Entreprises, tech, climat… La lettre économique qui va plus loin
Entreprises, tech, climat… La lettre économique qui va plus loin que l'info Entreprises, tech, climat... La lettre économique qui va plus loin que l'info, 3 octobre 2024 | |
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L'EDITO | OpenAI : la question qui fâche derrière sa colossale levée | | par Anne Cagan Rédactrice en chef adjointe Tech @anne_cagan Des milliards comme s’ils en pleuvaient. Le bulletin météo ne change pas depuis deux ans chez OpenAI. L'entité cofondée par Sam Altman vient de boucler une colossale levée de fonds de 6,6 milliards de dollars. Une bonne nouvelle qui remet sur le tapis une question qui fâche. L’éléphant dans la pièce que tous font mine d’ignorer : l’IA générative est un business dispendieux. Pour ne pas dire ruineux. La start-up génère dès à présent de coquets revenus et devrait totaliser 3,7 milliards de dollars de chiffre d’affaires en 2024. Mais des éléments transmis par OpenAI aux investisseurs et révélés par le New York Times jettent une lumière crue sur le coût de l’IA. Car OpenAI encaissera pas moins de 5 milliards de pertes cette année. Malgré la trajectoire hors-norme d'OpenAI et la confiance qu’elle suscite auprès des investisseurs, une inconnue fâcheuse demeure : les revenus de la startup dépasseront-ils un jour nettement ses coûts ? OpenAI aurait l’intention d’augmenter le prix de l’abonnement mensuel à ChatGPT à 22 dollars d’ici la fin d’année et à 44 dollars d’ici cinq ans. Une hausse de prix agressive, qu'il risque d’être difficile à faire avaler aux utilisateurs. D'abord car la concurrence devient rude et que Meta a savonné la planche des entreprises qui veulent commercialiser l’IA, en rendant son propre modèle Llama open source. Ensuite, car les IA génératives sont loin d’avoir prouvé leur pertinence dans tous les domaines. Même leurs résultats bluffants aux tests (“benchmarks”) laissent les chercheurs en IA songeurs. “Le problème est que leurs corpus d’entraînement sont désormais si vastes qu’on ne sait pas si ces IA arrivent à généraliser des compétences latentes à partir de ces données ou qu’elles répètent, telles des perroquets, des choses qu’elles ont vu passer”, confie l’un d’eux. L’entreprise de Sam Altman fait par ailleurs face à une crise interne sans précédent, suite aux départs en série de figures clef. Le 25 septembre encore, Mira Murati, la directrice technologie d’OpenAI, Bob McGrew, directeur de la recherche, et Barret Zoph, VP chargé de la recherche, ont annoncé faire leur valise. La transition d’OpenAI d’une entité à but non lucratif vers une un statut de “B Corp” promet du reste d’être un casse-tête juridique. Pour réussir, Sam Altman ne doit pas laisser les milliards l’enivrer. Certes, c'est en osant dépenser de l’argent pour créer de plus gros modèles qu’OpenAI a réussi. Il ne faudrait pas pour autant porter cette logique à l’extrême. Les déclarations d’Altman à ce niveau peuvent légitimement inquiéter ses investisseurs. “Je me fiche qu’on brûle 500 millions, 5 milliards ou 50 milliards de dollars. Tant que nous sommes sur la bonne trajectoire pour créer davantage de valeur que cela pour la société”, déclarait-il encore il y a quelques mois. Un récit du New York Times de son passage au siège de TSMC à Taiwan est dans la même veine. Avec légèreté, Altman agite devant la direction du géant des semi-conducteurs l’idée d’investir 7 000 milliards de dollars pour construire 36 usines de fabrication de puces. Des déclarations jugées lunaires par plusieurs officiels du groupe qui savent les risques posés par des projets aussi onéreux, relate le média américain. D’entreprise visionnaire à accident industriel, la ligne est toujours fine. OpenAI doit veiller à rester du bon côté. | |
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