Newsletter : la course à l'armement
Chacun veut sa... plateforme de newsletters. L'acquisition récente de la plateforme de newsletter Revue par Twitter est « la dernière preuve que nous sommes au début d'une course à l'armement des newsletters »,
a résumé Max Willens, journaliste à Digiday. Rien d'étonnant, puisqu'on savait le réseau à l'oiseau bleu bien déterminé à prendre part à la fête. Qui bat déjà son plein.
Après Forbes,
première entreprise média à s'associer à des journalistes pour lancer des newsletters payantes en leur fournissant une partie des revenus associés, Facebook vient de taper l'incruste.
Le réseau social entend déployer des « newsletter tools » pour les journalistes et écrivains indépendants. Par ailleurs, plusieurs grandes têtes d'affiche des médias américains se sont déjà envolées vers
Substack, contrée de newsletters indépendantes et prospères. Les meilleurs peuvent toucher un revenu à l'année pouvant atteindre 6 chiffres.
Dans une chronique du New York Times, le journaliste Ben Smith avait fait part des discussions de Twitter sur l'acquisition de Substack. Vite démenti par les principaux concernés... « Cela ne va pas arriver », avait simplement tweeté McKenzie, l'un des fondateurs.
Quelle stratégie derrière l'acquisition de Revue ? -
Alors que Substack prend une commission de 10% sur les abonnements, Revue n'en prend que 6%. Twitter a déclaré qu'il descendrait à 5% pour attirer de nouvelles plumes.
- « Ce changement lui permet de capitaliser sur sa base d'utilisateurs composée d'écrivains, de journalistes, qui [utilisent Twitter] pour atteindre et élargir leur public »,
analyse Tom Warren, rédacteur en chef de The Verge.
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Cette décision apparaît logique pour Jacob Donnelly, directeur de l'activité B2B de Morning Brew et propriétaire de A Media Operator, une newsletter diffusée sur Substack : « Il y a une raison pour laquelle les gens publient tous ces threads horripilants. Vous pouvez les utiliser pour vous constituer une audience, mais vous avez ensuite besoin d'un endroit où les diffuser. »
- Par ailleurs, Twitter se distingue comme l'un des sites de médias sociaux ayant le plus d'utilisateurs axés sur l'actualité. Selon une étude du Pew Research Center, un adulte américain sur cinq (22%) utilise Twitter, et 71% s'informent sur la plateforme.
Substack/Revue : la guerre est déclarée ?« L'acquisition de Revue par Twitter la met en concurrence directe avec Substack », partage Tom Warren. Il est amusant de noter que Substack a utilisé Twitter pendant un temps pour cibler les prochaines vedettes de la plateforme. Un ancien employé de Substack,
Nathan Baschez, mesurait le niveau d'engagement des utilisateurs (retweet, likes, replies). À la fin de l'opération, la personne se voyait attribuer un score sous forme de « fire emojis ». Quatre fire emojis étant un très bon score. Les cibles étaient ensuite contactées par les fondateurs de Substack, pour les inciter à se lancer dans l'aventure.
Cette méthode des fire emojis a ainsi permis la découverte de Heather Cox Richardson, professeure d'histoire au Boston College, dont la newsletter sur Substack « Letters from an American » est maintenant l'une des plus successful... Si Substack s'est juré de ne pas avoir de système publicitaire sur la plateforme, il serait peut-être temps d'y penser,
selon Simon Owens, journaliste tech.
Alors tenté par l'aventure de la newsletter payante ?