Bonne anne 2018 toutes et tous ! | Toute l'équipe de Tchendukua vous souhaite une excellente année 2018. Merci à tous ceux qui partagent notre cheminement pour soutenir les peuples racines, en particulier les Kagabas (Kogis), et les aider à protéger la Terre. Que cette nouvelle année nous permette d'aller encore plus loin dans la préservation de notre planète et le dialogue entre les peuples ! Et pour bien commencer l'année, retrouvez Eric Julien, fondateur et directeur de Tchendukua, le 13 janvier de 8h à 9h sur RMC. Il sera l'invité de l'émission « Votre Forme », pour parler de l'approche des Kagabas sur la santé. | |
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Portrait : Judith Nuvita, femme kagaba | Lors de notre dernière mission en Colombie, nous avons eu la chance de rencontrer Judith, initiatrice d'un projet de préservation des savoirs traditionnels liés au tissage, mais aussi seule femme kagaba(kogi) dentiste et première femme kagaba à avoir suivi des études universitaires. « Mon père était dentiste "empirique" », dit-elle en souriant. « Moi, j'ai fait des études, mais je suis revenue au service de la communauté ». Lors de notre mission, Laurent, un ami dentiste français qui nous accompagnait, a pu admirer son talent et la passion qu'elle met à soigner les siens. Petite, volontaire, illuminée par un sourire qui traverse son visage, Judith est sur tous les fronts. Débordante d'énergie, elle a aussi à cœur de tout faire pour préserver sa culture et les savoirs ancestraux de son peuple. Face au risque d'acculturation qui se fait sentir chaque jour un peu plus, en particulier dans les villages les plus proches du monde « moderne », elle a conçu le projet de préservation des savoirs traditionnels pour lequel nous avons lancé une campagne de financement participatif. Avec ce projet, les 30 familles de la communauté de Mulkuakungui, en particulier les jeunes, pourront (re)découvrir la pratique du tissage féminin et masculin, dans toute sa richesse et sa symbolique. Il s'agit d'un projet pilote : s'il fonctionne bien, Judith a la ferme intention de le répliquer dans d'autres villages. Merci de vos soutiens et partages ! | |
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Dans la Sierra, la voix de la Nature porte par les peuples autochtones face aux mines et aux mgaprojets | Le 16 décembre, les 4 peuples de la Sierra Nevada de Santa Marta -Arhuacos, Kagabas(Kogis), Wiwas et Kankuamos)- se sont retrouvés à Valledupar, capitale du département du César, pour réclamer l'arrêt de toute activité minière et pétrolière sur leurs territoires ancestraux. « Nous demandons au gouvernement de ne plus développer de mégaprojets dans la Sierra Nevada, d'arrêter les projets de mines ou d'exploitation pétrolière » martèle José de Los Santos Sauna, le Gouverneur représentant de la communauté kagaba, interviewé par Tchendukua. « Car la Sierra est affectée, sur un plan spirituel et matériel, la biodiversité, la faune, flore, la Sierra est malade ». La mobilisation a débuté en novembre, mais jusqu'ici, aucun accord n'a pu aboutir entre l'Etat colombien et les peuples autochtones de la Sierra. Le gouvernement ne propose qu'une protection partielle, alors que les communautés amérindiennes considèrent la région comme un ensemble, un « corps territorial » dont les grands équilibres doivent être protégés. Au delà de la défense d'un territoire naturel, ce type de confrontation est représentatif des conflits qui risquent de se multiplier dans un futur proche, où s'affrontent deux visions du monde : d'un côté la nature est réduite au rang de matière première à même d'être exploitée sans limite, de l'autre, la nature est un Pays-sage, qui associe une dimension matérielle et spirituelle porteuse de la « loi des origines » qui organise la vie. Pour les peuples autochtones, sauvegarder l'intégrité de leurs territoires, préserver leurs cultures, c'est un engagement spirituel qui ne peut pas être remis en cause. Il en va de leur survie et sans doute de la nôtre. Le bras de fer est engagé. | |
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