Je dirai ce que l’expérience m’a révélé des marques auxquelles on reconnaît qu’une prière est exaucée du Seigneur. Si nulle hésitation n’est venue traverser notre prière, et que nulle pensée de doute n’en ait brisé le confiant élan ; si, au contraire, nous avons le sentiment intime d’avoir obtenu ce que nous demandions dans l’effusion même de notre prière ; celle-ci, n’en doutons pas, a été efficace auprès de Dieu. Car ce qui nous vaut d’être exaucés et d’obtenir satisfaction, c’est la foi au regard de Dieu sur nous, et la confiance qu’il a le pouvoir d’accorder ce qu’on lui demande. Notre Seigneur ne peut reprendre sa parole : « Tout ce que vous demanderez dans la prière, dit-il, croyez que vous l’obtiendrez, et il vous sera donné. » (Mc 11,24). (…) |
Arrière donc toute hésitation, qui trahirait un manque de foi, et persistons à prier ! Notre persévérance nous méritera de voir exaucer toute demande qui sera selon Dieu, il n’en faut point douter. C’est le Seigneur lui-même qui, dans son désir de nous accorder les biens célestes et éternels, nous exhorte à lui faire violence en quelque sorte par notre importunité. Et loin de repousser avec mépris les importuns, il les encourage, il les loue, il leur fait la douce promesse de leur accorder tout ce qu’ils auront espéré avec constance : « Demandez, dit-il, et vous recevrez ; cherchez, et vous trouverez ; frappez, et l’on vous ouvrira : car quiconque demande, reçoit ; et qui cherche, trouve ; et à celui qui frappe, on ouvre ; » (Lc 11, 9-10) et encore : « Tout ce que vous demanderez avec foi dans la prière, vous l’obtiendrez, et rien ne vous sera impossible. » (Mt 21,22 ; 17,20). |