Le vintage, nouveau filon pour Renault

Les gens imaginent que les concessionnaires se font une belle marge sur chaque auto neuve vendue. Il n’en est rien. Selon les données de L’Argus, la rentabilité moyenne d’une concession tourne autour de 1 % à 2 %. Sa plus grande source de profit n’est plus la vente mais la réparation. 

Sachant cela, on comprend mieux pourquoi la plupart des concessions refusent de réparer les véhicules de plus de 30 ans : « Pas assez rentable ! », se défendent les chefs d’atelier soumis à une intense pression. L’outillage a changé, les méthodes aussi et, parfois même, le savoir-faire a disparu. Le dernier mécano qui connaissait intimement ces chignoles est parti à la retraite. 

Que les collectionneurs de vieilles Renault se réjouissent ! Le constructeur a décidé de fédérer en un sous-réseau les (rares) agents qui s’obstinent à entretenir les modèles qui ont dépassé la trentaine. La liste des huit premiers de ces ateliers labellisés « Renault The Originals Garages » a été officiellement dévoilée le 4 février, journée d’ouverture de l’édition 2025 du Salon Rétromobile. D’ici la fin de l’année, ils seront au nombre de vingt-cinq, un peu partout en France.

Il faut voir dans cette initiative la patte d’Arnaud Belloni, le bouillant directeur marketing de Renault Group. C’est lui qui poussait, dès 2020, pour la création d’une collection de produits dérivés « The Originals » (jouets, vêtements et accessoires) qui n’aurait rien à envier à celles de Fiat ou de Mini. Deux marques qui ont compris très tôt que la nostalgie aide à vendre des voitures neuves. Et que les fanatiques sont prêts à dépenser beaucoup d’argent pour déambuler dans un hoodie aux couleurs de la marque. Une publicité qu'on ne se refuse pas.