Publicitaires et médias vent debout contre Apple ! Apple testerait actuellement une nouvelle version de Safari, qui inclut une fonctionnalité permettant de masquer certaines parties d'un site web comme, au hasard, les bannières publicitaires... Une info qui donne des vertiges aux éditeurs de presse et aux professionnels du webmarketing.
« La gomme du web. » Pour les journalistes du site AppleInsider, cela ne fait plus aucun doute : lors de sa Worldwide Developers Conference (WWDC), qui se tiendra en ligne du 10 au 14 juin prochains, Apple va présenter une nouvelle version de son navigateur baptisée « Safari 18 », dans laquelle devrait être intégré ce que la firme à la pomme croquée désigne comme la « Web Eraser » en VO. « Devrait », car l'article précise que la fonctionnalité est actuellement en phase de test, sans usage du conditionnel cette fois-ci et capture d'écran à l'appui... Concrètement, cette gomme permet de masquer des pans entiers d'une page web. D'un bloc de texte aux images, en passant par, évidemment, les éventuelles publicités qui s'affichent par-ci, par-là. Une sorte d'Adblock personnalisable, en somme. D'autant que, une fois effectué, le filtrage s'applique par défaut pour toutes les prochaines visites sur la page, jusqu'à ce que l'utilisateur décide de revenir sur ses choix. Ce qui, dans le cas d'une bannière publicitaire jugée intrusive, s'avère peu probable... Si une notification rappelle à chaque fois que la page visitée a été modifiée, l'idée à fait bondir les professionnels français du web marketing comme ceux des médias, qui voient là une menace directe pour leur business plan. À raison, lorsqu'on sait que 26% des internautes mobiles dans l'Hexagone utilisent Safari. La fronde des professionnels En réponse, les représentants de la quasi-totalité de l'écosystème français des médias et de la publicité en ligne ont adressé une lettre à Tim Cook, le boss d'Apple, que le journal Les Échos a pu consulter. Signée par l'Alliance Digitale, l'Udecam, le Geste, le SRI, l'Union des Marques et l'Apig, elle rappelle que 80% des revenus tirés du numérique par la presse dépendent de la publicité. Soit « 9000 sociétés et 100 000 professionnels », pour qui « il est évident que cette fonctionnalité revient à intégrer par défaut un "ad blocker" dans le navigateur Safari afin d'y bloquer toute publicité pour une durée indéterminée », stipule la missive. De son côté, même si Apple n'a pas encore commenté l'info, l'entreprise brandit comme bouclier contre toute polémique sa volonté de protéger la vie privée de ses utilisateurs face à l'analyse systématique des données personnelles qui nourrit la publicité en ligne, indique le papier d' AppleInsider. Pierre Devoize, directeur général adjoint de l'Alliance Digitale, l'association des professionnels du marketing, reste dubitatif et insiste sur les conséquences de ce choix. « Une telle fragilisation du modèle économique des médias pose des questions d'accès à une information diverse et de qualité et a des conséquences sur le pluralisme et la vitalité démocratique », s'inquiète-t-il dans Les Échos qui, au passage, dresse un parallèle avec la décision prise par Apple en 2021 d'imposer aux éditeurs d'applications de solliciter le consentement des utilisateurs avant de leur proposer de la publicité ciblée. Une décision dont le manque à gagner s'était alors « chiffré, à l'échelle mondiale, en milliards de dollars ». Un coup dur supplémentaire pour une industrie qui, actuellement, doit déjà faire face à la volonté de Google de supprimer les cookies tiers et de modifier les règles de son Search en y insufflant toujours plus d'IA générative. | | UN PAVÉ DANS LA JUNGLE | « Nous mettons en garde contre les suppositions inexactes sur le fonctionnement de la recherche basées sur des informations hors contexte, obsolètes ou incomplètes. [...] Nous avons partagé de nombreuses informations sur le fonctionnement de la recherche et les types de facteurs pris en compte par nos systèmes, tout en travaillant à protéger l'intégrité de nos résultats contre toute manipulation. » En cherchant à limiter la casse dans un mail envoyé à la rédaction du média The Verge, Davis Thompson, l'un des porte-parole de Google, confirme à demi-mot que les 2500 pages de documents internes à l'entreprise qui ont fuité cette semaine sont bel et bien authentiques. Des documents techniques, relatifs au fonctionnement de son algorithme et qui lèvent enfin le voile sur les nombreux critères pris en compte pour le référencement des sites web par son moteur de recherche. Le rêve de tous les sorciers du SEO, quoi. C'est d'ailleurs l'un de ces experts, Rand Fishkin, cofondateur de SparkToro, qui est à l'origine de la fuite. Lorsqu'une source anonyme – identifiée depuis comme Erfan Azimi, gros poisson du SEO et fondateur de la startup EA Eagle Digital – le contacte pour lui fournir des renseignements sur l'API (interface de programmation d'application) du moteur de recherche, Rand est alors loin de se douter qu'il allait se retrouver avec une mine d'or entre les mains. Pourquoi c'est un pavé ? « Bon nombre des affirmations de l'entreprise contredisent directement les déclarations publiques faites par les Googlers ces dernières années, en particulier le déni répété de l'entreprise selon lequel des signaux utilisateur centrés sur le clic sont utilisés, le déni que les sous-domaines sont considérés séparément dans les classements, les dénis de l'existence d'une sandbox pour les nouveaux sites Web, le déni que l'âge d'un domaine est collecté ou pris en compte, et plus encore », écrit Fishkin dans un (très) long article publié sur le site de sa société. En d'autres termes, les documents suggèrent que Chrome est bien utilisé pour collecter des données utilisateur dans le but d'alimenter son moteur de recherche, ce que la firme de Mountain View a toujours nié. On y apprend par exemple l'existence de NavBoost, un algorithme de classement qui surveille les clics des utilisateurs pour modifier les résultats de recherche. On y apprend aussi que Google intègre également les données de clics enregistrées sur Chrome, comme les clics des utilisateurs, les comportements post-clics, et même la durée du clic (courte ou longue). Autant de datas qui lui permettent de pondérer et classer les liens dans ses résultats de recherche. Toutefois, selon l'article de The Verge, « les milliers de pages de documents fonctionnent comme un référentiel d'informations pour les employés de Google, mais il n'est pas clair quelles données détaillées sont réellement utilisées pour classer le contenu de la recherche – les informations peuvent être obsolètes, utilisées strictement à des fins de formation ou collectées mais pas utilisées spécifiquement pour la recherche. Les documents ne révèlent pas non plus comment les différents éléments sont pondérés dans la recherche, voire s'ils le sont ou non... » | UN FORMAT À LA LOUPE | | | LE CONTENU QU'ON AURAIT ADORÉ FAIRE | | Qui se souvient de iBeer, l'appli qui transformait votre iPhone en pinte que vous faisiez semblant de boire ? De ZippoApps, qui affichait un briquet sur votre écran au cas où vous vous retrouviez en galère en plein concert ? De iFart, qui reproduisait des bruits de pets ? Ou de My Talking Tom, ce petit chat qui répétait tout ce que vous disiez avec une voix d'enfant qui s'est coincé les doigts dans la porte ? Allons, pas de chichis entre nous, on a tous déjà téléchargé au moins une appli qui ne sert strictement à rien dans notre vie... Eh bien elles sont toutes – et plus encore ! – dans cette vidéo intitulée The Golden Age of Apps. 23 minutes de bonheur publiées sur la chaîne YouTube de Dream Jelly (171k abonnés) pour retracer l'histoire de toutes ces pépites aussi fun que useless qui ont encombré nos smartphones entre 2008 et 2013. Déconcertant et fascinant à la fois ! | UNE DERNIÈRE LIANE POUR LA ROUTE | À défaut de faire revenir le soleil porté disparu depuis trop longtemps, Disney+ vous propose d'en mettre un peu dans vos yeux et beaucoup dans vos oreilles grâce à The Beach Boys, un long documentaire (1 h 55) sur l'épopée pop de ce groupe devenu culte dès ses premiers albums sortis au début des 60's. Des vibes mythiques qui donnent le smile, aux heures plus sombres teintées d'excès en tous genres où Brian Wilson, le leader du groupe, a fini par se perdre, tout y est ! Réalisé par Frank Marshall, producteur historique et ami de longue date de Steven Spielberg, et Thom Zimny, un proche de Bruce Springsteen et auteur de nombreux docus sur « The Boss », Stallone ou Elvis, The Beach Boys est un docu qui, pour Les Inrocks, « n'a rien d'innovant dans sa forme comme dans sa conception. Il est strictement chronologique, n'apporte pas de véritable scoop et demeure, de bout en bout, d'un classicisme total. Pourtant, ce film bourré d'archives et de têtes parlantes, réalisé sans voix-off, est, malgré tout, passionnant ». Et surtout plein de good vibrations... Oh Yeah ! |
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