Un centre pour venir en aide aux enfants maltraités
À Abidjan, dans la commune de Yopougon, 25 enfants, victimes de violences, sont hébergés au centre Sauvetage de notre partenaire ivoirien DDE-CI, que le BICE soutient dans le cadre de son projet multi-pays Enfance sans violences (2022-2024). Reportage.
Quelques pas de danse, une course effrénée vers une ligne d’arrivée imaginaire, des tentatives d’esquives pour éviter les défenseurs, des bras levés en signe de victoire… ou non, des éclats de rire et échanges taquins. Dans la cour du centre Sauvetage de DDE-CI* au cœur de Yopougon, une commune d’Abidjan, une vingtaine d’enfants en plein jeu collectif s’amusent à perdre haleine. Un spectacle réjouissant, notamment quand on connaît leur histoire.
« Nous sommes là pour les aider à se reconstruire » Agés entre 5 et 18 ans, tous ont été victimes de violences. « Maltraitance, violence psychologique, traite, travail forcé… Ces enfants ont vécu des choses très dures. Nous les accueillons ici jour et nuit, suite à une décision des services de l’État, souvent pendant plusieurs mois. Nous sommes là pour les aider à se reconstruire », explique Rachel Otto, éducatrice au centre Sauvetage.
DDE-CI les prend ainsi en charge sur les plans psychologique, médical, socio-éducatif**. « Beaucoup d’entre eux sont effrayés, n’ont plus confiance en l’autre et ont une piètre image d’eux-mêmes, explique Ludovic Manoua, le psychologue de la structure. Nous travaillons donc beaucoup là-dessus avec eux au cours d’entretiens individuels et de séances de groupe. L’écoute, la patience sont essentielles. Nous avançons au rythme de chacun. »
L’histoire de Mireille, 14 ans, exploitée, maltraitée Mireille est l’une de ces enfants. Elle a 14 ans et vient de vivre près de deux ans de maltraitance. Chez sa tante paternelle. « Ma maman est morte quand j’avais 7 ans. Quelques temps après, je suis allée vivre chez ma tante maternelle à Daloa avec mes deux petits frère et sœur. Un jour, la sœur de mon père est venue au village. Elle a demandé que je vienne vivre avec elle à Abidjan. Mon père a dit oui. » Le début d’un long calvaire… |
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« Les enfants sont transformés par la rue » Rencontre avec Thomas d’Aquin Rubumbura, coordinateur du projet Écoles sans murs au sein de Peder, partenaire du BICE à Bukavu dans le Sud-Kivu à l’est de la République démocratique du Congo. À travers ce projet, Peder favorise l’éducation et la formation professionnelle des enfants en situation de rue. |
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Paraguay : l’exemple d’un plaidoyer concluant Callescuela, partenaire du BICE au Paraguay, a obtenu l’ouverture d’une école secondaire dans la zone marginalisée de Comuneros dans le département d’Alto Paraná. Une avancée capitale pour les habitants, très mobilisés sur le sujet. Une chance pour les élèves, jusqu’alors oubliés, de choisir leur avenir. |
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Mamans-enfants, une réalité enfin révélée Combien sont-elles ces toutes jeunes filles qui enfantent à moins de quinze ans ? Longtemps restées invisibles faute d’être prises en compte par les démographes, ces mamans encore enfants viennent de faire l’objet d’une étude de l’Ined. Leur nombre est estimé à 400 000 par an dans le monde. Un chiffre sans doute sous-évalué mais qui permet de mieux définir les actions de prévention de ces grossesses très à risques pour la mère comme pour l’enfant. |
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« J’ai vu beaucoup d’enfants se faire enrôler dans des gangs » Blanca Fuentes travaille à la fondation Pedro Poveda, partenaire du BICE au Guatemala, l’un des pays les plus violents au monde. Dans le cadre du projet Écoles sans murs mené avec le BICE, elle accompagne des enfants et des adolescents en situation de grande vulnérabilité. L’enjeu est de leur permettre de rester dans le système scolaire. Dans cette interview, elle revient sur les origines de son engagement pour l’éducation et sur ses espoirs pour les enfants. |
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Une maman épaulée pour conserver son autonomie financière
Maman de quatre enfants, Josée est coiffeuse à Marcory, une commune d’Abidjan. Quand l’un de ses fils, accusé de vol en réunion, « s’est retrouvé de l’autre côté », au Centre d’observation pour mineurs (COM), elle a failli tout perdre. « Pendant ses huit mois de détention, j’y allais deux à trois fois par semaine. Cela me coûtait cher, j’étais inquiète, épuisée. Et puis, j’ai été escroquée par un homme qui m'a demandé de l’argent en échange de son aide avant de disparaitre... Heureusement, j'ai rencontré Monsieur Conan de DDE-CI. » Partenaire du BICE en Côte d’Ivoire, DDE-CI lui apporte une assistance juridique. Puis, une fois son fils libéré, les soutient sur le plan psycho-social afin que le jeune homme retrouve une place dans la société. Josée, en situation d’extrême précarité, bénéficie aussi d’un coup de pouce financier et de conseils pour la gestion de son activité. « Je n’avais plus d’argent pour acheter les produits nécessaires à mon travail, cela m’a tout simplement permis de me relancer. Et aujourd’hui, je respire. » Son fils, lui, est depuis deux mois en apprentissage dans une imprimerie. « Ça se passe bien. J’aime ce que je fais. Et j’ai conscience des erreurs commises dans le passé. » |
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Crédits photos : T.P. / BICE, Peder, Callescuela, Fondation Pedro Poveda, Shutterstock |
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