. Il n’est pas venu pour gérer un déficit dont il hérite et puis c’est tout. Non, son ambition est de réformer en profondeur. Les sujets ne manquent pas, de la gouvernance du pays à la réforme de l’Etat. Il a quelques idées très précises en tête, partagées avec d’autres (l’allocation sociale unique) ou qui cheminent dans son esprit (la décentralisation des agences régionales de santé et des agences de l’eau, le livret d’épargne industrielle, la réduction de 10 % du nombre d’opérateurs publics). Avec une ligne directrice : être le moins idéologique et plus pratique possible. Pour savoir si ses idées sont acceptées, si elles ont une chance d’aboutir, il voudrait co-construire. Faire des "compromis dynamiques". Avec les parlementaires, avec les corps intermédiaires, avec qui veut. Y a-t-il des volontaires pour réformer la France ? En décembre, après un autre séminaire (ou deux) consacré à sélectionner des propositions, il lancera dans une conférence de presse son grand débat à lui. Trois mois de 2025 dont chacun s’emparera à sa guise, y compris, idéalement, dans la fameuse journée nationale de consultations qu’il a évoquée dans son discours de politique générale. Dans le Journal du dimanche, il se projette jusqu’en 2029, date fixée pour un retour du déficit public sous les 3 % du PIB, date aussi de la fin programmée de cette législature provoquée par la dissolution du 9 juin. Il ne lui a pas échappé qu’une autre échéance risquait de polluer son action – il est bien informé : la présidentielle. Car pour l’heure, on ne peut pas constater que les candidats éventuels du bloc central lui soient d’une grande aide. C’est pourquoi ces cinq ans commencent par les trois ans – déjà moins en réalité – qui courent jusqu’à la prochaine échéance élyséenne. Pour ce travail digne de Sisyphe, Michel Barnier a un avantage : il ne faut pas l’imaginer heureux, il l’est – heureux d’être enfin là où il est, et il était minuit moins cinq. | |
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Belattar, le bon vouloir du président En politique et à l’Elysée en particulier, quand une polémique enfle, il est toujours pratique de pouvoir pointer du doigt des conseillers, coupables d’avoir pris trop de libertés. Mais il semblerait que dans le cas de la controverse suscitée par la présence de Yassine Belattar dans la délégation française accompagnant Emmanuel Macron au Maroc, personne ne puisse endosser la responsabilité de cette décision… à part le chef de l’Etat en personne. À l’Elysée, on jure que c’est le président et lui seul qui a souhaité convier l’humoriste condamné pour menaces de mort. Si en novembre 2023, L’Express révélait que Belattar avait été reçu par deux conseillers du président, ces derniers n’ont pas, cette fois, joué les intermédiaires ni même soufflé l’idée de l’invitation. Emmanuel Macron n’a besoin de personne pour « s’intéresser aux anecdotes ». | > Retrouvez les indiscrets de L'Express |
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