Qui croire ? Le CEO ! Du mieux, mais ce n'est pas encore ça. La crédibilité des médias s'améliore mais reste globalement minoritaire dans la population française, selon le 34e Baromètre de confiance dans les médias Kantar-« La Croix » publié fin janvier : 52 % pour la radio, (+ 2 points), 48 % pour les journaux (+ 2 points), 42 % pour la télévision (+ 2 points) et... 28 % pour Internet (+ 5 points tout de même). Le coronavirus semble avoir - un peu – réconcilié les Français avec leurs médias. Mais il reste du boulot, et les directions des médias ont leur rôle à jouer. « Comment les citoyens peuvent-ils accorder leur confiance aux médias si aucune règle claire n'empêche un actionnaire d'interférer dans le fonctionnement des rédactions ou de faire licencier un journaliste qui lui déplaît ? », s'interroge à raison Julia Cagé, professeure d'économie à Sciences Po Paris.Les plateformes aussi, en mettant en œuvre des politiques de modération réellement efficaces : aux États-Unis, le nombre de « fake news » électorales a baissé de 73 % dans la semaine qui a suivi le bannissement de Trump de la plateforme Twitter. Alors qui croire ? Selon le Edelman Trust Barometer 2021, dévoilé au mois de janvier et réalisé auprès de 33 000 personnes dans 28 pays, le monde des affaires est la « seule institution considérée comme étant à la fois éthique et compétente pour résoudre les problèmes du monde ». Mazette ! En termes de confiance, les entreprises (61 %) devancent même les ONG (57 %), les gouvernements (53 %) et les médias (51 %). « Les entreprises doivent aider les pays à se recoller, être le tissu conjonctif, pendant que les politiques sortent la tête de l'eau », commente Richard Edelman, CEO d'Edelman. Dans ce contexte, les CEO apparaissent comme de réels recours (quasi christiques) : 86 % des sondés souhaitent que les CEO s'investissent dans la gestion des sujets sociétaux (impact de la pandémie, automatisation du travail, enjeux sociétaux...), et 68 % d'entre eux s'en remettent aux dirigeants si le gouvernement ne parvient pas à résoudre les problèmes auxquels ils doivent faire face. Julien Guagliardo, Head of Strategic Accounts chez LinkedIn, avec qui nous discutions cette semaine, voit là une vraie opportunité pour les marques : « C'est une occasion extraordinaire pour les marques de rappeler leur raison d'être, de rappeler leur engagement. La communication corporate et la RSE vont être des sujets majeurs de l'année 2021 », assure-t-il. Cela dit, un grand pouvoir implique de grandes responsabilités, pour les CEO comme pour Peter Parker : « La principale mesure que les entreprises doivent prendre pour établir la confiance consiste désormais à garantir la qualité de l'information, à s'assurer que des informations fiables sont transmises à leurs employés et, par extension, à la communauté », indique l'étude. Nous, on dit : « Chi-rur-gi-cal ! » | JUNGLE STORIES | | | UN PAVÉ DANS LA JUNGLE | Fidéliser de nouveaux abonnés payants sur Instagram, après TikTok ? C'est le pari du « Washington Post », qui vient de créer un poste à part entière d'« Instagram editor ». Travis Lyles, qui travaillait déjà au « Post », a désormais pour mission de mettre sur pied une équipe chargée de développer une narration spécifique et de faire rayonner le journal sur la plateforme. Instagram est un « lieu où nous pouvons présenter 'The Washington Post' à des gens qui seront un atout important pour l'avenir », a déclaré Mark Smith, directeur des réseaux sociaux et des opérations du média. Pourquoi c'est un pavé ? « C'est intéressant. On n'envisage pas nécessairement Instagram comme un moteur d'abonnements payants », note Simon Owens, journaliste tech. Reste à déterminer comment les conversions seront mesurées, ainsi que le note Maxime Loisel, de Datagif. Le « Washington Post » compte environ 3 millions d'abonnés numériques, et son public Instagram est un « public plus jeune et diversifié que [ses] abonnés actuels », rajoute Mark Smith. Instagram est de loin « la plateforme qui connaît la plus forte croissance » en termes d'engagement pour le média américain. Ah... et pour celles-et-ceux que cela intéresse, l'équipe Instagram du « Washington Post » est en phase de recrutement ! | UN FORMAT À LA LOUPE | | | LE CONTENU QU'ON AURAIT ADORÉ FAIRE | | Quand « Vanity Fair » fait passer un interrogatoire à Billie Eilish, le résultat est... déroutant. Dans cette interview fleuve d'une vingtaine de minutes, la forme importe autant que le fond. Avachie sur une chaise, la chanteuse de 19 ans répond à des questions aussi futiles que profondes : « Où vas-tu pour trouver la paix ? », « de quoi as-tu peur ? », « comment as-tu célébré ton dix-huitième anniversaire ? » Comme le dit une internaute, l'interview fait prendre conscience que « Billie est littéralement une adolescente normale, sauf qu'elle a cinq Grammys et qu'elle porte des vêtements de marque tous les jours ». Calé sur un travelling, le réalisateur resserre l'image progressivement sur le visage de l'artiste alors que les questions se font de plus en plus personnelles. Comme une légère impression de malaise... | UNE DERNIÈRE LIANE POUR LA ROUTE | On se souvient du fameux épisode d'Emmanuel Macron, en quête (vaine) d'un cordon bleu, dans une station-service. Seulement réservé aux menus enfant... Le documentaire « La Grande Malbouffe », sur Arte, réalisé par Maud Gangler et Martin Blanchard, revient sur la recette industrielle de ce plat chouchou des cantines françaises, pour dénoncer dans une plus large mesure les pratiques agro-industrielles. On y découvre des techniques chimiques destinées à nous rouler dans la farine.... Ainsi, le E 171 est aussi bien utilisé pour blanchir notre fameux cordon bleu que pour la peinture murale... Une enquête instructive, fouillée et terrifiante ! |
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