Chers lecteurs et chères lectrices de L’Expresso, Aurions-nous rêvé le résultat des élections législatives le soir du 7 juillet, et l'ordre de classement des différents partis politiques ?
C'est la question que l'on peut légitimement se poser après ce week-end écoulé, tant le gouvernement de Michel Barnier n'insuffle aucun changement, si ce n'est une continuité assumée de la politique présidentielle pourtant décriée.
Après 67 jours à attendre un cap politique pour la France, difficile d'analyser là un nouveau départ comme l'explique en détail l'article de Théo Bourgery-Gonse.
Dans les faits, la plupart des postes ministériels de premier plan sont restés entre les mains d’Ensemble pour la République (EPR), le parti d'Emmanuel Macron.
Sébastien Lecornu, ministre de la Défense de longue date, conserve ses fonctions. Agnès Pannier-Runacher, l’une des personnalités pronucléaires de Bruxelles lorsqu’elle était ministre de l’Énergie, obtient un portefeuille élargi comprenant la transition verte, le climat, la prévention des risques, et toujours l'énergie.
Plusieurs alliés proches d’Emmanuel Macron font également leur entrée au gouvernement. C’est le cas d’Antoine Armand et Laurent Saint-Martin, qui deviennent respectivement ministre de l’Économie et ministre du Budget.
Dans le même temps, le parti Les Républicains (LR) de Michel Barnier (rebaptisé entretemps La Droite républicaine) qui ne dispose que de 47 députés à l'Assemblée nationale et qui s'est classé en cinquième position aux élections législatives, compte tout de même 11 représentants dans le nouveau gouvernement.
Par exemple, le nouveau ministre de l'Intérieur, Bruno Retailleau, sénateur LR de longue date, et connu pour ses opinions très dures sur l’immigration. Sa nomination est considérée comme une tentative d’apaiser certaines des inquiétudes de l’extrême droite et de s’assurer de son soutien tacite.
Alors que les différentes passations de pouvoir se déroulent ce lundi matin, et que le premier conseil des ministres est programmé cet après-midi, Michel Barnier sait qu’il marche sur la corde raide avec la menace imminente d’un vote de défiance lorsque les députés reprendront le travail le 1er octobre.
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