Ce lundi 21 fĂ©vrier, Ă
Station F, jâai Ă©coutĂ© les six candidat.e.s Ă la prĂ©sidentielle. Yannick Jadot, Fabien Roussel, Anne Hidalgo, ValĂ©rie PĂ©cresse, Marine Le Pen et Eric Zemmour prĂ©sentaient, tour Ă tour, devant un parterre de reprĂ©sentants et membres du Medef, leur programme Ă©conomique dans le plus grand incubateur du monde. Ils rĂ©pondaient ensuite aux questions des adhĂ©rents de la principale organisation patronale de France,
interrogés par les journalistes de BFMTV.
Lâambiance se voulait studieuse, parfois blasĂ©e, parfois enthousiaste, pour Ă©couter les diverses propositions relatives Ă la compĂ©titivitĂ© et aux entreprises. Je vous Ă©viterai ici lâaccent mis sur le dĂ©ficit commercial record enregistrĂ© par la France ou encore de lâurgence dâallĂ©ger la fiscalitĂ© des entreprises, notamment en rĂ©duisant les impĂŽts de production⊠Je vous rappellerai juste que le numĂ©rique fut le grand oubliĂ© de ces dĂ©bats, Ă lâheure oĂč tous les patrons français se battent pour accĂ©lĂ©rer la digitalisation de leur entreprise et gagner en compĂ©titivitĂ©. Aussi, que ce soit la gouvernance des donnĂ©es, la souverainetĂ© numĂ©rique, le cloud europĂ©en, la production de composants stratĂ©giques en Europe⊠Rares ont Ă©tĂ© celles et ceux qui ont voulu sây attarder.
Anne Hidalgo a bien Ă©voquĂ© lâurgence dâune « OdyssĂ©e » du numĂ©rique : « Nous avons besoin d'infrastructures de dĂ©veloppement que nous devons porter partout sur les territoires », mais sans plus de dĂ©tails. ValĂ©rie PĂ©cresse prĂ©fĂšre mettre en place un « comitĂ© de la hache » pour simplifier lâadministration et suivre sa transformation numĂ©rique. Quant Ă Eric Zemmour, il souhaite crĂ©er un fonds souverain pour « protĂ©ger nos entreprises stratĂ©giques » et « lutter contre l'extraterritorialitĂ© du droit amĂ©ricain avec mesures de rĂ©torsion au niveau français et europĂ©en ». Ce dernier nâa pas manquĂ© de revenir Ă ses Ă©ternels dĂ©mons au sujet des talents : « JâĂ©tais la semaine derniĂšre chez
Ledger [spĂ©cialiste des cryptomonnaies, NDLR] et eux utilisent des Ă©trangers, mais ils les utilisent chez eux, dans leurs filiales, je trouve ça trĂšs bien chez eux, mais pas chez nous »âŠ
La pauvretĂ© des dĂ©bats sur ces sujets majeurs pour la France et lâEurope mâa juste abasourdie. Lâauditoire Ă©tait pourtant le bon pour sây attarder davantage ! Pas un seul patron ne mâen parle pas... Mais,
dans ce lieu emblĂ©matique de la Start-up Nation, peut-ĂȘtre quâun septiĂšme candidat manquait Ă lâappel ce jour-lĂ . Dommage, les prĂ©sents auraient pu en profiter.