En ce temps-là, Jésus disait aux Juifs : « Amen, amen, je vous le dis : si quelqu'un garde ma parole, jamais il ne verra la mort. » |
Les Juifs lui dirent : « Maintenant nous savons bien que tu as un démon. Abraham est mort, les prophètes aussi, et toi, tu dis : “Si quelqu’un garde ma parole, il ne connaîtra jamais la mort.” |
Es-tu donc plus grand que notre père Abraham ? Il est mort, et les prophètes aussi sont morts. Pour qui te prends-tu ? » |
Jésus répondit : « Si je me glorifie moi-même, ma gloire n’est rien ; c’est mon Père qui me glorifie, lui dont vous dites : “Il est notre Dieu”, |
alors que vous ne le connaissez pas. Moi, je le connais et, si je dis que je ne le connais pas, je serai comme vous, un menteur. Mais je le connais, et sa parole, je la garde. |
Abraham votre père a exulté, sachant qu’il verrait mon Jour. Il l’a vu, et il s’est réjoui. » |
Les Juifs lui dirent alors : « Toi qui n’as pas encore cinquante ans, tu as vu Abraham ! » |
Jésus leur répondit : « Amen, amen, je vous le dis : avant qu’Abraham fût, moi, JE SUIS. » |
Alors ils ramassèrent des pierres pour les lui jeter. Mais Jésus, en se cachant, sortit du Temple. |
Comme on lisait dans l’évangile : « Tu as un démon » (Jn 8,52), Gertrude, émue jusqu’au fond des entrailles de l’injure faite à son Seigneur, et ne pouvant supporter que le bien-aimé de son âme entende des outrages si immérités, du plus profond sentiment de son cœur, elle lui disait en compensation ces paroles de tendresse : « (…) Jésus très aimé ! Ô toi, mon suprême et unique salut ! » |
Et son amant voulant dans sa bonté la récompenser, comme de coutume, d’une manière surabondante, lui prenant le menton de sa main bénie, s’inclina vers elle avec tendresse et laissa tomber dans l’oreille de son âme, en un murmure infiniment suave, ces mots : « Moi, ton Créateur, ton Rédempteur et ton amant, à travers les angoisses de la mort, je t’ai recherchée au prix de toute ma béatitude. » (…) |
Efforçons-nous donc, de toute l’ardeur de notre cœur et de notre âme, d’offrir au Seigneur nos témoignages d’amour toutes les fois que nous entendons qu’on lui adresse une injure. Et si nous ne pouvons le faire avec la même ferveur, offrons-lui du moins la volonté et le désir de cette ferveur, le désir et l’amour de toute créature pour Dieu, et ayons confiance en sa généreuse bonté : il ne méprisera pas la modeste offrande de ses pauvres, mais plutôt, selon les richesses de sa miséricorde et de sa douceur, les acceptera-t-il, en les récompensant bien au-delà de nos mérites. |