En 2017, l’oeuvre avait impressionné le public de la Documenta, l’exposition d’art contemporain qui se tient tous les cinq ans à Cassel, en Allemagne. Il faut dire qu’un rideau constitué de centaines de crânes de rennes suspendus a de quoi interloquer.
Par cette installation, intitulée Pile o’Sápmi, l’artiste Máret Ánne Sara, du peuple des Sámis, en Norvège, souhaite alerter sur le sort réservé à ses compatriotes, dont le mode de vie est menacé notamment par des déséquilibres environnementaux. De fait, les contrées des plus hautes latitudes, du nord comme du sud, sont les plus touchées par le dérèglement climatique.
Les nombreuses conséquences sont, on l’oublie, loin d’être cantonnées aux seuls Arctique et Antarctique tant ces territoires sont des acteurs majeurs du fonctionnement de toute la planète : climat, biodiversité, niveau des mers… dépendent de la bonne santé des pôles. Ce numéro en fait la démonstration : protéger ces derniers – et des solutions existent –, c’est nous préserver du pire. Le pire ? Par exemple la submersion de Venise, dont la biennale, en 2022, accueillait Máret Ánne Sara dans le pavillon non pas norvégien, mais Sámi. Un symbole qui nous encourage à nous unir aux peuples autochtones pour sauver notre planète.