Perte de confiance, perte de liens Qui croire mais surtout que croire ? Utilisé à tort et à travers, comme s'en agace Le Monde, le terme "fake news" s'est répandu dans les médias, sur les réseaux sociaux et dans l'esprit des gens. Déjà érodée par les attaques des candidats aux différentes élections et des années de course aux clics sur les réseaux sociaux et les moteurs de recherches, la confiance dans la presse en ligne a encore reculé d'un cran. Ils ne sont désormais plus qu'un Français sur quatre à juger crédibles les informations s'y trouvant, souligne La Croix dans son étude annuelle réalisée par Kantar/Sofres. À l'international, même constat, pointait en début d'année le baromètre Edelman : les médias (dont les marques, devenues éditrices, font partie pour 40% des sondés) sont l'institution qui inspirent le moins la confiance. "Les marques parlent beaucoup d'un capital confiance, alors que, pour les Français, il s'agit non d'un acquis mais d'une dimension à construire en permanence, tournée vers le futur", avertissait l'an passé dans Les Échos Julien Féré, directeur des stratégies de KR Media, lors de la publication de l'étude Trust Link. Et d'insister : "La répétition du contact est fondamentale." Valeur fondamentale pour l'image de la marque, la confiance fait aussi vendre : 77% des consommateurs aux États-Unis et 68% au Royaume-Uni n'achètent qu'à des marques à qui ils peuvent se fier (étude Contagious Now, 2017). À l'heure de la fragmentation des médias, redonner du sens et recréer le lien se révèle plus important que jamais. | JUNGLE STORIES | L'intelligence artificielle va-t-elle tuer les journalistes ? Benoît Raphaël, conseiller en stratégie média et co-créateur du robot de curation par email Flint, a une approche bien différente de cette innovation. "Les médias doivent apprendre à travailler avec les technologies et ne doivent pas oublier que ce qui fait leur valeur, c'est ce que font les humains depuis des milliers d'années : raconter des histoires. Elles nous permettent de construire des choses ensemble et nous font grandir. " | | UN PAVÉ DANS LA JUNGLE | Rovio, géant du jeu mobile - ses jeux ont été téléchargés plus de 4 milliards de fois sur les différentes plateformes -, vient de procéder à une petite révolution dans la monétisation de certains de ses jeux. Ici, pas de publicité avant de jouer, de coffres (lootbox) au contenu aléatoire et onéreux ou de microtransactions, mais des partenariats avec des marques. Un exemple : la NFL, à l'occasion du Super Bowl, s'est amusée à ancrer les couleurs et l'identité du sponsor directement dans les petits oiseaux enragés. Pourquoi c'est un pavé dans la jungle : Rovio avait déjà produit un jeu pour une marque (sur une plateforme à part, comme ici les gels lavants Radox) : il prend, cette fois-ci, le virage du native advertising, que beaucoup d'éditeurs de jeux mobiles se refusent à prendre. Il supprime la frontière déjà mince qui permettait à ces millions de joueurs de faire la part des choses, et offre une opportunité importante à d'autres marques. | UN FORMAT À LA LOUPE | | Prenez quelques secondes de vidéos qui traînent sur votre smartphone par ci, un peu de photos par là, rajouter deux ou trois cases de textes et quelques effets et voilà, vous avez une story... et moins de 24 heures pour la partager. Lancé par Snapchat en 2013 pour raconter ses périples en "face cam" (comme les astronautes de la NASA) ou faire rire ses abonnés (ici l'hilarante Luciole qui se la joue comme Louis XIV grâce à un filtre déformant), le format rencontre rapidement un succès débordant et va rapidement continuer son chemin sur les réseaux sociaux concurrents, comme nous l'expliquions récemment. Une inspiration très libre pas vraiment au goût du petit fantôme blanc qui s'est enfin décidé à rendre son contenu accessible aux gens qui n'utilisent pas l'application, très populaire auprès des Millenials. | LE CONTENU QU'ON AURAIT ADORÉ FAIRE | | "Y a-t'il quelque chose qui cloche avec la démocratie ?", s'interroge le New York Times. Réponse dans une vidéo explicative captivante très largement inspirée de ce que fait Vox.com et mélangeant différents formats pour notre plus grand plaisir. | UNE DERNIÈRE LIANE POUR LA ROUTE | Quelle joie visuelle que cette exposition itinérante "Mirages & miracles", mettant en scène dessins augmentés, hologrammes et projections. Psychédélique à souhait. À voir à Valence jusqu'au 25 février puis dans d'autres oasis. Story Jungle vous donne rendez-vous la semaine prochaine, d'ici là, gardez les pieds hors de l'eau. |
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