Paris 2024, la trêve sociale ? | | Par Pierrick Taisne Directeur adjoint de la rédaction sport | Que ce soit dans le monde agricole ou dans les transports, la rentrée sociale de 2024 s’est avérée particulièrement chargée pour le gouvernement. Il n’en fallait pas plus pour que les oppositions, et notamment LFI, s’engouffrent dans la brèche, appelant à la grève dans plusieurs secteurs, dont les transports, pendant les Jeux olympiques. A la RATP, par exemple la CGT-RATP, premier syndicat du transporteur public parisien, a notamment déposé le 5 février un préavis de grève jusqu'à la fin des Jeux paralympiques, qui s'achèveront le 8 septembre. Face à cette menace et interrogé par nos confrères de Télématin sur France 2, Tony Estanguet s’est montré favorable à une trêve sociale ce jeudi. « Oui, moi je la souhaite, j'ai envie qu'on accueille le monde dans les plus belles conditions et qu'on ne gâche pas la fête, a livré le président du comité d’organisation des Jeux parisiens. Je souhaite qu'on puisse trouver des solutions aux uns et aux autres qui vont travailler sur les sujets, on a bien conscience qu'il y a des contraintes à l'organisation des Jeux (…) Je ne suis pas complètement surpris, c'est une tribune incroyable les Jeux olympiques. » En 1998, déjà… Des propos qui font écho à ceux de Mathilde Panot il y a quelques jours. La cheffe de file des députés LFI a encouragé les travailleurs à se mobiliser durant les Jeux « si le rapport de force leur est favorable ». Si l’appel pour indemniser les volontaires d’un autre député LFI, Alexis Corbière, avait trouvé un écho favorable ici même l’été dernier, difficile aujourd’hui d’abonder dans le sens de Panot. Les Jeux olympiques demeurent une fête durant laquelle, Paris, mais également la France, accueilleront le monde. Voulons-nous une fois de plus offrir aux touristes et spectateurs l’image d’une France déchirée socialement ? Dans ces conditions, quel crédit donné à Bernard Thibault, ancien leader CGT, et qui travaille dans l’ombre au sein du comité d’organisation pour que les JO se passent dans des conditions socialement respectables ? Il ne faudrait pas que les Jeux deviennent la vitrine d’un défouloir social sous prétexte que les regards du monde entier seront braqués sur nous. Car finalement, ne ressortons-nous pas les bonnes vieilles recettes déjà goûtées dans le passé ? En 1998, juste avant la Coupe du monde de foot organisée en France, de nombreux syndicats (rails, aériens notamment) avaient menacé de bloquer la France. Les revendications de l’époque ? Effectifs, conditions de travail, congés, récupérations et primes… C’était il y a 26 ans… |
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