Quand les stories font de l'oeil aux médias Les stories sont à l'honneur. Le 7 février dernier,
lors des Rencontres francophones de la vidéo mobile à Paris, quelques intervenants issus du monde des médias, de la communication, du cinéma et de la formation ont exploré le potentiel de ce format hybride et moderne, tant apprécié par les jeunes.
Chaque jour, plus de 500 millions d'utilisateurs consultent les stories sur Instagram
. « Les stories pourraient surpasser les fils d'actualité comme premier moyen pour les internautes de partager des choses avec leurs amis, dès l'année prochaine », annonçait Facebook l'année dernière, qui a d'ailleurs complètement dépassé Snapchat en nombre d'utilisateurs (200 millions). En quelques années, ce mode narratif est devenu incontournable pour quiconque souhaite s'adresser à la nouvelle génération.
Les médias s'approprient peu à peu ce format phare des réseaux sociaux, très peu contraignant car peu coûteux. Au
Monde, «
six personnes ont été recrutées pour se consacrer uniquement à la fabrication des stories sur Snapchat. Une autre équipe s'occupe des stories Instagram », explique Pierre Lecornu,
journaliste vidéo au Discover du Monde.fr à Story Jungle. «
Il s'agit définitivement d'un format à exploiter à fond pour toucher un autre public, c'est–à–dire les plus jeunes. Il faut les chercher via des formats qu'ils connaissent. La story offre par ailleurs de nombreuses possibilités de nouvelles narrations. C'est ce que l'on essaie de faire sur Snapchat. Sur Instagram, pour l'instant, il s'agit de courtes stories pour promouvoir un article. Sur Snapchat, c'est un format en soi. » Le quotidien français n'est pas le seul média à disposer d'une équipe dédiée aux stories. Au
Figaro, trois personnes s'occupent quotidiennement de la production de contenus sur les réseaux sociaux, pour un résultat de 100 à 120 stories par an. On peut aussi citer
Konbini News, lancé par Hugo Clément, qui a su parfaitement atteindre sa cible en multipliant les vidéos en forme de stories avec un format vertical assumé, des couleurs pops, un ton très direct et une image immersive. Pour l'heure, leur exploitation par les rédactions reste timide mais devrait se développer dans l'année à venir.
Leur efficacité auprès des jeunes n'est plus à démontrer et la demande pour un format en prise avec le direct est de plus en plus forte, dans un contexte de crise de défiance envers les journalistes. Reste à savoir quelle utilisation en faire exactement : un outil agréable pour se diriger vers un contenu plus long ou un produit propre de consommation d'info ? La question est posée.