Nos chers (droits) voisins Suite et fin de la guerre des lobbies qui a lieu depuis plusieurs mois au Parlement européen. La décision est tombée mercredi :
la directive sur les droits d'auteur est finalement passée.
La réforme oblige désormais les GAFA à offrir une meilleure rétribution aux créateurs de contenus. Elle crée également un droit voisin pour les éditeurs. Concrètement, les publishers vont pouvoir négocier avec les GAFA des indemnisations financières pour tout partage de contenus sur une plateforme tierce. Google et Facebook devraient être les premiers impactés par cette mesure.
Ce nouveau droit voisin
ouvre la possibilité pour les éditeurs de se regrouper en organismes de gestion collective. Le but de ces groupes : récolter et redistribuer les indemnités versées par les GAFA et mutualiser les forces des groupes de presse face à la puissance des plateformes web.
Si les éditeurs se réjouissent de la décision du Parlement européen, certains commencent à s'inquiéter de la réforme et voient dans les droits voisins un potentiel nouvel outil de domination des GAFA sur la presse. C'est notamment le cas de Guillaume Champeau, directeur éthique de Qwant et co-fondateur de Numerama, qui a
publié une tribune au vitriol : «
Le texte ne va que les convaincre[...]
de forcer les éditeurs de presse à héberger directement leurs contenus sur les plateformes de Google, Apple et Facebook. »
Cette réforme des droits voisins devrait donc renforcer les discussions sur l'une des problématiques majeures de la presse : son modèle économique trop dépendant de quelques plateformes.