Trois présidents latino-américains étaient à Paris la semaine dernière pour participer, avec une quarantaine d’autres chefs d’états, au Sommet pour un Nouveau pacte financier mondialà l’initiative du président Emmanuel Macron. Le Colombien, Gustavo Petro, le Cubain Miguel Díaz-Canel et le Brésilien Luiz Inácio Lula da Silva ont été très bien accueillis par les organisateurs et le président brésilien à côté du président français a fait la une de la presse mondiale. Un quatrième président venus des Amériques, le président haïtien Ariel Henry. Un des objectifs de ce sommet est la mise en place des taxations internationales sur les transactions financières afin de concilier la lutte contre la pauvreté et la lutte contre le dérèglement climatique. À manière d’un premier bilan, la directrice générale du Fonds monétaire international (FMI) Kristalina Georgieva s’est déclaré optimiste. Pour sa part Martin Kessler, économiste à Finance for Development Lab, le bilan reste mitigé et Il y a finalement assez peu d'avancées concrètes. Il y a eu des principes qui ont été énoncés qui sont importants, mais au niveau des résultats, on reste un peu déçus. Pour sa part le président Lula da Silva, qui était bien au premier plan du sommet, dans le discours de clôture et en s’adressant au président français : Cher camarade Macron, préparez-vous, car j’ai une volonté de me battre encore bien plus forte qu’il y a treize ans. » « Ceux qui ont réellement pollué la planète pendant les deux cents dernières années sont ceux qui ont fait la révolution industrielle… Enfin nous soulignons l’analyse que nous livre dans cette édition, notre premier éditorialiste Jean-Jacques Kourliandskyqui a suivi les différents temps fort nous communique dans cette newsletter ses impressions.«La sauterie organisée autour du panier de la défunte bourse de Paris, le palais Brongniart, portait cette fois ci, le nom de Nouveau Pacte Financier Mondial. Paris a été les 22 et 23 juin le théâtre d’une version actualisée de la guerre froide, version clef du sud, avec d’un côté l’Alliance atlantique élargie, et de l’autre les Amériques latines et l’Afrique ». La France est et a été une terre d’asile pour beaucoup des exilés dont la diaspora latino-américaine a trouvé dans ce pays un véritable accueil. Nombreux français se sont approché des communautés latino-américaines pour les accompagner et démontrer leur solidarité et aussi s’engager pour leurs pays sorties des temps dictatoriaux en retrouvant la démocratie et la liberté. Cette année deux pays latino-américains l’Uruguay et le Chili, commémorent les cinquante ans du putsch de militaires en 1973. Un temps de commémoration est en cours dans les deux nations et à l’extérieur, un peu partout, les communautés chiliennes et uruguayennes s’organisent avec une série de manifestations pour que les temps de terreur et d’oppression ne soient jamais oubliés. Une partie des fondateurs de cette publication, dès notre arrivée en France, nous nous sommes engagés activement et depuis quarante ans à participer au travail de mémoire et de solidarité pour les persécutés. Depuis mars, sur notre site web, nous avons ouvert une page spécifique dans laquelle nous reproduisons déjà des manifestations lancées par les gouvernements d’Uruguay et du Chili. Le gouvernement chilien dirigé par Gabriel Boric, début avril a invité à la société civile à garder un temps de commémoration et de réflexion. Depuis quelques semaines, un simple timbre postal est en vente et il cherche à symboliser une fleur qui englobe la mémoire, la démocratie et l’avenir, qui nous invite à réconcilier ce que nous avons vécu, avec tout le poids de la mort et de la douleur, avec les défis de la justice en cours et à venir. Une fleur qui jaillit d’une histoire qui nous lègue des dettes, des défis et des espoirs. Accompagnée de la phrase « La démocratie est mémoire et avenir », cette fleur naît en période d’urgence climatique et de diverses urgences sociales qui nous mettent au défi de défendre la biodiversité et de défendre et d’approfondir les démocraties. Une fleur qui contient des graines, filles du passé et mères de demain… Cette semaine sur le site de France24 un reportage sur l’Uruguay est en ligne. Le 27 juin 1973, un coup d'État a renversé le pouvoir en Uruguay. Une dictature militaire s'est alors installée pendant 12 ans. Pendant cette période, on estime qu'il y a eu plus de 6 000 prisonniers politiques, pour environ trois millions d'habitants. Le pays dénombre aujourd'hui près de deux disparus, des Uruguayens enlevés par le pouvoir pour faire taire toute opposition, et dont le corps n'a jamais été retrouvé. Cinquante ans plus tard, les familles veulent connaître le sort de leurs proches disparus. Un reportage d’Eléonore Vanel. Enfin, je tenais particulièrement à partager avec vous une réflexion liée à l’accueil de réfugiés en France. En 1982 est né à Lyon le Comité rhodanien d’accueil des réfugiés et de défense du droit d’asile. Depuis 2004 Forum Réfugiés organise chaque 20 juin une marche des parapluies, à l’occasion de la journée mondiale des réfugiés. Une partie de réfugiés latino-américains nous marchons depuis toujours sur les rues de Lyon et nous constatons avec malgré l’actualité venue de la Méditerranée, la marche de cette année a été très peu suivie. Januario ESPINOSA Directeur de la rédaction
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