Pub, écologie : « une guérilla à mener »Pour sa troisième édition, le festival Médias en Seine a vu grand ! Au total, 7 000 inscrits et 202 intervenants français et internationaux, pour un événement 100 % numérique. Au centre des débats, entre autres : l'avenir des médias, la montée de l'audio... et le changement climatique. Focus sur une table ronde dédiée à la communication responsable. La communication responsable : examen de conscienceAprès avoir participé aux Rencontres de l'Udecam, Matthieu Orphelin, député du Maine-et-Loire qui avait défendu une proposition de loi pour interdire la publicité sur les produits les plus polluants, retoquée en commission, revient – tout sourire – face à des professionnels de la com. « Il faut aller plus vite pour atteindre l'objectif de - 5 à - 7 % d'émissions de gaz à effets de serre par an. L'évolution des stratégies d'entreprise doit être au service de la société », intime-t-il. Bertrand Cizeau, directeur de la communication de BNP Paribas, ne dit pas autre chose : « Les entreprises veulent accélérer la construction d'un monde plus durable. C'est ce qui nous anime. Je crois qu'on partage tous le même point d'arrivée, même si les chemins peuvent être contradictoires. Le but du jeu, c'est que la communication ne bascule pas du mauvais côté de l'histoire. » Pour Agathe Bousquet, présidente de Publicis Groupe France, le mouvement en faveur d'une transition écologique existe depuis longtemps, mais s'est accéléré face à une demande pressante d'accompagnement de la part des consommateurs : « Il y a une horizontalité avec le consommateur qui fait qu'on ne peut pas mentir. Les marques sont très regardées, hyper sous pression. » Constat partagé par Béatrice Mandine, directrice exécutive communication, marque et engagement Orange : « Le consommateur est averti. On n'est plus dans un monde où l'on peut promettre sans preuves. » Quant à la demande d'interdiction pour certaines publicités, les boucliers se sont levés : « Il existe deux axes de communication responsable : inciter à de nouveaux usages, de nouveaux comportements plutôt que l'interdiction, et éco-concevoir nos campagnes de communication », estime Béatrice Mandine. « On diabolise un secteur qui a beaucoup progressé », s'agace Agathe Bousquet. Parmi les « axes d'amélioration », on retient en premier lieu la vitesse d'accomplissement et les actions en elles-mêmes : « Ce n'est pas qu'on ne fait rien, mais on peut faire plus », alerte Bertrand Cizeau... Un petit mot pour les médiasFace au choc économique, les annonceurs doivent s'efforcer de soutenir les médias. Avant l'avènement du monde digital, les investissements se tournaient vers les médias d'information. Aujourd'hui, ils se partagent entre les plateformes de divertissement, d'e-commerce et... les médias. « Les annonceurs doivent se préoccuper de trouver un équilibre. Le rôle des médias est essentiel pour la démocratie. La publicité est un élément structurant de cet écosystème. On ne peut pas l'ignorer », précise Bertrand Cizeau. Avant d'ajouter : « Ce sont les médias d'information qui sont extrêmement régulés. On ne régule pas les algorithmes, mais on régule les rédacteurs en chef. Il faut que les règles soient les mêmes pour tous. » Au cœur d'une économie numérique qui change tous les jours, un monde de plus en plus complexe et des défis toujours plus nombreux, il convient d'être vigilant et proactif. Comme l'a rappelé Laurence Bloch, directrice de France Inter : « Nous avons tous une guérilla à mener. » Pour retrouver notre compte rendu complet de Médias en Seine, c'est par ici. | JUNGLE STORIES | | | UN PAVÉ DANS LA JUNGLE | Mercedes Erra, fondatrice BETC et présidente de l'Association pour les actions de la filière communication, était l'invitée de notre live mercredi 18 novembre, consacré au rôle de la publicité dans la transition écologique. Après la Convention citoyenne, et le texte de loi en préparation de Barbara Pompili, ministre de la Transition écologique, l'heure est « à la discussion ». « Jusqu'ici, il y a un travail qui a été fait par les citoyens en toute sincérité et authenticité. C'est un travail difficile puisqu'en matière d'écologie, il est difficile de prendre de bonnes décisions », avance-t-elle. Pourquoi c'est un pavé ? Preuve que des ponts se créent, le secteur de la communication organise le 27 novembre un grand débat « sur le Net » autour de l'engagement et comment la marque peut faire des progrès en démarche écologique : « Plus la publicité ira loin dans ses engagements, plus la marque ira loin ». On retiendra : « Je pense que la publicité est un passage obligé. C'est-à-dire que soit on est dans un système communiste, où on a de la propagande. Soit on est dans un système libéral. Les gens ont le droit de communiquer à partir du moment où ils sont clairs sur la communication. » Autre pavé dans la mare : Certains utilisateurs de LinkedIn ont observé ces derniers temps une baisse du reach – réputé très généreux au départ. « 20 fois moins de lecteurs en quelques jours », note Cyril Bladier, Sales & Marketing CEO de Business-on-line. Pour lui (et pour nous), ce changement s'est produit lors de l'évolution de l'interface. Nous y reviendrons. | UN FORMAT À LA LOUPE | | | LE CONTENU QU'ON AURAIT ADORÉ FAIRE | | C'est un objet éditorial non identifié qui a dernièrement fait surface, avec un tweet de Jules Grandin, responsable du service infographie aux Echos, à l'occasion du #30DayMapChallenge – un défi Twitter où l'internaute est invité à proposer une carte originale chaque jour du mois de novembre. Avec « Bienvenue en Macronie », Les Echos propose, « à la manière de la carte du Tendre imaginée au XVIIe siècle », une cartographie de la Macronie, de la capitale Macron-Ville à l'archipel des Ministres, du territoire des réformes aux îles internationales, en passant par l'atoll centriste. En des termes plus concrets, la map monde décrypte l'organisation du pouvoir autour du président de la République. Mention spéciale à la région du mécontentement, « relativement mal reliée au reste de la Macronie », où apparaissent différentes villes telles que Gilets-Jaunes-le-Rond-Point, Manif-pour-tous-sur-Embuscade, ou encore Mécontent-le-Syndicat. Une géographie du pouvoir inventive, très esthétique et avec un brin d'analyse ! | LE CONTENU QU'ON A AIMÉ FAIRE | | UNE DERNIÈRE LIANE POUR LA ROUTE | Mieux que les adaptations télévisées des Petits meurtres d'Agatha Christie, le feuilleton radiophonique « Histoire criminelle : les enquêtes de Scotland Yard », déployé sur dix épisodes sur RTBF, offre un récit palpitant des enquêtes criminelles menées par le service de police londonien aux 19e et 20e siècles. On y apprend notamment qu'à l'origine, « les missions de la Metropolitan Police étaient principalement le maintien de l'ordre public et la prévention des crimes, pas l'investigation criminelle », selon l'historien du droit Jérôme de Brouwer. Enjoy ! |
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