| Madame, Monsieur, La SFAP est très sollicitée ces dernières semaines concernant plusieurs propositions de loi (4 au total) visant à légaliser l'euthanasie et/ou le suicide assisté dans notre pays. La SFAP a décidé de s’engager particulièrement auprès de la presse et des parlementaires pour les informer et leur transmettre les positions de la SFAP sur un sujet particulièrement complexe dont les enjeux sont majeurs pour notre société. La SFAP (Société Française d’Accompagnement et de soins Palliatifs) qui représente plus de 10 000 soignants de soins palliatifs et plus de 5 000 bénévoles d’accompagnement, souhaite partager ce qui se vit au plus près des personnes en fin de vie. Pour vous aider, vous trouverez ci-dessous des documentations rappelant les enjeux majeurs de ces débats : 5 fiches rappelant les enjeux majeurs de ces débats : Soins palliatifs : historique et état des lieux Définitions et concepts en fin de vie « Il va mourir de faim, il va mourir de soif » - Peut-on arrêter l’alimentation et l’hydratation ? Sédation : Mourir en dormant ? Répercussions et dérives de l'euthanasie Les réponses de la SFAP au questionnaire concernant la proposition de loi qui sera débattue mercredi 8 avril prochain à l'Assemblée Nationale. Depuis près de 20 ans, la France a fait le choix de l’accompagnement des personnes les plus vulnérables. Elle a choisi la voie du soin, du « care » et a été ainsi le premier pays au monde à disposer d’une loi organisant la prise en charge des personnes en fin de vie. L’obstination déraisonnable a été interdite, soulager est devenu une obligation légale « quoi qu’il en coûte », accompagner est un devoir. En optant pour les soins palliatifs, la France a fait un choix de société : non pas une société ultra libérale de l’individu autonome, indépendant de tous, maîtrisant sa vie et sa mort, mais une société de la fraternité et de l'interdépendance prête à secourir et accompagner toute fragilité. Une dynamique s’est ainsi mise en place apportant des améliorations très substantielles. Certes, la loi n’a pas été appliquée partout comme il le faudrait faute de formation, de moyens et de volonté politique : le droit qu’elle impose pour tous de pouvoir bénéficier de soins palliatifs n’est pas suffisamment effectif. Certes, les progrès de la médecine elle-même suscitent des situations nouvelles de plus en plus complexes : nous aurons toujours à progresser, à apprendre. Mais malgré toute la marge d’amélioration qui subsiste, la France peut être fière de la voie singulière qu’elle a choisie et qui a inspiré de nombreux autres pays. La France, présentée comme retardataire en n’autorisant pas l’euthanasie, prend surtout en compte la complexité des situations et le risque de dérives. Elle doit se faire modèle sur ce sujet en offrant enfin à tous les citoyens la possibilité de bénéficier de soins palliatifs attentifs. La longue période de crise sanitaire a fortement éprouvé notre système de santé et montré l’attachement des Français à la protection des plus fragiles pour lesquels nous avons été prêts à sacrifier beaucoup. Est-ce le bon moment pour débattre de la question de l’euthanasie ? Nous voulons un vrai débat, nous voulons pouvoir partager avec tous, ce qu’est réellement une fin de vie. Nous voulons que le débat soit éclairé. Nous voulons que les soins palliatifs soient compris. Nous voulons que ceux qui signent des tribunes et qui votent des lois, viennent avec nous sur le terrain pour comprendre les enjeux. Nous ne voulons pas que par facilité, par ignorance, par peur, ou par démagogie, soit votée en catimini une aide active à mourir. Nous ne voulons pas que dans la précipitation, on nous impose à nous, équipes de soins palliatifs, formées pour soigner et accompagner, d’avoir à donner la mort. Bien cordialement, Dr Claire FOURCADE Présidente de la SFAP Contact SFAP : elise.leblanc@sfap.org - 06 71 01 09 39 | |