« Sans votre soutien, nous n’irions plus à l’école et nous aurions sûrement faim »

    

Pour aider les familles vulnérables à faire face aux crises qui s’enchaînent depuis quelques années dans la région de Goma à l’est de la République démocratique du Congo, le BICE soutient un projet de Ghovodi (juil. 2022-mars 2025) sur la résilience socio-économique. Zoom sur ce projet avec le témoignage de l’une des bénéficiaires, Odette.

« Sans le soutien de Ghovodi et du BICE, je n’aurais pas pu retourner à l’école. Mes cinq petits frères non plus. Et nous aurions certainement beaucoup de mal à nous nourrir. » Odette a 17 ans et un courage immense. Elle vit dans la périphérie pauvre du nord de Goma. Seule avec ses frères dont elle a la charge. « Quelques mois après la mort de ma mère, mon père s’est remarié. Et il est parti. C’était dur, nous n’avions pour ainsi dire rien. Un voisin m’a alors parlé de Ghovodi. Heureusement, ça nous a sauvés. La structure nous a soutenus financièrement pour que nous puissions retourner à l’école. Et j’ai participé à des ateliers sur la parentalité responsable et l’égalité entre les filles et les garçons. Cela m’a beaucoup aidée avec mes frères. »

Renforcer la résilience des plus vulnérables pour faire face aux crises

En juillet 2022, Odette intègre le nouveau projet de Ghovodi, soutenu par le BICE, sur la résilience socio-économique. Un projet construit autour de l’enseignement d’un savoir-faire, d’un soutien au lancement d’une activité génératrice de revenus et d’ateliers résilience. « L’enchaînement des crises ces dernières années dans la région de Goma – éruption du volcan Nyiragongo, attaques terroristes et conflits armés, migrations forcées – met à terre les populations déjà vulnérables qui ne savent plus comment s’en sortir. Cette situation très difficile nous a incités à créer ce projet de reconstruction. Reconstruction psychosociale et économique, qui complète nos autres actions en cours », explique Emmanuel Kazige, directeur de Ghovodi.

Une formation et une aide pour lancer son activité génératrice de revenus

Odette et les 182 autres jeunes bénéficiaires du projet apprennent ainsi les bases de l’agro-alimentaire (travail de la terre, transformation des matières premières, vente des produits…), de l’élevage du petit bétail, de la gestion d’un commerce ou de la fabrication d’objets en matériaux recyclés. Ainsi que la culture de l’épargne. Parallèlement à la formation (qui n’est pas organisée sur le temps scolaire), les bénéficiaires peuvent continuer l’école. C’est le cas d’Odette. Elle est aujourd’hui en 4e Pédagogie.

« Après m’avoir aidée sur le plan financier à retourner en classe, Ghovodi m’a soutenue pour monter une activité agricole…»

Promouvoir l’accès à l’assainissement et sensibiliser aux gestes d’hygiène

Les écoles non-formelles implantées par notre partenaire Opération Enfants du Cambodge (OEC) dans les villages reculés de la région de Sihanouk Preah sont toutes équipées de toilettes. Un point essentiel qui permet de garantir la bonne évacuation des eaux usées et de sensibiliser les enfants et les parents aux gestes d’hygiène à adopter pour éviter certaines maladies. 
« Utiliser des latrines, c’est à dire un endroit clos et isolé, permet d’éviter les risques sanitaires, la contamination de l’eau utilisée par les villageois. Et le fait d’en avoir à l’école, d’aborder ce sujet de l’assainissement, de l’accès à l’eau avec les habitants incite certains à en installer près de leur maison », explique Hak Sokly, chargé du projet Écoles sans murs au sein de OEC.
La présence de toilettes dans les écoles joue aussi un rôle dans la scolarisation des jeunes filles. Dans le monde, une fille sur dix ne va pas à l’école quand elle a ses règles notamment parce que les établissements scolaires ne mettent pas à leur disposition d’espaces où elles peuvent se changer. « Des absences qui finissent souvent par aboutir à un arrêt total de l’école », précise notre partenaire.